Le Space Launch System, ou SLS, est tout simplement la fusée la plus puissante jamais construite. Elle a été conçue par la Nasa, en partenariat avec des entreprises internationales, en vue d’envoyer des astronautes vers la Lune dès 2024. Cela faisait plusieurs jours que la fusée géante avait été installée sur un pas de tir au Kennedy Space Center de la Nasa basé en Floride. L’objectif : réaliser une série de tests visant à déterminer la fiabilité du SLS. Et ils n’ont pas été concluants.

Des phases de test perturbées

Avant d’envisager envoyer sa fusée vers la Lune, la Nasa doit simuler de manière concluante les différentes étapes qui vont mener SLS au lancement final. Les tests démarrent par l’alimentation en carburant et se poursuivent normalement jusqu’au compte à rebours final, sans que les moteurs soient allumés.

SLS sur le pas de tir. (Source : Nasa)

Les 12 et 14 avril derniers, la Nasa a testé l’arrivée du carburant liquide au sein de la fusée, une étape déterminante pour le décollage de l’imposant appareil. Seulement, l’agence spatiale a rencontré un lot important de problèmes : fuite au niveau des caissons de ravitaillement au pied d’installation, valve défectueuse au premier étage… de quoi rendre impossible le bon déroulement des opérations et surtout empêcher de passer à la phase de tests suivante.

« Comme pour tout nouveau système de lancement, c’est lorsque l’on commence les tests que l’on découvre ce genre de problème » a commenté un porte-parole de la Nasa lundi 18 avril. Il a ajouté que « le véhicule lui-même fonctionne très bien, mais les opérations sont très compliquées. »

Retour au garage pour SLS

Si ces premiers tests sonnent comme un échec pour la Nasa, c’est parce que le Space Launch System doit désormais être redémonté pour rejoindre des entrepôts en vue d’effectuer les réparations et les ajustements nécessaires. En effet, la taille imposante de la fusée, qui mesure 100 mètres de haut et pèse 2700 tonnes, empêche les opérations de maintenance de ce type directement sur le pas de tir.

Résultat, il va falloir environ une semaine à la Nasa pour préparer la fusée en vue de la faire ensuite rouler jusqu’à son gigantesque garage, où elle restera durant tout le mois de mai pour des réparations.

Un "petit" morceau de la fusée. (Source : Nasa)

Objectif Lune en 2024, est-ce encore possible ?

Selon le planning de la Nasa, la mission Artemis 1 destinée à envoyer une première fois la fusée à vide dans l’espace pour lui faire faire le tour de la Lune doit se dérouler durant l’été prochain. Mais cette maintenance imprévue risque de la retarder, ce qui n’est pas une bonne nouvelle puisqu’elle a déjà été repoussée plusieurs fois : l’agenda initial évoquait fin 2021 au départ.

De quoi entraîner un décalage de l’ensemble du programme : Artemis 2, qui sera le premier vol habité du SLS, est toujours prévu pour 2024. Non seulement cela pourrait changer si la mission Artemis 1 décolle plus tard, mais tout cela est conditionné par le fait que la suite des phases de tests se déroule sans encombre. De quoi occuper intensivement la Nasa pendant un bon moment, d'autant que la Lune n'est que la première étape de cet immense projet, qui vise en réalité Mars. Les enjeux sont donc incroyablement élevés.