Vendredi dernier, Jason Schreier a encore frappé fort : PlayStation travaillerait bel et bien sur une contre-offensive au Game Pass, offre par abonnement lancée par Xbox Microsoft en 2017 et qui fait depuis les beaux jours des joueurs PC et consoles. “Eh bien, c’est pas trop tôt” diront certains. Depuis quelques années, Sony accuse un retard sur ce terrain. La société se doit de réagir.
C’est l’information du week-end : Oui, PlayStation bosse sur une réponse au Xbox Game Pass, a révélé dans les colonnes de Bloomberg le célèbre Jason Schreier. Nom de code, “Spartacus”. On peut dire que le ton est donné. Pour entrer dans l’arène face à Microsoft, Sony prévoirait un abonnement mensuel divisé en trois paliers, qui arriverait au printemps 2022 sur next-gen mais aussi sans doute sur PlayStation 4 (l'offre devrait encore faire l'objet de modifications). Le premier donnerait accès aux avantages standards du PS Plus. Le second y ajouterait un large choix de titres PS4 mais aussi PS5. Le troisième donnerait accès à des démos, du jeu en streaming et tout un tas de classiques issus de la PS1, PS2, PS3 et PSP. En gros, une sorte de fusion entre le PlayStation Plus et le PS Now, dernier service qui serait d’ailleurs amené à disparaître en tant que tel, affirme Jason Schreier. Il faut dire que la plateforme est assez discrète depuis sa sortie en 2015.
Trop en avance
C’est assez ironique quand on y pense. PlayStation a dégainé en premier le fameux “Netflix du jeu vidéo” mais se voit finalement relayé au second plan, face à un Game Pass dont la popularité n’est plus à prouver. C’est une formule toute faite mais c’est la vérité : Sony était en avance sur son temps, proposant dans un premier temps de jouer exclusivement en streaming, alors que la technologie peine toujours à s’imposer cinq ans plus tard. Le catalogue du service accuse également un certain retard, même si ce dernier s’est étoffé au fil du temps, en marge de l’arrivée du PlayStation Now sur PC et du téléchargement pour les titres PS2 et PS4. Bref, Sony avait la technologie mais pas forcément la bonne approche. L’offre de streaming rassemble aux dernières nouvelles 3,2 millions d’abonnés, contre entre 20 et 30 millions pour le Game Pass. Selon Phil Spencer, à la tête de Xbox, le service se porte “très bien” sur le plan commercial.
L’heure a sonné
Le Xbox Game Pass est tellement populaire qu’il éclipse presque les avantages du PlayStation Plus et du PlayStation Now dans l’esprit des joueurs. Alors que Godfall est arrivé "gratuitement" du côté de Sony, chez Microsoft, c’est plutôt Forza Horizon 5 et Halo Infinite, les dernières exclusivités de l’écosystème de la firme de Redmond. D’ailleurs, le “Game Pass de PlayStation” n’aurait pas pour vocation d’accueillir les jeux first-party de Sony. Jason Schreier l’affirme sans détour sur Twitter, confirmant au passage les propos de Jim Ryan, PDG de la division jeu vidéo de la société, l’an dernier. "Ces titres coûtent plusieurs millions de dollars, bien plus de 100 millions de dollars, à développer. (Les intégrer day one dans une offre), nous ne voyons pas cela comme durable”. PlayStation préfère "donner" ses triples-A dans un second temps, notamment sur PC.
Pour sûr, l’offre de Sony sera bien différente de celle de Microsoft. Quand bien même, la firme japonaise se doit de proposer quelque chose, ne serait-ce que pour dire à tous qu’elle prend en compte les nouvelles habitudes de consommation, qu’elle est “à la page”. Par le passé, c’est plus ou moins PlayStation qui reflétait les tendances de l’industrie (Nintendo reste un candidat à part) : importance des exclusivités, réalité virtuelle, jeu en streaming. Toutes ces étapes - en particulier la première - ont guidé la société vers une certaine place de leader, avec pour navire la PS4 et 114 millions d’acquéreurs. À l’heure où les rapports de force changent, allant plus du côté du service et du software que du hardware, Sony doit montrer qu’il a encore son mot à dire. Dans son papier, Schreier note que PlayStation fournit actuellement des efforts sur le cloud gaming.