Les adaptations de Halo pour le petit écran sont, mine de rien, déjà assez nombreuses. Après Halo Legends (2010), Halo 4 : Forward Unto Dawn (2012) ou encore Halo : The Fall of Reach (2015), c’est cette fois-ci Paramount+ et Amblin qui prennent les armes afin de narrer les folles aventures du Master Chief, ce super soldat capable de repousser des armées d’aliens belliqueux sans sourciller. Maintenant que les deux premiers épisodes ont été diffusés sur Canal+, il est temps de se poser la fameuse question : est-ce que ce début de série est fidèle à l’univers initialement instauré par Bungie puis repris par 343 Industries ?
Sommaire
- Un univers global qui correspond aux Halo que nous connaissons
- L’intrigue se déroule dans une autre timeline
- Des rôles changés, des personnages ajoutés
- Des démembrements et de la nudité dans un Halo ?
Un univers global qui correspond aux Halo que nous connaissons
De manière générale, l’univers de Halo est retranscrit avec soin dans la série. Les armures des Spartans, les véhicules militaires, le design des aliens, les équipements de l’UNSC, les armes, et la représentation des différentes planètes sont fidèles à ce que nous connaissons, bien que Reach ressemble peut-être plus à Arcadia qu’à la planète Reach telle qu’elle est montrée dans Halo Reach. Les proportions sont également globalement respectées, avec des Élites gigantesques (environ 2,50 mètres) et un Master Chief qui avoisine les 2 mètres. De rares passages du premier épisode exposent l’action en vue à la première personne, comme dans le jeu, sûrement pour le clin d'œil. L’interface visible lors de ces moments est différente de celle des jeux, bien que nous retrouvions le détecteur de mouvements et le niveau de charge du bouclier de protection. En ce qui concerne les Prophètes, ils sont eux aussi de la partie et parlent bien la langue Sangheilie, ce qui paraît plus réaliste que le langage humain utilisé dans Halo 2. Pour le moment, aucune musique de l'œuvre d’origine n’est utilisée dans la série. Le thème du générique, bien qu’inspiré du fameux hymne, n’est pas celui de Halo.
L’intrigue se déroule dans une autre timeline
Que les choses soient claires : Halo la série n’est pas “canon”. L’intrigue du programme est différente de celle des titres édités par Microsoft. Pour le moment, le Master Chief aide la jeune Kwan Ha et cherche des réponses quant à des visions survenues après qu’il soit entré en contact avec un mystérieux artefact. Contrairement aux jeux, les deux premiers épisodes de la série ne se déroulent ni sur une vaste structure en forme d’anneau, ni dans une station spatiale, ni sur Terre. Ils prennent place principalement sur Madrigal, une des colonies extérieures de l’UEG, et dans Les Décombres, une base rebelle installée dans une chaîne d’astéroïdes. Ces deux endroits ne sont pas jouables dans les jeux vidéo Halo mais existent bien dans l’encyclopédie de la licence. Autre liberté prise par la série, Madrigal n’a pas été vitrifiée par les Covenants puisque les créatures cherchent à en savoir plus sur une relique Forerunner. Reach et Grande Bonté, respectivement le quartier général de l’UNSC et la capitale Covenante, sont également présentes. L’action se déroule en 2552 mais Reach n’est pas tombée, les Covenants n’ont pas encore trouvé de monde anneau, et le Flood n’est pas une menace. Oui, la série Halo se déroule dans une autre timeline que celle du jeu.
Des rôles changés, des personnages ajoutés
Adaptation oblige, certains des personnages clés des jeux disposent d’un traitement différent. Nous retrouvons des personnages importants tels que le capitaine Keyes et sa fille Miranda Keyes (qui épouse une autre carrière militaire que celle décrite dans Halo 2), mais aussi des protagonistes développés dans l’univers étendu de la franchise, comme Margaret Parangosky. Le sergent Johnson est pour le moment absent. Le Dr Halsey, de son côté, affiche une personnalité plus ambiguë que celle qui fut brièvement présentée dans les jeux. Le rôle de John-117 est évidemment bien différent de celui des œuvres d’origine. De simple machine à tuer pouvant sortir des répliques mortelles, il devient un protagoniste qui discute (longuement) avant d’agir, en proie aux doutes, ce qui paraît assez normal pour un show s’attardant sur l’aspect politique des différents conflits. Le fait que John retire son casque à la fin de l’épisode 1 et qu’il ne le remette quasiment pas dans l’épisode 2 n’aide pas à retrouver le Spartan que nous avons l’habitude de contrôler. En outre, le Master Chief apprend que les émotions des Spartans sont supprimées par une puce située en bas de leur colonne vertébrale, puce qui n’existe pas dans les jeux. Enfin, dans cette timeline, seuls quelques humains ont le pouvoir d’activer la technologie Forerunner. John en fait partie ainsi que la mystérieuse Makee, personnage jamais vu dans un Halo mais qui semble avoir une grande importance dans la série télévisée. Il est à noter que l’intrigue de ces deux premiers épisodes s’articule autour de Kwan Ha, un personnage inédit dans l’univers de Halo qui vient de Madrigal.
Des démembrements et de la nudité dans un Halo ?
Bien que les jeux vidéo Halo soient des FPS déconseillés aux moins de 16 ans, ils demeurent relativement mesurés dans la représentation de la violence. Il y a du sang, certes, mais c’est à peu près tout. La série, elle, est beaucoup plus démonstrative dans ses effets gores. Dans le premier épisode, il n’est pas rare de voir des démembrements, des corps atrocement mutilés sur le champ de bataille, et des têtes qui explosent sous l’impact des balles. Halo la série a fait le choix de montrer plutôt que de suggérer. Contrairement aux jeux et aux précédentes adaptations, la série s’aventure même sur les chemins de la nudité. Sans aller dans le voyeurisme assumé d’un Game of Thrones, la fin de l’épisode 2 dévoile le corps nu d’un personnage féminin. Rien d’exceptionnel dans l’univers des séries télévisées, mais une séquence que nous n’aurions pas pensé voir dans une œuvre estampillée “Halo”.
En France, la série Halo est diffusée sur Canal+ tous les jeudis soir au rythme de deux épisodes. Paramount+ devrait arriver en France plus tard dans l’année. Au moment où nous écrivons ces lignes, aucune sortie en DVD/Blu-Ray n’est officiellement annoncée. Mais d’anciens programmes Paramount+ sont déjà sortis au format physique, l’espoir est donc permis. Ces deux premiers épisodes ont reçu la moyenne de 61/100 sur Metacritic et de 69 % sur Rotten Tomatoes.