Streamer, early access, retrogaming, e-sport… les termes anglais ont envahi le jargon vidéoludique depuis quelques années. Rattaché au Ministère de la Culture, le dispositif d’enrichissement de la langue française a décidé de faire la chasse aux anglicismes dans le jeu vidéo.
Un dispositif pour un "besoin de termes français"
A l’initiative du site FranceTerme et sous l’autorité du Premier Ministre, la Commission d’enrichissement de la langue française représente l’élément central du dispositif d’enrichissement de la langue française. Tous les mois, dix-neuf membres se réunissent pour identifier une liste de nouveaux concepts scientifiques et techniques qui fleurissent bien souvent sous des appellations anglo-américaines, et proposer des termes équivalents en français. Récemment, ces experts se sont penchés sur le secteur du jeu vidéo et de nouveaux termes sont parus au Journal Officiel ce 29 mai 2022.
La langue française s’empare du jeu vidéo
Tout le monde connaît désormais le terme de « streamer », ce terme anglophone désignant une personne qui diffuse en direct ses sessions de jeu vidéo par le biais de plateformes telles que Twitch ou You Tube. Désormais, il faudra parler de « joueurs ou de joueuses en direct », tout comme les « pro-gamers » deviennent des « joueurs ou joueuses professionnels », et dont l’activité tourne autour du « jeu vidéo de compétition » pour ne plus dire « e-sport ». Le « retrogaming » va laisser sa place au « rétrojeu » pour désigner tout ce qui touche aux anciens jeux vidéo, que ce soit par leur pratique ou la collection auxquelles s’adonnent les nostalgiques de Super Nintendo, de Sega Master System ou de Neo-Geo.
Mais on peut citer d’autres exemples, le « free-to-play » sera qualifié de « jeu vidéo en accès gratuit » tandis que « l’accès anticipé » remplacera « l’early access ». Les CTA, abréviation de contenus téléchargeables additionnels, prendront la place du sigle anglais DLC et le « season pass » sera désormais traduit par « passe saisonnier ». Enfin, un peu moins convaincant, le « cloud gaming » est francisé par l'expression « jeu vidéo en nuage », et « game as a service » par « jeu vidéo à la demande ». De quoi en perdre ses mots…