L’univers de Warhammer 40.000

Warhammer 40,000 est une franchise populaire, maintes fois adaptée en jeu vidéo, pourtant la première question à poser à Andy Serkis est une évidence.

Connaissiez-vous avant ce projet l’univers de Warhammer 40:000 ?

Je n'étais pas au courant des spécificités de cet univers, même si bien entendu je connaissais Warhammer (40,000). J'admire... j'aime vraiment le monde du modélisme et ce type de jeux qui s'épanouit sur le plan physique. J'étais donc très intéressé de voir comment cela se traduirait dans un jeu virtuel. Quand j'ai accepté le rôle, j'ai pris beaucoup de temps pour comprendre les structures de pouvoir, la hiérarchie, et l'univers sur lesquels repose ce jeu. - Andy Serkis

Andy Serkis, le Grand Maître

Maintenant que le lien entre Andy Serkis et l'univers de Warhammer 40,000 est établi, quel peut bien être le rôle de cet artiste anglais sur un tel projet ? Cela doit sûrement avoir un rapport avec ses performances reconnues d'acteur.

Quel est votre rôle sur Warhammer 40,000 : Chaos Gate - Daemonhunters ?

Sur ce projet, je joue le personnage du Grand Maître Vardhan Kai. C'est un soldat de très haut rang, un soldat vétéran et l'un des Chevaliers Gris. Il est également l'intendant de l'armurerie. Il contrôle la façon dont les armes sont déployées, là où elles sont nécessaires. L'une des choses les plus importantes dans ce rôle, c’est qu'il est en lien direct avec le joueur. Il a donc une relation particulière avec lui. C'était pour moi un défi d'acteur très intéressant et une opportunité de jouer quelqu'un qui parle directement au joueur. Selon la façon de jouer, il répond d'une multitude de manières différentes. C’est quelqu’un de très sévère. Il ne montre pas beaucoup d'émotions, bien que sous cette carapace, il nourrisse beaucoup de peur pour le monde qu'il essaie de protéger et pour sa planète, la planète Titan. Pour moi, ce qui est intéressant dans ce rôle, c'est la tension qui anime le personnage, entre ce qu'il faut montrer et ce qu'il ne faut pas montrer à un joueur novice ou à un soldat durant son voyage. - Andy Serkis

Forcément, pour composer un tel personnage, un acteur puise dans ses souvenirs et dans un panel de références, qui concernant Warhammer 40,000 et surtout le Grand Maître Vardhan Kai risquent d’en surprendre plus d’un.

Quelles furent vos principales sources d’inspiration pour ce rôle ?

Quand j'ai commencé à penser à Vardhan Kai, vu que c'est un personnage très calme, un personnage au visage de pierre qui ne montre aucune émotion, je l'imaginais dans ma tête comme quelqu’un fait de pierres… s'il y avait une manière de l'exprimer. Ce qui est enfoui en dessous n'est qu'une infime parcelle d'humanité qu'il ne montre pas souvent, et seulement pour atteindre son but. Je voulais faire ressentir cette humanité, mais cela ressort de manière surprenante. Il est en fait très sarcastique. Il est parfois assez spirituel. Il aime le son de sa propre voix, et rabaisse les novices si nécessaire. Il ne se retient pas, et ne supporte pas les imbéciles. Beaucoup de politiciens ont été des sources d'inspiration. Je ne serai pas spécifique, mais j’ai pu m’inspirer de beaucoup d’entre eux. - Andy Serkis

Gollum versus Vardhan Kai

Andys Serkis est notamment connu pour ses interprétations de Gollum, César et Snoke dans les sagas Le Seigneur des Anneaux, La Planète des Singes et Star Wars. L’acteur britannique nous parle des principales différences entre ces rôles marquants à plus d’un titre et celui de Grand Maître.

Avez-vous abordé différemment vos interprétations de Vardhan Kai, de Gollum, de César et de Snoke ? Si oui, de quelles manières ?

