Si le Xbox Game Pass est aujourd’hui l’une des grandes figures de la politique de Microsoft, ses débuts furent néanmoins difficiles. La firme s’est justement exprimée sur la genèse du projet…
À en croire les dernières estimations, le Xbox Game Pass cumulerait aujourd’hui vingt millions d’abonnés, un score voué à gonfler les prochaines années grâce à une stratégie très agressive de la part de Microsoft. Ici, le géant américain mise tout ou presque sur son énorme catalogue, comprenant toutes les exclusivités Xbox dès le jour J ainsi qu’un tas de titres AAA d’éditeurs tiers, quitte à sortir de chéquier et dépenser des sommes folles.
Si Phil Spencer assure que le modèle du Xbox Game Pass est tout à fait viable, autant dire que les premiers pas de la plateforme n’étaient pas évidents. C’est Sarah Bond, à la tête des écosystèmes Xbox, qui s’est confiée à ce sujet lors d’une interview avec GQ.
La première nature du Xbox Game Pass
Tout d’abord, premier fait amusant : à l’origine, Microsoft voulait faire du Xbox Game Pass (dont le nom de code était d’ailleurs “Arches”) un service payant de location de jeux vidéo. L’idée d’un catalogue à l’abonnement mensuel n’est venue qu’après, quand l’entreprise s’est rendue compte d’un changement majeur : la longévité des titres et leur rentabilité avaient, effectivement, profondément changé.
“Auparavant, environ 75% des revenus d'un jeu étaient générés au cours des deux premiers mois de sa sortie… de nos jours, ils s'étalent sur deux ans", dit-elle au média anglophone. De ce fait, il paraissait alors plus intéressant pour les joueurs comme pour Microsoft de proposer un service sur la durée, plutôt qu’une simple location pour un laps de temps donné.
le Xbox Game Pass, entre réticence et pari d’avenir
Sarah Bond a également mentionné la méfiance initiale des autres acteurs de l’industrie. Miser sur un système de souscription et de libre accès, voilà une idée plutôt folle pour bon nombre d’organisations qui hésitaient très clairement à travailler avec Microsoft. "Ils se disaient ‘Pas question, le Xbox Game Pass va dévaluer les jeux’”, déclare-t-elle lors de l’entrevue.
Pour convaincre les autres parties, le géant des GAFA a dû expérimenter son modèle avec des titres plus anciens : il faut croire que l’ensemble s’est avéré payant puisque aujourd'hui, de nombreux softs d’éditeurs tiers sont disponibles dès le jour de leur lancement dans le Game Pass. Mais avec, toutefois, des retombées qui ne sont celles espérées pour certains développeurs.
Il va sans dire que si le nombre d’abonnés continuent de croître - ce qui devrait être le cas puisque le service est accessible sur consoles, mais aussi sur PC et même smartphones ou Smart TV - la rentabilité serait effective sur le long terme… en plus d’une influence considérable sur le paysage vidéoludique. Pour le moment, ce dernier semble dominé par Sony avec sa PS5 aux ventes fulgurantes tandis que Nintendo poursuit une incroyable ascension avec une Switch aux scores admirables. Un véritable bras de fer de titans.