Le film Morbius en quelques mots

Morbius est à l’origine un personnage de fiction créé par l'auteur Roy Thomas (Conan Le Barbare, X-Men, The Avengers) et le dessinateur Gil Kane (Superman, Teen Titans, Daredevil, Ghost Rider) pour le compte de Marvel. Cette créature vampirique apparaît pour la première fois en octobre 1971 dans The Amazing Spider-Man #101 en tant qu’ennemi du super-héros qui prête son nom à la publication. Par la suite, la créature vampirique passe du statut d’antagoniste à celui d’anti-héros et obtient les honneurs d’une série de comics dédiée avec Morbius The Living Vampire en 1992. Depuis lors, ce personnage fait des apparitions dans de nombreuses revues.

En parallèle de Venom (2018), Sony lance la production d’un long métrage centré sur Morbius afin d’enrichir ce qui deviendra le Sony’s Spider-Man Universe (ou SSU). Un premier scénario est livré en novembre 2017 avant même que le réalisateur Daniel Espinosa (Easy Money, Life) et l’acteur Jared Leto (Blade 2049, Requiem for a Dream, Suicide Squad) rejoignent officiellement le projet durant l'été 2018. Attendu pour juillet 2020, le film est reporté à de nombreuses reprises, pandémie de Covid-19 oblige. Plusieurs reshoots sont même organisés en 2020 et 2021 alors que le tournage initial est terminé depuis juin 2019. En définitive, Morbius sort dans les salles de cinéma le 30 mars 2022 en France.

Synopsis : le film Morbius raconte l'histoire du docteur Michael Morbius et de son combat face à une maladie sanguine très rare qui le condamne à mort. Après avoir tout tenté pour trouver une cure, le scientifique s'administre un savant mélange ayant pour origine une espèce de chauve-souris vampire. Ce qui devait permettre à M. Morbius de (re)trouver une vie normale finit par transformer celle-ci en cauchemar éveillé.

Le Sony's Spider-Man Universe

Bien avant que le MCU domine sans partage (ou presque) le box office à l’international, Marvel cède les droits de son super-héros le plus iconique à Sony. Cette transaction est à l’origine des sagas cinématographiques supervisées par Sam Raimi et Marc Webb avec respectivement Tobey Maguire et Andrew Garfield pour incarner Peter Parker à l’écran. Face au Marvel Cinematic Universe, Sony décide de lancer sa propre saga super-héroïque au cinéma, une saga basée sur Spider-Man ainsi que tous les personnages qui gravitent autour.

La société japonaise ayant autorisé Disney à intégrer le protecteur de New-York au MCU, cette dernière ne peut compter que sur les vilains du Spider-Verse pour construire son univers cinématographique. Lié à celui des Marvel’s Studios depuis Spider-Man : No Way Home, le Sony’s Spider-Man Universe, débuté en 2018 avec Venom, commence à prendre de l’ampleur avec les sorties en 2021 de Venom : Let There Be Carnage et en 2022 de Morbius. Il est à noter que plusieurs projets sont déjà sur les rails, à commencer par Kraven (2023), le troisième volet de Venom 3 et pour finir un film centré sur Madame Web.

Un vilain digne de Spider-Man ?

Certains films, avant même leur sortie officielle en salles, sont cloués au pilori par les fans, et le public au sens large, persuadés qu’ils sont que ce dernier sera un échec artistique. Morbius n'a pas forcément reçu un accueil chaleureux à son annonce. Pourtant, l'œuvre de Daniel Espinosa s’avère être aussi récréative que respectueuse du matériau source. Le film Morbius est une adaptation cinématographique. Il prend donc des libertés avec les comic books édités par la Maison des Idées sans pour autant renier les origines et les principaux attributs du personnage.

Le Sony’s Spider-Man Universe repose sur les principaux vilains qui composent le lore de l’Homme-Araignée. Dans ce sens, les protagonistes du SSU sont voués à être des anti-héros et au final les vilains de leur propre histoire. Nous sommes bien entendu en présence d’une Origin Story avec tout ce que cela implique en termes de narration et de poncifs scénaristiques sans que cela nuise véritablement au récit. Toutefois, Morbius oscille entre les genres et nous surprend par l’intégration d’éléments horrifiques qui soulignent la condition de monstre du “héros”.

Il est fort plaisant d’assister à la métamorphose vampirique de Jared Leto aka le Dr. Michael Morbius, de le suivre dans sa chute et de le voir céder à l’appel du sang… pour des raisons forcément personnelles qui justifient son statut d’anti-héros. Le film parvient même à s'approprier les aptitudes surnaturelles de Morbius et à jouer avec afin de rendre les affrontements ludiques. Sans réellement révolutionner le genre super-héroïque, Daniel Espinosa et ses équipes s’amusent avec les pouvoirs vampiriques du docteur aussi bien visuellement que dans la mise en scène. En dehors de quelques ralentis trop appuyés, la dimension “super”, qui n’est clairement pas là pour faire de la figuration, assure le spectacle.

Morbius est un film divertissant, destiné aux fans de Spider-Man et de son univers, qui s’inscrit pleinement dans la vague contemporaine des super-héros tout en épiçant la formule avec une once bienvenue d’horreur et d'anti-héroïsme.

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