Chaque personnage que vous incarnez a son propre monde, son propre centre émotionnel, sa physicalité et sa voix. Ce sont des êtres entièrement différents, et ils représentent des choses différentes. Pour ce qui est de ce personnage dans ce jeu vidéo en particulier, je ne fais que lui fournir la voix. Je ne suis pas filmé. Il ne s'agit donc pas de Performance Capture. Je ne suis pas à l'écran. Néanmoins c’est du jeu d’acteur. Vous découvrez les règles qui régissent le personnage et comment lui donner vie, indépendamment du fait qu'il ne soit pas filmé en tant que tel. - Andy Serkis

Jeu vidéo & Cinéma, même combat

Les personnages 100% fictifs pullulent au cinéma depuis plusieurs années, et n’ont parfois rien à envier aux acteurs qui leur donnent la réplique. Le jeu vidéo n’est pas en reste. Pour Andy Serkis, donner vie à un être fait de pixels exige un certain état d’esprit.

Existe-t-il une vraie différence entre incarner un personnage au cinéma et un héros de jeu vidéo ? Entre Gollum du Seigneur des Anneaux et votre rôle dans Warhammer 40K : Chaos Gate ?

Le fait est qu'il existe des manières totalement différentes de manifester un personnage. Vu que je ne suis pas filmé, je dois imaginer le monde. Je suis seul dans un studio avec un micro, et je dois imaginer le monde en utilisant mon imagination. Je dois créer les environnements dans ma tête. Je ne réponds à aucun autre acteur. Je ne regarde personne, ni ne vois personne. Néanmoins vous devez faire tout ce travail vous-même, et donner vie au personnage. C'est très difficile, mais aussi très agréable. - Andy Serkis

La frontière entre cinéma et jeu vidéo est de plus en plus fine. Andy Serkis, pionnier de la Performance Capture, va même plus loin pour ce qui est de l’acting.

Vous êtes connus pour votre travail en Motion Capture. Existe-t-il des différences entre le cinéma et le jeu vidéo ? Si oui, en quoi diffère le processus créatif et la technique ? Quels en sont les bénéfices ?

Pour moi, il n'y a aucune différence entre créer un personnage en utilisant la capture de performance dans le monde du cinéma ou dans le monde des jeux vidéo. En fait, lorsque j'ai travaillé sur Heavenly Sword pour Ninja Theory et Enslaved : Odyssey to the West, nous avons traité les personnages comme s'il s'agissait de films. Ces personnages, nous les avons travaillés à l'écriture, à la répétition avec les comédiens. Nous les avons préparés de la même manière que vous le feriez pour jouer un rôle au cinéma. Ensuite, nous avons fait des "run-throughs" des jeux. En temps réel, nous avons joué toute l'histoire quasiment comme une pièce de théâtre afin que nous puissions saisir le voyage émotionnel, les hauts et les bas, ainsi que le rythme de la narration. Pour moi, il n'y a pas de différence dans le processus de création de personnages entre le cinéma et les jeux vidéo. C'est exactement la même chose. - Andy Serkis

Shakespeare, le jeu vidéo

Et quand on demande à l’acteur de nous dire quel jeu vidéo il aimerait créer, il parle d’un auteur parmi les plus célèbres de la littérature britannique. "Être ou ne pas être : telle est la question."

Si vous pouviez réaliser ou produire n’importe quel genre de jeu vidéo lequel voudriez-vous superviser ? Existe-t-il des franchises que vous admirez ? Pourquoi ?

Lorsque j'ai commencé à travailler avec mon studio, The Imaginarium Studios, dans le dossier de création de l'entreprise, je voulais prendre toutes les pièces de Shakespeare et les transformer en jeux vidéo. C'est encore aujourd’hui l’une de mes ambitions. Il y a un aspect éducatif, et en même temps, vous avez le frisson et l'émotion de ces récits très puissants. Si je pouvais, et personne ne va s’en charger, j'adorerais faire ces jeux. Il y a des histoires vraiment incroyables de Shakespeare qui, je pense, feraient des jeux vidéo fantastiques. - Andy Serkis

En attendant de suivre les ordres du Grand Maître Andy Serkis, vous pouvez toujours voir ou revoir Le Seigneur des Anneaux, La Planète des Singes et la postlogie Star Wars, et ainsi profiter de certaines de ses performances devenues cultes.