Metroid Dread est un jeu excellent, c’est un fait. Et comme tous les jeux excellents, il a demandé un certains nombres de développeurs qui ont travaillé d’arrache-pied sur son chantier. Sauf que… plusieurs d’entre eux n’ont pas été récompensés publiquement. Explications.
Sorti il y a quelques jours, Metroid Dread est indéniablement l’une des très grosses surprises de 2021 : le jeu d’action en 2D est sublime de bout en bout et vaut très clairement son pesant d’or, s’imposant comme l’une des meilleures exclusivités de la bien aimée Switch. Seulement voilà, aussi bien le soft récupère-t-il des louanges que MercurySteam, lui, se retrouve au milieu d’une petite tornade médiatique : le site espagnol Vandal affirme effectivement que plusieurs développeurs n’auraient pas été mentionnés dans les crédits du jeu... malgré leur contribution à la conception.
“J’ai fait partie de cette équipe pendant huit mois”
Évidemment, Vandal n’avance pas ce genre d’accusation comme ça et s’appuie de plusieurs sources, et pas n'importe lesquelles puisqu’il s’agit effectivement de développeurs ayant collaboré pour la réalisation du titre. Par exemple, nous avons le témoignage de Roberto Mejias, un artiste 3D, dont les quelques lignes sarcastiques sur LinkedIn sont édifiantes.
Je voudrais sincèrement féliciter l'équipe de Metroid Dread pour avoir sorti un titre si exceptionnel. Je ne suis pas surpris par sa qualité, il y avait une telle dose de talent dans l'équipe. Et je peux en témoigner, puisque malgré le fait que je n'apparais pas dans les crédits du jeu, j'ai fait partie de cette équipe pendant huit mois. En jouant au jeu, j'ai reconnu pas mal d’assets et d'environnements sur lesquels j'ai travaillé... donc mon travail est bien là.
Même combat du côté de chez Tania Peñaranda Hernandez, animatrice 3D.
Je suis très heureuse et fière d’enfin voir mon travail sur le projet, un travail que j'ai effectué avec beaucoup d'amour et d'enthousiasme ! Je suis également très fière de toute l'équipe ! Mais cela m'attriste aussi de voir que je ne suis pas citée dans les crédits pour le travail accompli. Constater cette décision de leur part alors que je peux voir des animations que j’ai réalisées, ça a été difficile.
Rajoutons à cela deux autres sources anonymes encore : MercurySteam, lui, a tenu à s'exprimer.
Mercury s’explique
Il va sans dire que le papier de Vandal a rapidement résonné, et directement dans les couloirs du studio de développement. Devant la polémique croissante, l’entreprise a décidé de réagir et a rapidement donné une justification : il s’agit d’une politique interne à l’organisation qui stipule que les développeurs ayant travaillé moins de 25% du temps de gestation du jeu ne seront pas crédités. En l’occurrence, la création de Metroid Dread aurait duré entre trois et quatre ans… et une période de huit mois, comme ce fut le cas pour l’un des développeurs cités plus haut, ne suffirait donc pas pour apparaître au générique de fin.
Un autre problème apparaît en prime sur la liste : toujours selon Roberto Mejias, son départ aurait pu entraîner son discrédit. Il apparaitrait en effet que le contrat de travail de MercurySteam impose une durée de préavis de 42 jours. Le problème, c’est que c’est bien plus que la durée normale de 15 jours requise par le droit du travail espagnol. Une pénalité financière pouvant être encourue si le préavis n’est pas respecté, ça aurait été le cas de Mejias et d’un collègue à lui : tous deux n’ont en tout cas pas été crédités. La suite au prochain épisode ?