À l'approche de la sortie chaque nouveau "vrai" jeu Pokémon, c'est la même rengaine. Game Freak et Nintendo ont-ils pris des risques pour changer leur formule établie depuis 1995 et la sortie de Pokémon Version Rouge / Version Bleu au Japon ? Est-ce toujours la même chose ? Des questions qui s'observent depuis longtemps et l'arrivée de la quatrième génération avec Pokémon Diamant / Perle n'a pas fait exception. Comment ces deux titres ont-ils convaincu la presse ?

Des nouveautés pour tous les goûts

On vous épargne la surprise, Pokémon Diamant et Pokémon Perle ont eu a minima de bonnes notes, avec juste un 6/10 recensé par GameRevolution. Dans l'ensemble, la presse française est plus sévère que la presse anglophone : les notes tournent autour de 15/20 pour la première, autour de 18/20 pour la deuxième. Mais alors, comment ces notes ont-elles été justifiées à l'époque ?

Comme évoqué plus haut, c'est souvent la capacité de Game Freak et de Nintendo à bouleverser leur recette à succès qui est au cœur des débats. Et qui dit changement de formule dit forcément nouveautés. Au programme de Pokémon Diamant, la presse s'entend pour dire qu'elles ne sont pas nombreuses. Parmi elles, la pokémontre est un objet de discorde : cool pour certains mais indispensable aux yeux d'autres. Elle intègre, entre autre, un podomètre (pratique pour les œufs), un contrôleur d'équipe pour s'assurer de la bonne santé de ses six Pokémon ou encore un historique des derniers capturés. À l'époque, Gamekult (7/10) indique que c'est "un outil très pratique au début, devenant indispensable par la suite".

L'autre nouveauté majeure reste le GTS, le Global Trade System. En arrivant sur Nintendo DS, Pokémon tire donc profit des fonctionnalités de jeu en ligne de cette dernière. Au menu cette fois, un système de combat via code ami et un système d'échange bienvenu mais qui fait couler de l'encre. Pour GameSpy (4,5/5), l'online participe à la vie communautaire du jeu malgré les demandes ridicules des joueurs sur les échanges, tandis qu'il est considéré par Gamespot (8.5/10) comme un must-have pour les joueurs.

Et parmi tous ces médias épluchés, aucun ne mentionnent l'un des changements majeurs apporté par Diamant et Perle : les attaques. Lors des trois premières générations, c'était leur type (Eau, Plante, Feu...) qui définissait leur catégorie (physique ou spéciale). Avec Diamant et Perle, chaque capacité est répartie dans l'une ou l'autre. Une modification qui a son importance puisqu'elle ajoute une couche à la profondeur stratégique, déjà forte, de la licence.

"Avoir un Macbook Pro pour jouer au solitaire"

Mais il existe un autre point sur lequel la presse semble s'accorder : la réalisation du titre. Premier épisode de la série principale à franchir les deux écrans de la Nintendo DS, la presse et le public s'attendaient à une réelle mise à niveau graphique de la saga. Et ils ont été déçus. Si les médias saluent l'arrivée d'éléments 3D dans le paysage qui donnent de la profondeur au jeu, ils pointent du doigt la conservation des sprites 2D utilisés lors des combats : ce sont quasiment les mêmes que ceux aperçus dans les opus GameBoy Advance (Rubis/Saphir, RougeFeu/VertFeuille). GameSpy se veut le plus enjoué, en soulignant la variété des biomes et une météo qui s'intègre à l'exploration et aux combats. À l'inverse, GameRevolution indique à l'époque avoir le sentiment "de posséder un Macbook Pro pour jouer au solitaire". Un sentiment qui résume bien le ressenti de la presse jeu vidéo quant à la réalisation de Diamant et Perle.

Une idée renforcée par l'optimisation réalisée par Game Freak sur les deux écrans et l'écran tactile inférieur. La presse est séduite par le gain d'ergonomie apportée par ce dernier mais semble mitigée sur sa réalisation. C'est Romendil de JV (15/20) qui résume le mieux la chose : "l'écran tactile est trop peu exploité, et le fait de ne pas pouvoir tout contrôler au stylet risque d'inciter le joueur à revenir à un maniement classique avec les boutons".

Du déjà vu ou non ?

Mais alors en conclusion, ça donne quoi ? Comme on peut s'en douter, l'ensemble des médias est unanime sur un point : Pokémon Diamant / Perle n'a absolument pas révolutionner la recette lancée par ses trois frères aînés. Il s'agit toujours d'incarner un dresseur ou une dresseuse qui vient d'emménager dans une nouvelle région. Il est alors chargé (sans qu'on lui demande son avis) de remplir le Pokédex, encyclopédie recensant toutes les créatures du monde. Pour cela, il est ammené à élever des Pokémon, les faire combattre et devenir le plus grand dresseur de la région. La construction narrative y est sensiblement la même puisqu'il faut aussi déjouer les plans de la team Plasma tout en mettant la main sur des créatures légendaires susceptibles de détruire le monde entier.

Et à chaque sortie de jeux, c'est toujours la même rengaine. Si la presse est souvent sévère avec l'absence de prise de risques de Game Freak et Nintendo, elle salue un cœur de gameplay toujours aussi efficace qui arrive à rendre addicte n'importe qui ayant déjà touché à la licence. Une drogue dont la prochaine dose est attendue le 19 novembre prochain, avec la sortie de Pokémon Diamant Étincelant et Pokémon Perle Scintillante sur Nintendo Switch.

Sources : Gamespot ; Nintendo Life ; IGN Gamespy ; GameRevolution ; Jeuxvideo.com ; Gamekult ; JeuxActu ; Eurogamer ;