
Un accord tout juste signé vient raccourcir les délais entre la diffusion des films au cinéma et celle sur les plateformes télévisuelles accessibles en France, telles que Disney+, Netflix ou Amazon Prime Video. De manière concrète et chiffrée, le point sur les changements qui vont être opérés.
Quels délais pour quelles plateformes ?
Chaque utilisateur d'une télévision a pu constater que les délais sont longs entre la sortie en salle d'un film et sa diffusion sur les chaînes publiques qui proposent leurs programmes sur nos petits écrans. Si l'accord valable 3 ans (une clause de revoyure est prévue au bout d'un an) qui vient d'être signé entre les différents concernés maintient ce délai à 22 mois, il en est tout autre pour les médias qui proposent des vidéos à la demande comme Amazon Prime Video, Netflix ou Disney+, mais aussi pour la chaîne privée Canal+. Ainsi, cette nouvelle chronologie de médias concerne particulièrement le géant Netflix qui, ayant apposé sa signature sur cet accord, pourra dorénavant diffuser les films 15 mois après leur sortie au cinéma, tandis que ce délai est tout de même rapporté à 17 mois pour les plateformes qui se sont abstenues de signer. Le grand gagnant de l'affaire est Canal+, qui voit ses delais de diffusion amputés de deux mois : Les abonnés à la chaîne pourront à l'avenir visionner les films six mois après leur arrivée dans les salles obscures.
Parvenir à un accord relevait de la mission impossible, mais toutes les parties prenantes ont réalisé qu'il fallait surmonter les querelles de chapelles étant donné les difficultés. Roselyne Bachelot, ministre de la culture
Le cas particulier de Canal+

Canal+ a toujours été un partenaire de choix pour l'industrie cinématographique en France et bénéficiait notamment d'un délai de diffusion réduit (8 mois) par rapport aux plateformes SVOD qui sont venues le concurrencer. D'autre part, Canal+ a toujours participé financièrement à des projets cinématographiques et s'est engagé en décembre dernier à continuer de soutenir cette industrie. Les dirigeants de Canal+ ont déclaré fournir un "investissement garanti de plus de 600 millions d'euros pour les trois prochaines années et se sont exprimés en ces termes lors d'un communiqué :
Cette chronologie des médias modernisée reconnaît la position unique de Canal+ dans le cycle de financement du cinéma.
Netflix en première ligne
Si la direction de Disney+ n'a pas souhaité signer l'accord, notamment car la firme américaine estime que cette nouvelle chronologie des médias n'est pas équitable - et fait par ailleurs mention d'une certaine frustration au regard des sommes investies de plus en plus importantes dans la création de contenus français - Netflix a tiré son épingle du jeu en saisissant l'opportunité d'être, de ce fait, la seule plateforme SVOD a bénéficier d'un délai réduit à 15 mois. Il est cependant à souligner que Apple TV, Amazon Prime Video, Disney+ et Netflix se sont tous engagés en décembre dernier à injecter entre 20 et 25% de leur chiffre d'affaire afin de contribuer au financement de productions made in France, ce qui représente un budget conséquent de plus de 250 millions d'euros chaque année.
Source : Allociné