Disponible depuis hier, l'autobiographie de Reggie Fils-Aimé regorge d'anecdotes concernant Nintendo. L'ancien président de la filiale américaine y évoque ses succès, mais aussi parfois ses échecs. Celui de la Gameboy Micro n'est cependant pas le sien et indique quelques coulisses de la production de cette machine.
Sommaire
- "Le concept de Game Boy Micro était voué à l'échec"
- "Nous étions obligé de lancer le système"
"Le concept de Game Boy Micro était voué à l'échec"
Après une intervention remarquée au SXSW de 2022 où il évoquait la vente possible de son île Animal Crossing, l'ancien président de Nintendo America Reggie Fils-Aimé a pris la parole plus longuement. C'est dans son autobiographie Disrupting the Game, parue hier, qu'il partage quelques informations intéressantes et notamment au sujet de la Game Boy Micro. Pour rappel, elle est sortie sur le sol européen le 04 novembre 2005 et constitue la dernière version de la Game Boy Advance. Et pour Reggie Fils-Aimé, alors vice-président et responsable ventes et marketing, elle n'aurait jamais dû sortir :
De mon point de vue, le concept de Game Boy Micro était voué à l'échec. La console était exceptionnellement petite. Non seulement le contrôle des boutons était difficile à manipuler pour un adulte, mais l'écran aussi était petit. Cela allait à contre-courant des tendances électroniques de faire des écrans de plus en plus gros.
D'autant que pour lui, les lignes de production étaient plus ou moins gravées dans le marbre. À l'époque, au début 2005, la Game Boy Advance "classique" est en fin de vie et a laissé sa place à la DS fraîchement sortie au Japon et en Amérique du Nord : il fallait alors déstocker les derniers exemplaires de la Game Boy Advance et faire de la console à double écran un succès.
"Nous étions obligé de lancer le système"
Malheureusement pour Reggie Fils-Aimé, tout ne s'est pas passé comme prévu. Il explique que certains membres de ses équipes, de par leurs liens plus solides avec le Japon, avaient été tenus au courant bien avant lui en ce qui concerne la Game Boy Micro :
Le développement de la console a continué, et nous étions obligés de lancer le système. Nous aurions dû en parler il y a bien plus longtemps.
Il faut dire que l'avenir ne lui a pas donné tort. En témoignent les ventes de la Gameboy Micro, qui plafonnent à 2,4 millions d'exemplaires. En tout état de cause, Reggie Fils-Aimé passe président de la filiale américaine l'année suivante et cartonne dès ses premiers instants : la Nintendo DS se vend à 154 millions d'unités, un chiffre qui la place deuxième dans le classement des consoles les plus vendues de tous les temps.