Si vous n'avez jamais lu la phrase "typical Yasuo player" dans la boîte de chat du jeu, vous n'avez pas assez joué à League of Legends. Si les joueurs n'ont pas attendu que la communauté scientifique s'en mêle pour arriver à la conclusion que le choix de notre champion influe sur notre comportement, c'est désormais chose faite. On vous explique.
Il n'est pas rare que les joueurs de League of Legends fassent des raccourcis plus ou moins faciles sur la personnalité que peut avoir quelqu'un en choisissant tel ou tel champion. Si ces jugements sont souvent pleins de clichés et relèvent d'une sociologie extrêmement douteuse, voire discriminante (les personnages dits "faits pour les e-girls" par exemple), ils ont tout de même été sérieusement étudiés par la communauté scientifique. Le résultat semble clair : les joueurs de League of Legends sont victimes de l'effet Proteus.
Sommaire
- Proteus, c'est le nouveau champion ?
- Le champion fait le joueur
Proteus, c'est le nouveau champion ?
Selon Jérôme Guegan, Stéphanie Buisine et Julie Collange (qui ont tous les trois écrit pour la très sérieuse revue scientifique Bulletin de Psychologie), l'effet Proteus joue sur "l’influence que les personnages virtuels peuvent exercer sur les comportements et les attitudes des utilisateurs dans les environnements virtuels". En d'autres termes, le personnage que vous incarnez dans un jeu vidéo change votre personnalité au sein de ce dernier.
Ce n'est pas vraiment la première fois que des études sont menées pour essayer de corréler champion choisi et personnalité du joueur. Cependant, la plupart d'entre elles essayaient de prendre le problème sous un autre angle, et essayaient de démontrer que notre personnalité influait sur le type de champions que l'on choisissait, et non l'inverse. Or, ce genre d'études arrivaient souvent sur un résultat négatif. Ce n'est donc pas parce qu'on est un grand gaillard adepte de la salle de sport qu'on jouera des personnages comme Garen ou Darius. En revanche, l'effet Proteus implique que le fait de jouer un personnage comme Garen ou Darius nous fera nous comporter comme un grand gaillard adepte de la salle de sport. Et selon cette fameuse étude, les joueurs de League of Legends en sont bien victimes.
Le champion fait le joueur
L'étude en question n'a pas été réalisée par des étudiants en fin de parcours universitaire, mais bien par une équipe de cinq chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (le fameux MIT) mettant en commun leur savoirs respectifs. Une étude tout à fait sérieuse, donc, qui parvient à la conclusion suivante :
Nous constatons que le type de corps, le rôle et le sexe des champions sont associés à une vocalité, une toxicité et des émotions négative plus élevées chez les joueurs.
Si les données et les résultats ne sont pas encore disponibles en libre accès, les chercheurs nous apprennent donc tout de même que le choix de notre champion influera sur notre comportement en jeu, notamment vis-à-vis des autres joueurs. Pour en arriver à cette conclusion, ils ont analysé 13,6 milions de messages dans le chat et ont constaté que "la communication des joueurs change de manière significative en termes de toxicité et d'émotions lorsqu'ils jouent en utilisant différents champions." Autrement dit, une même personne pourrait avoir un comportement tout à fait différent envers les autres joueurs quand elle joue Yasuo ou quand elle joue Ivern, par exemple. Une chose est certaine : il nous tarde d'accéder aux données de l'étude pour déterminer quel type de champion rend les joueurs encore plus toxiques, et enfin pouvoir se justifier au moindre ban et rejeter la faute sur notre champion.
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