Disponible en accès anticipé depuis le 13 janvier dernier sur Steam et consoles Xbox, The Anacrusis est un titre dans la droite lignée de Left 4 Dead, et pour cause, les deux titres partagent le même scénariste : Chet Faliszek. Mais alors que le Xbox Game Pass comprend déjà un autre représentant du genre avec Back 4 Blood, The Anacrusis a-t-il de quoi s'imposer comme la nouvelle référence du FPS coopératif ? Pas sûr.
Présenté lors du dernier E3 au cours du Summer Game Fest, The Anacrusis est un titre qui avait de quoi attirer l'attention du public d'abord par son ambiance assez originale. Si dans le même style on a eu droit l'an dernier à Deathloop, le jeu de Stray Bombay propose lui une identité visuelle rétrofuturiste inspirée des années 70. En effet, l'univers du titre se situe dans un futur lointain, alors que l'Humanité a exploré la galaxie grâce à de puissantes corporations. Mais alors qu'aucune vie intelligente n'a été découverte, les humains sont devenus complaisants. C'est à ce moment-là que débutent les événements du jeu, puisqu'on y incarne quatre survivants dans un massif vaisseau spatial aux confins de l'univers connu qui vont devoir faire face à des hordes d'extraterrestres qui attaquent l'appareil après avoir pris possession de la plupart de l'équipage.
Un simple Left 4 Dead dans une ambiance rétrofuturiste ?
Dans ce contexte, le jeu prend donc la forme d'épisodes qui sont actuellement au nombre de trois que l'on parcourt en coopération à quatre joueurs. Chaque épisode est ensuite divisé en quatre séquences dont le but est toujours le même : se rendre d'un abri à l'autre. En cours de route, on est bien évidemment amenés à affronter des hordes d'extraterrestres contre qui il faudra se défendre à l'aide d'armes futuristes à laser. Parmi ces ennemis, on retrouve des monstres spéciaux qui ont tous leurs propres capacités. En pagaille, on peut citer les Brutes qui sont particulières résistances et qui vous foncent dessus, les Flashers qui vous éblouissent avec la lumière qu'ils dégagent de leu corps, les Spawners qui font apparaître des tentacules qui crachent de l'acide etc...
Vous l'aurez compris, il s'agit d'une formule bien huilée depuis Left 4 Dead et que l'on a pu voir plus récemment avec Back 4 Blood des mêmes développeurs (Turtle Rock Studios). Pour se démarquer de la concurrence, le studio Stray Bombay explique que la force de son titre est de proposer des parties toujours différentes et donc uniques grâce à une intelligence artificielle. Cette dernière est en charge de placer de façon aléatoire les ennemis et les armes au sein du niveau, mais aussi d'adapter la difficulté en fonction dont le groupe joue. Dans les faits, fort est de constater que cet argument s'avère peu convaincant.
Ainsi, même si les emplacements des objets et les apparitions des vagues d'extraterrestres changent à chaque fois, il s'agit là d'une fonctionnalité assez artificielle puisqu'on se contente tout de même de parcourir toujours les mêmes niveaux au level design assez simple. Alors, affronter une horde avec plus ou moins de monstres spéciaux à un instant T ou un autre, cela ne change fondamentalement pas l'expérience de jeu qui reste assez classique. D'autant plus que la plupart des segments contiennent tous un passage scripté. Par exemple, ouvrir telle porte causera une alarme qui fera apparaître une vague d'extraterrestres, la seule dimension aléatoire étant le nombre de monstres spéciaux présents.
Un flagrant manque de sensations
L'autre défaut majeur du titre réside dans ses armes. Si Left 4 Dead réussissait à être toujours fun à jouer après plusieurs heures de jeu malgré sa formule répétitive, c'était notamment grâce à ses armes qui restaient agréables à prendre en main même après avoir abattu des centaines, voire de milliers de zombies. Malheureusement, ce n'est pas le cas des pistolets laser de The Anacrusis qui manquent cruellement de sensations, ce qui fait qu'on se lasse assez vite de vider plusieurs chargeurs entiers face à des vagues d'extraterrestres. C'est d'autant plus le cas que la durée de chaque épisode est particulièrement longue, entre 45 minutes et une heure pour en voir le bout, ce qui fait qu'on se lasse d'autant plus vite. En pagaille, on pourrait dire que cela est notamment dû au fait que les armes bougent peu quand on tire, que le sound design ne les met pas en avant ou encore au fait que les monstres spéciaux ne réagissent pas beaucoup quand on les canarde, ce qui donne le sentiment qu'elles manquent de patate.
Malgré leurs designs rétrofuturistes, il faut reconnaître que l'arsenal proposé jusque-là n'est pas non plus particulièrement inspiré, voire trop classique, avec seulement trois armes principales. En plus d'un pistolet aux munitions infinies, on a droit à un fusil d'assaut, une mitraillette et un fusil à pompe. De temps à autre, on peut aussi tomber sur des armes spéciales aux munitions très limitées mais aux dégâts redoutables comme un fusil laser ou électriques, ou encore des grenades aux effets un peu originaux. L'identité visuelle du titre est également peu exploitée dans les niveaux car entre deux lieux vraiment inspirés, on a souvent droit à des couloirs juste colorés pour nous rappeler qu'on a à faire à un titre inspiré des années 70.
Pour apporter un peu d'originalité à la formule inventée par Left 4 Dead, The Anacrusis tente tout de même d'apporter quelques fonctionnalités originales dans son gameplay. Ainsi, chaque personnage dispose de trois charges d'une onde d'impulsion qui permet de repousser les extraterrestres en cas d'assaut sur votre personnage. De plus, on a aussi un sentiment de progression en avançant dans un épisode grâce à des bornes qui procurent des bonus passifs comme faire exploser un ennemi lorsqu'on lui inflige un coup critique, augmenter les chargeurs de son arme, récupérer plus de vie grâce aux objets de soin etc... Du côté de l'aspect multijoueur, le titre comporte un système de ping comme dans Apex Legends qui permet de communiquer avec vos alliés sans avoir à utiliser un micro. Malheureusement, le tir allié est aussi activé ce qui fait qu'il n'est pas rare de blesser ses compagnons lors d'un affrontement musclé face à une vague d'extraterrestres.
À l'heure actuelle, The Anacrusis ne possède pas d'arguments assez forts pour se faire une place au sein du genre des FPS coopératif. Entre Back 4 Blood déjà présent dans le Xbox Game Pass, GTFO et son approche hardcore et la récente sortie de Tom Clancy's Rainbow Six : Extraction, difficile pour le titre de Stray Bombay de se démarquer avec sa proposition trop simple et classique. Pour le moment, le titre ne peut que se reposer sur son atmosphère rétrofuturiste des années 70 qui reste sous-exploitée, son PEGI 7 qui le destine à un plus large public que ses rivaux ou encore sa volonté d'accueillir des mods. En attendant, rappelons que le jeu n'est pour l'instant qu'en accès anticipé et que de nouvelles features majeures sont peut-être prévues dans les mois à venir. Affaire à suivre.