Voilà déjà une petite semaine que New World, le MMO signé Amazon Game Studios, a déboulé sur nos PC et autant dire qu'il a fait grand bruit. Avec les nombreux records de viewers sur twitch ou de connexions simultanées sur Twitch, le titre est aux portes du succès, même si l'on ignore encore s'il sera solide sur la durée. Cependant, ce beau lancement conforte Amazon dans sa volonté de rentrer de plain-pied dans le gaming.
Un pilier central de sa catégorie du divertissement
C'est dans le cadre du GeekWire Summit, relayé par Bloomberg que nous apprenons qu'Andy Jassy, CEO d'Amazon depuis le mois de juillet dernier a répondu au scepticisme ambiant qui entoure les activités gaming d'Amazon.
Il y a eu beaucoup d'articles ou de personnes disant « Amazon sait tout faire, mais des jeux... pourquoi il n'arrive pas à faire des jeux ? »
Clairement encouragé par le lancement de New World, qui a atteint près d'un million de joueurs connectés simultanément et presque autant de viewers sur Twitch à son lancement, le CEO affirme que le jeu vidéo pourrait devenir le pilier central, voire majeur, de sa section divertissement. Rappelons tout de même qu'Amazon, sur ce secteur, a déjà la main sur une énorme base d'utilisateur avec Amazon Music et Prime Video.
Une volonté pas nouvelle
Et à vrai dire, si la production de jeu vidéo est pour la première fois couronnée de succès pour Amazon, du moins pour cette première semaine de lancement, le géant américain avait depuis longtemps posé ses valises dans le milieu. Sa branche gaming existe depuis 2012, et le rachat de Twitch, indétrônable plate-forme de streaming de jeux vidéo, montrait depuis longtemps la volonté d'Amazon de tenter de s'arroger une part de ce juteux gâteau. Cependant, si mettre les moyens est assurément un plus dans le développement de jeux, une trésorerie illimitée ne suffit pas à garantir le succès. Amazon en a déjà lourdement fait les frais, et ce n'est pas pour rien s’il lui a fallu près de 10 ans après avoir investi dans le jeu vidéo pour connaître un début de réussite.
Après avoir annulé un projet d'adaptation du Seigneur des Anneaux et le jeu Breakaway, puis avoir mis un terme à l'éphémère Crucible, Amazon n'avait plus beaucoup de chances de convaincre le public de sa capacité à maîtriser un secteur très concurrentiel et qui demande un vrai niveau d'expertise pour être maîtrisé. Christoph Hartmann, n'avait cependant pas l'air d'avoir peur de l'échec lorsqu'il s'est confié au micro de Gamesindustry, évoquant le fait avoir conscience que se lancer dans le jeu vidéo, c'est aussi prendre le risque de voir des productions « spectaculairement échouer ».
Mais il faudra tout de même un peu plus de temps pour savoir si New World sera un véritable succès. Certes, aujourd'hui, le MMO est le petit phénomène du moment. L'actualité en grosse sortie est pour l'heure assez pauvre, et il ne fait aucun doute que New World n'aurait pas suscité autant de curiosité s'il avait été développé par un autre studio. Amazon était attendu au tournant, beaucoup d'incertitudes circulaient à propos du jeu et de ses qualités, ce qui n'a pas manqué d'exacerber un peu plus encore les curiosités. Il s'avère que le jeu a reçu un bon accueil critique et public, en dépit des nombreux soucis de congestion des serveurs qui ne sont pour l'heure toujours pas réglés. Mais faire du jeu vidéo la branche principale de son secteur divertissement ne sera sans doute pas pour tout de suite chez Amazon. Un MMO n'est pas un jeu tout à fait comme les autres, et pérenniser un jeu massivement en ligne ne se fait pas sans heurts ni sans coûts.
Pour l'heure assez classique, New World a finalement encore tout à prouver et il se pourrait fort que, passé l'engouement des premières semaines, le soufflet retombe et que seule ne reste la communauté fidèle qui permet à des MMO tels que SWTOR, Guild Wars et autres Secret World d'être toujours en activité après tant d'années. Quoi qu'il en soit, galvanisé par le succès de son jeu, Amazon ne semble pas près d'arrêter de faire de l'oeil au jeu vidéo.