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News jeu La mystérieuse disparition de la développeuse derrière la première héroïne de jeu vidéo sur console
Profil de Tiraxa,  Jeuxvideo.com
Tiraxa - Journaliste jeuxvideo.com

Les affaires de disparition qui s’étalent sur quelques décennies débouchent assez rarement sur une conclusion réjouissante. Le cas Ban Tran est une exception dont les chapitres du récit se révèlent tous exaltants.

La mystérieuse disparition de la développeuse derrière la première héroïne de jeu vidéo sur console

Vous n'avez peut-être encore jamais lu son nom ailleurs, mais Ban Tran est une figure historique du jeu vidéo. Elle est probablement la première développeuse à avoir mis en scène une héroïne dans un jeu vidéo sur console, Wabbit. Certains réfuteront peut-être l'information en affirmant que l'honneur revient plutôt à un jeu d'arcade du développeur Exidy baptisé Score. Mais il n'y a plus aucun moyen d'y jouer ou d'en voir la moindre image. Son contenu, décrit comme une "bataille des sexes", n'est raconté que dans les colonnes de vieux magazines spécialisés. Alors, tenons-nous-en à Wabbit, un jeu de tir sur Atari 2600 dans lequel la jeune Billie Sue défend son terrain de carottes face à des lapins qui en feraient bien leur festin. Naturellement, la créatrice intéresse les historiens du jeu vidéo ; notamment Kevin Bunch et Kate Willært, qui tentent par tous les moyens de la joindre pour le bien de leur documentaire, en vain. Quelques années après le développement de Wabbit dans une boîte morte et enterrée, Ban Tran s’est tout bonnement évaporée dans la nature. "Elle semble être devenue une sorte de fantôme", souffle Bunch.


La tragédie Apollo

Kevin Bunch est un historien du jeu vidéo passionné d'archives Atari. Kate Willaert, elle, planche sur la production d'une série YouTube de 50 épisodes sur les protagonistes féminins jouables. Alors forcément, Ban Tran est en quelque sorte leur Graal, le succès ultime à déverrouiller. Mais aux prémices de leurs recherches, on ne sait pas grand chose à son sujet, si ce n’est qu’elle est Vietnamienne et qu’elle bossait dans les locaux d’Apollo, une société implantée à Richardson, au Texas. La boîte est détenue par un certain Patrick Roper, un type qui n’y connait pas grand chose aux jeux vidéo mais qui y a décelé tout le potentiel lucratif après avoir tâté le terrain de NFL Football sur l'Intellivision. Entouré d’une bonne vingtaine d’employés, ils commencent ensemble à commercialiser des titres plus ou moins calqués sur les grands succès d’Activision et autres studios en vogue. “Activision a réalisé 26 millions de ventes la première année, Apollo en fera 27” aurait présomptueusement lâché Roper lors de l’une de ses premières réunions internes. Et puis quand le Krach de 1983 pointe le bout de son nez, Apollo est l’une des premières entreprises à sombrer dans la banqueroute. C’est dans ce bourbier qu’évolue Ban Tran.

La mystérieuse disparition de la développeuse derrière la première héroïne de jeu vidéo sur console
La société Richardson offre des postes de programmeurs assembleurs expérimentés ayant une expérience des microprocesseurs. Nous sommes une firme en pleine expansion qui offre un potentiel de croissance illimitée pour quelques personnes très spéciales. Veuillez appeler Michael Smith au 690-8366 ou envoyer votre CV à : Games by Apollo, 1300 E Arapaho Rd, Richardson. TX 75081 - Annonce parue dans le Dallas Morning News, 1982. Source : Video Game History Foundation.

