Sorti l’année dernière sur PS4 et cette année sur PS5 dans une édition Intergrade, Final Fantasy VII fut pour beaucoup une jolie claque et une très belle refonte du jeu original. Et que ce soit, justement, l’œuvre dont il s’inspire ou lui-même, son univers tend à faire réfléchir sur notre propre société comme le précise le producteur Yoshinori Kitase…
Final Fantasy VII est un jeu absolument culte et fait partie des titres ayant complètement bousculé l’industrie lors de son arrivée, en 1997. Suffisamment pour que, plusieurs décennies plus tard, Square-Enix décide de lui attribuer un remake de haute volée dont la première partie est arrivée l’année dernière, la seconde étant actuellement en préparation chez la firme nippone. Et s’il on peut citer de nombreux points forts dans l’œuvre originale comme dans la refonte, l’un des plus attrayants restent assurément son univers mêlant à la fois technologie et magie, assez fascinant et, surtout, particulièrement pertinent.
Midgar, le reflet de nos propres vies ?
C’est précisément sur ce point que le producteur du jeu, Yoshinori Kitase, a souhaité insister lors d’un entretien avec The Gamer : Cloud, Tifa, Barret ou Aerith, tous évoluent dans un monde qui critique notre société actuelle, qui a toutefois bien changé depuis les années 90. Néanmoins, certaines valeurs, elles, restent immobiles. Il précise alors :
Nous avons créé une histoire basée sur un monde fantastique avec des concepts fantastiques comme Shinra, Mako, etc., mais qui sont suffisamment abstraits et délibérés pour pouvoir être superposés et comparés à des choses du monde réel.
L'environnement et la façon de penser des gens ont beaucoup changé entre 1997 et 2021, mais l'idée de la “vie de la planète” peut être considérée comme une problématique intemporelle, quelle que soit l'époque dans laquelle nous vivons. J'espère que tous les joueurs pourront se retrouver face à ces problèmes et y remédier, autant qu’ils y sont confrontés à travers l'histoire de Final Fantasy 7.
Un remake adapté à la société moderne
Final Fantasy VII, un jeu politique ? Sur certains aspects scénaristiques, probablement. D’ailleurs, The Gamer a également eu l’occasion de parler du sujet avec le codirecteur Motomu Toriyama, qui s’est alors exprimé sur une autre thématique, celle de l’inclusion LGBTQ.
Je pense qu'exprimer la diversité avec l'inclusion LGBTQ est important pour toutes les personnes impliquées dans la création de contenu, et pas seulement pour les personnes qui font des jeux vidéo.
Dans Final Fantasy 7 Remake, nous avons reconstruit le jeu original en utilisant les dernières technologies, mais nous avons estimé que ça ne devait pas s'arrêter aux frontières techniques et que nous devions mettre à jour l'histoire pour s’adapter aux sensibilités actuelles.
N’y aurait-il donc pas assez de représentations communautaires dans le jeu vidéo, ou même dans l’industrie culturelle ? S’il ne répond pas clairement à cette question, Toriyama San est en tout certain d’une chose : il s’agit d’un devoir pour tous les créatifs, et celui-ci ne se limite donc pas qu’au Dixième Art.
Désormais, tous les regards sont tournés vers Final Fantasy VII Remake - Partie 2 (dont le vrai titre est encore d’ailleurs inconnu) : en attendez-vous une histoire critiquant tout autant notre environnement ?