Débuté en 2014, Five Nights at Freddy's est une série de jeux d’horreur prolifique avec déjà huit jeux principaux sortis en sept ans qui s’est notamment fait connaître grâce à des vidéos de célèbres YouTubers qui ont offert une bonne exposition à la saga. Au départ, le premier jeu nous faisait incarner un gardien qui doit surveiller des animatroniques à l'apparence d’animaux anthropomorphes pendant cinq nuits, d’où le titre. Mais si, vous savez, les animatroniques, ces créatures robotisées qu’on contrôle à distance qui servent surtout au cinéma comme dans Jurassic Park par exemple. Et bien là pas question de dinosaures pacifiques, ces espèces de robots se déplacent tous seuls à la nuit tombée et cherchent bien évidemment à vous tuer, on reste dans un jeu d’horreur.

Pour vous défendre, vous devez regarder constamment regarder les caméras de surveillance et fermer des portes pour les empêcher de vous atteindre, à condition d’avoir suffisamment d’électricité. Mais sept ans après la sortie du premier jeu, Security Breach apporte un peu de nouveau à la formule puisqu’il s’agit cette fois d’un vrai survival-horror dans lequel il faut explorer un complexe tout en évitant de se faire attraper par ces maléfiques animatroniques. Mais avec cette nouvelle formule, Security Breach réussit-il à être un bon survival-horror au-delà de simplement approfondir l’univers de Five Nights at Freddy's ?

Un passage au survival-horror réussi ?

Five Nights at Freddy's Security Breach se déroule au sein du Freddy Fazbear’s Mega Pizzaplex, un énorme complexe dédié à un groupe de glamrock d’animatroniques. Parmi les membres du groupe, on retrouve Roxie la louve à la keytar, Chica la poule et Monty l'alligator à la guitare et surtout Freddy l’ours, le chanteur. Mais alors qu’ils jouent leur spectacle habituel, un bug met Freddy hors-service ce qui force les organisateurs à interrompre brutalement le concert pour faire une maintenance des robots. Dans ce contexte, le joueur incarne un jeune garçon du nom de Gregory qui se retrouve bloqué au sein du complexe et va alors se réfugier dans la loge de Freddy. Alors que la gardienne de nuit et les autres animatroniques corrompus pour une raison inconnue le recherchent activement, seul Freddy semble encore lui-même et va aider le garçon à sortir le plus vite possible. Mais la nuit, il se passe des choses étranges au sein du Freddy Fazbear’s Mega Pizzaplex et Gregory va découvrir de nombreux secrets qu’il n’aurait jamais imaginé.

Côté gameplay, Security Breach reprend des codes très classiques du Survival-Horror. Tout le jeu se déroule en vue à la première personne et on explore le complexe à la recherche de badges et de passes qui permettent d’accéder à de nouvelles zones afin de trouver une sortie. Par la structure du jeu, le Freddy Fazbear’s Mega Pizzaplex prend la forme d’un hub que l’on peut explorer librement, à condition de posséder les bonnes autorisations. En chemin, on croise régulièrement la route des animatroniques qui se mettent à vous poursuivre dès qu’ils vous voient et bien entendu, s’ils vous attrapent, c’est game over. Et puisque votre personnage dispose d’une jauge d’endurance qui l’empêche de courir en permanence, il faut souvent échapper à vos poursuivants.

Pour y parvenir, le jeu propose de nombreuses options comme se cacher dans des éléments du décor comme dans Outlast, distraire les animatroniques à l’aide d’éléments du décor ou encore utiliser les caméras de surveillance grâce à la montre de Gregory. Mais ce n’est pas tout, car si Freddy vous accompagne, vous pouvez vous dissimuler dans son torse pour devenir invisibles aux yeux de ceux qui vous recherchent. Bon en réalité, Freddy n’est que très rarement à vos côtés et se décharge beaucoup trop vite pour devenir vraiment utile au cours de l’aventure. Mais, les animatroniques ne sont pas les seuls à circuler dans le complexe la nuit, car en plus de la gardienne de nuit Vanessa, on trouve aussi des robots de maintenance qui peuvent révéler votre position.