La mystérieuse disparition de la développeuse derrière la première héroïne de jeu vidéo sur console
Photo fournie à VGHF
Ban Tran est repérée pour la première fois sur le parking de la boîte par quelques employés. L’anecdote est racontée depuis une page de forum en 2013 par un ancien employé, Dan Oliver, assez hésitant sur la précision de ses souvenirs (Source : Kate Willaert). Mais tout est bon à prendre ; c'est l'un des seuls à se rappeler vaguement du nom de sa collègue. “Notre bureau donnait sur le parking et nous pouvions voir les personnes interviewées pour un entretien se garer et monter. Ban était extrêmement séduisante et lorsqu'elle est passée devant nous, les gens se sont précipités dans le bureau d'Ed pour le supplier de l'engager. Et nous n'arrêtions pas de passer devant son bureau pour essayer de le faire craquer.” Et il craque. “Ce n'est pas comme si nous avions besoin d'expérience de toute façon. Si vous saviez épeler 6502, vous étiez pris”. Mais il s’avère que Ban Tran est une excellente pioche. À Apollo, chaque petite équipe formée est responsable de son propre jeu. Dans son groupe, elle est la seule à présenter un concept avec une rapidité déconcertante.

C'était un concept extrêmement intense. Night Trap ressemblait à une histoire pour enfants. 20 ans en avance sur son temps et bien trop intense pour le VCS. Et elle l'expliquait comme si c'était un pique-nique à la plage. Donc assez rapidement, le stéréotype a commencé à tomber - Dan Oliver.


Partie sans laisser de traces

La mystérieuse disparition de la développeuse derrière la première héroïne de jeu vidéo sur console
La sublime jaquette de Wabbit

Malgré ces belles ambitions, vous l'aurez peut-être déjà compris, mais Apollo n’est pas franchement adepte de la prise de risque et préfère s'en tenir à ce qu’il sait faire : l’imitation. Ban fera plutôt Wabbit, qui n’est en fait à la base qu’une variante de Space Invaders. “Ban a reçu le projet Wabbit et son idée, je suppose, a été placée dans une capsule temporelle et retirée des années plus tard, atténuée et devenue GTA”, s'imagine Oliver. Le jeu sort en 1982. La technique est assez impressionnante pour la plate-forme sur laquelle elle repose, l’Atari VCS. D'abord facilement domptables, les lapins ennemis se déplacent progressivement à une vitesse folle. Et le système de score est plutôt ingénieux : la partie ne se termine que si les mammifères marquent 100 points. En revanche, si le joueur marque un multiple de 100, le score des lapins baisse et accorde plus de temps au joueur. Enfin le personnage de Billie Sue fait lui aussi sensation pour ses belles couleurs détonantes. Pour obtenir ce résultat dans les limites d'une machine habituée aux éléments monochromes, Ban Tran a superposé deux sprites de personnages différents pour créer la petite fille, l’un couvrant ses cheveux, ses yeux, sa robe et ses chaussures, l’autre illustrant la teinte de sa peau, les semelles de ses chaussures et les parties blanches de sa tenue (source : VGHF). Dans les centres commerciaux, le jeu est rapidement victime de son succès et s'émancipe aisément du simple calque. Kevin Bunch estime qu'il s'agit probablement du plus beau vestige d'Apollo.

Mais quelques années après la chute de la société, les traces de Ban Tran disparaissent. Et remettre la main dessus semble plus ardu encore qu'une partie d'Où est Charlie en mode cauchemardesque. Son nom est massivement répandu sur la planète. Rien qu'au Texas, les pages blanches donnent plus de 100 homonymes. Bunch se souvient avoir rédigé une douzaine de lettres en 2019, chacune adressée à des Ban Tran, toutes soldées par un échec.

Quant à Roper, le fondateur d’Apollo, il a perdu la vie dans un accident de voiture dans les années 1990. De toute façon, qui pourrait vraiment détenir les réponses aux questions de Bunch et Willært ? Rappelons le contexte fébrile de l’informatique des années 80, la mauvaise tenue de ses registres, ses start-ups en faillite. L'industrie était dans un désordre fou. La plupart des employés d’Apollo n’ont pu obtenir leur dernière fiche de paie qu’en passant par la case tribunal. Une aubaine, car c’est finalement par ce biais que les âmes aidantes de la Video Game History Foundation (organisation à but non-lucratif) met la main sur Tran : en faisant des recherches sur les affaires judiciaires liées à la faillite d'Apollo. On découvre qu'en réalité, une lettre de l'alphabet a semé le chaos dans les recherches de Kevin Bunch et Kate Willært. Ban Tran s'appellait en réalité Van Tran, avant de devenir Van Mai à la suite d’un mariage. Son collègue Dan Oliver doutait à raison de sa mémoire.

