Alors que les gros acteurs de l’industrie n’ont que le mot “NFT” à la bouche, PlayStation lui opte plutôt pour “PSVR” et “first-party”. Pas plus tard qu’hier, le boss de la branche jeu vidéo de Sony Jim Ryan est monté sur la scène du CES, célèbre salon dédié au futur de la technologie de Las Vegas. “Nous avons eu une superbe période de fin d’année” affirme l’homme, évoquant la PS5, qui a fêté ses un an de commercialisation il y a peu. Jim Ryan se garde bien de donner des chiffres, qui doivent - malgré la pénurie encore latente - être excellents. Les fêtes de Noël correspondent traditionnellement à une phase d’emballement pour la vente de jeux vidéo. Jim Ryan a quand même tenu à rappeler un chiffre : 17 studios first-party sont actuellement à l'œuvre chez PlayStation.

Ce qui ne veut pas dire qu’il y a en ce moment 17 exclusivités en préparation du côté de Sony. Comme indiqué dans un récent article, des studios à l’instar de Nixxes ou Valkyrie sont avant tout des équipes de soutien, parfois spécialisées dans le portage de jeux PlayStation sur PC (qui prend de plus en plus de place dans la stratégie de la société). Quand bien même, 2022 réserve déjà de très beaux candidats first-party pour le catalogue PS4 / PS5 : Horizon Forbidden West (18 février), Gran Turismo 7 (4 mars), à quoi s'ajoutent des exclusivités consoles (Forspoken, SIFU) et bien évidemment God of War Ragnarok, prévu en 2022 mais sans date précise.

Champ des possibles

Et encore, le constructeur japonais en a sous le pied. Sur la scène du CES, Jim Ryan a dévoilé à la surprise générale Horizon : Call of the Mountain, un jeu en réalité virtuelle tiré du désormais célèbre univers de Guerrilla Games, à destination de la PS5 et du PSVR 2, casque dont le nom et les caractéristiques techniques ont d’ailleurs été officialisés au passage - toujours pas de prix ou de design -. Le titre est le fruit d’une collaboration entre Guerrilla et Firesprite (The Playroom VR), équipe qui a récemment rejoint les rangs de PlayStation. En 2021, Sony s’est offert cinq studios - dont deux majeurs - pour se permettre ce genre d’annonces et un catalogue bien confortable. Mais compte aussi sur des partenaires externes, comme Haven ou Firewalk.

Petit à petit, Sony est en train de mettre sur un pied une armée de titres allant du double-A au blockbuster, et dont nous avons pu voir un aperçu lors du PS5 Showcase de septembre 2021. Au programme, l’annonce de Spider-Man 2 et Marvel’s Wolverine, tous deux chapeautés par Insomniac Games, studio qui multiplie les triple-A à vive allure. En marge des rachats et des collaborations externes, PlayStation compte bien sûr toujours sur ses équipes piliers, comme Naughty Dog. Sa star et co-président Neil Druckmann a d'ailleurs profité du CES 2022 pour indiquer que le studio travaille sur de "multiples projets”. Nous savons déjà que l'un d'entre eux est un titre multijoueur ambitieux, sans doute lié à The Last of Us. Santa Monica, lui, planche sur un soft encore secret.

De vieux démons

C'est évident, PlayStation mise sur les bons chevaux : les studios qui lui ont permis d’atteindre 116 millions de PS4 à ce jour, de réaliser d’impressionnants succès critiques et commerciaux grâce à des licences puissantes et identifiables (Horizon, God of War, Uncharted). 2022 s'annonce donc aussi puissant côté sorties que côté annonces. Mais il ne faudrait pas que Sony reproduise les mêmes erreurs. À l’annonce des huit millions d’unités vendues pour Ghost of Tsushima, Jeff Ross, réalisateur de Days Gone, a affirmé que son titre avait lui aussi atteint ce score un an et demi après sa sortie. “La direction locale du studio nous a toujours fait sentir que c'était une grosse déception” explique-t-il sur Twitter. La déclaration fait suite à une enquête de Jason Schreier, publiée l’année dernière, où le journaliste révélait que Days Gone 2 a été annulé en interne, n’étant pas considéré comme "une option viable". Bien que rentable, Days Gone avait demandé 7 ans de développement pour au final atteindre un 71 sur Metacritic, un indicateur très regardé dans l'industrie qui peut déterminer à lui seul ce qui est une réussite. Le titre a connu un succès d’estime avec les années. Jeff Ross, lui, a depuis quitté Sony.