Et c’est là qu’apparaît l’un des premiers problèmes du jeu : rapidement, on se rend compte que se faire repérer par l’un de ces robots fait automatiquement apparaître l’un des animatroniques quelques mètres plus loin dans votre dos, un peu comme dans Cyberpunk 2077 par exemple. Malheureusement, cela brise vraiment l’immersion une fois qu’on a compris comment marche le système. Le côté terrifiant du jeu perd aussi en efficacité à cause de certains passages que l’on est obligé de recommencer plusieurs fois soit à cause d’un manque d’explications, soit à cause de bugs. On pense notamment au fait que les animatroniques sont parfois capables de traverser les murs pour vous attraper ce qui devient vite frustrant lors de passages tendus. C’est particulièrement le cas lorsqu’on voit plusieurs fois d’affilée l’animation de morts où les animatroniques nous crient dessus. Résultat, l’aspect horrifique disparaît à mesure que l’on recommence ce qui n’est pas l’objectif du titre qui n’est déjà pas particulièrement effrayant comparé à Amnesia par exemple.

Ces quelques soucis sont vraiment dommage car le jeu propose de temps en temps des séquences originales qui viennent briser la routine de la formule. On pense par exemple à la partie de laser game, la phase dans un parc à jeux, l’exploration des services de maintenance ou même aux séquences qui font référence aux premiers titres de la saga. Malgré tout, l’exploration est parfois rendue pénible à cause d’un manque clair d’indications et de l’absence du nom des lieux sur la carte. Ainsi, par la somme de tous ces petits problèmes accumulés, l’expérience est par moment particulièrement laborieuse.

Une expérience à réserver aux fans de FNAF ?

Visuellement, il faut reconnaître que le Freddy Fazbear’s Mega Pizzaplex dégage une certaine aura en jouant à fond la carte de l’esthétique néo-rétro très année 80 et le visage des animatroniques que l’on retrouve dans tout le bâtiment. Le complexe a une structure vraiment cohérente ses différentes attractions réparties sur différents étages comme le Monty Golf, Roxy Raceway ou encore Bonnie Bowl. Mais là où le bât blesse, c’est surtout au niveau de la technique. Si les environnements s’en sortent plutôt bien avec notamment des effets de reflet plutôt réussis, le framerate est souvent saccadé et connaît des chutes, surtout lors de certaines séquences bien spécifiques.

Malheureusement, ce constat s’applique même sur PS5 en mode performance tandis que le mode visuel peine régulièrement à afficher du 30 FPS. De manière générale, la technique souffre de finesse, en particulier sur les écrans de caméra que l’on peut voir sur la montre de Gregory qui ont vraiment une très faible résolution d’images. Enfin, on note aussi un manque de finition globale du jeu entre des sous-titres qui ne s’affichent pas toujours, des textes qui se superposent et même des mini-jeux qui ne se lancent pas. Clairement, à cause de ces petits détails, on a parfois l’impression d’avoir à faire à un jeu encore en accès anticipé.

Pour ce qui est du scénario, il faut reconnaître qu’on se contente la plupart du temps d’aller simplement d’un point à l’autre du complexe pour récupérer des cartes et progresser. Si de temps en temps on découvre un peu plus ce qu’il se passe vraiment dans le bâtiment, on rentre tout de même rapidement dans une routine. Néanmoins, les fans de la franchise seront ravis d’en apprendre toujours plus sur l’univers de Five Night at Freddy’s, notamment grâce à tous les objets qu’il est possible de récolter en cours de route. Le titre comporte aussi plusieurs fins qui offrent une certaine rejouabilité pour les plus acharnés, surtout que la durée de vie du titre est dans la moyenne des jeux du genre, entre 6 et 10 heures.

Security Breach n’est donc pas un jeu qui révolutionne le genre du survival-horror. Très classique dans sa forme et sans grandes originalités, il se destine avant tout aux fans de la série qui souhaitent en apprendre toujours plus sur l’univers de Five Nights at Freddy's. Enfin, surtout aux plus courageux compte tenu des bugs et passages frustrants qui brisent régulièrement le sentiment d’immersion et de peur que le jeu est censé nous faire ressentir. Mais grâce à quelques séquences qui sortent du lot avec des idées intéressantes et un complexe sympathique à parcourir, il n’en reste pas moins une petite aventure horrifique d’une dizaine d’heures qui peut faire plaisir aux amateurs de survival-horror en manque de titres.

Lire le test de Five Nights at Freddy’s : Security Breach