L'une des parties les plus difficiles de l'écriture sur les femmes dans l'histoire du jeu, c'est quand elles prennent un nouveau nom après avoir publié un travail, et que soudainement leur travail est divisé en deux, ou qu'il est entièrement effacé - Kate Willaert.


Mystère élucidé

Dans les colonnes de Video Game History Foundation, c'est désormais Van Mai qui raconte sa propre histoire. Réfugiée de la guerre du Vietnam, elle s’installe à Dallas avec sa famille qui l'inscrit dans une école secondaire locale. Mais la barrière de la langue la pousse à abandonner et elle opte plutôt pour des cours du soir suite aux conseils d’une amie. Elle y apprend la programmation sur l’IMB 360. Le langage des ordinateurs lui semble bien plus confortant. Une fois sa certification en poche, elle décroche un poste de programmatrice dans le secteur éducatif du Dallas Independent School District. Puis le hasard fait qu’elle tombe finalement sur une annonce du Dallas Morning News publiée par Apollo. Leurs locaux se trouvent justement à quelques pas de chez elle. La suite, nous la connaissions dans les grandes lignes ; Van Mai parvient à faire tourner Wabbit avec seulement 4 kilo-octets de mémoire. Je suis un assez bonne codeuse grâce à cela, car au début, il n'y avait pas beaucoup de place pour écrire votre logique, et vous devez écrire une bonne logique à cause de l'espace". Le développement ne l’occupe que 4 à 6 mois après quoi, le jeu est présenté à la Foire de l'État du Texas avant d'être rapidement commercialisé. "Ma mère était fière de moi". Pleine d’ambitions, Mai planche alors sur la conception d’un nouveau jeu, avant que la banqueroute ne la force à faire ses cartons. Elle raconte qu’au cours des derniers mois de travail, les employés d’Apollo ont obtenu de la société qu'elle leur verse des redevances sur les copies de leurs jeux vendues. Son dernier chèque a mis près de sept ans à lui parvenir.

Un an après la disparition de la boîte, Van Mai planche sur une version inédite de Solar Fox pour l'Atari 5200 chez MicroGraphic Image. Dans les locaux de cette entreprise dont les murs sentent encore la peinture fraîche, elle retrouve d’anciens collègues d’Apollo : Tim Martin, Cash Foley et Robert Barber. Mais l’ambiance n’est pas au beau fixe pour autant. Mai se souvient que les disputent animaient régulièrement les échanges des fondateurs. Solar Fox est exhibé fièrement au Consumer Electronics Show de l'été 1983 mais ne voit jamais le jour. Les raisons ne seront pas vraiment étalées. Mais vous avez saisi l'idée : Van Mai est certes bourrée de talent, mais clairement pas de chance. Résignée, elle rejoint les bancs de l'université de Californie, puis s’installe au Texas pour travailler comme développeuse Oracle dans une société de télécommunications française. Aujourd'hui, elle évolue dans le secteur bancaire. Certains diront que les mystères sont toujours meilleurs intacts, mais sa mise en lumière a permis de rétablir tout un pan d'histoire. L'histoire du jeu vidéo déborde de talents qui, par la force des choses et un contexte malheureux, n'ont jamais pu s'y épanouir pleinement. C'était aussi le cas de Jim Sachs pionnier du pixel art sur Amiga dont nous vous racontions l'histoire il y a quelques semaines. Le jeu vidéo est loin derrière Van Mai, mais son empreinte reste indélébile.

C'était merveilleux. Écrire des jeux est ce qu'il y a de plus - je ne sais pas, je ne pourrai jamais trouver un travail comme ça. Vous plongez juste là-dedans, vous jouez à des jeux pendant un certain temps pour avoir des idées, puis vous vous asseyez et vous parlez à vos coéquipiers, en vous donnant des avis les uns aux autres. C'était amusant - Van Mai.

Source : Video Game History Foundation, Polygon, Gamespot

Commentaires
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FredG2 FredG2
MP
Niveau 1
le 12 juin 2022 à 20:07

En tout cas c'était une vraie pionnière. C'est la seule femme que je connais qui a appris à programmer sur un "IMB" 360...

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