
Rappelez-vous, en novembre dernier, quelques jours après le lancement d'Assassin's Creed Valhalla, les employés d'Ubisoft Montréal semblaient être retenus en otage, tout du moins, jusqu'à ce que l'on s'aperçoive que c'était tout simplement une blague de (très) mauvais goût. Cependant, le mal était fait : la foule comme les employés de la firme française était affolée et la police était déjà sur place, prête à intervenir. D'ailleurs, cette dernière, juste après l'incident, a décidé d'enquêter pour retrouver la source de ce canular qui a fait déplacer inutilement des centaines de policiers, des chiens pisteurs et même un camion blindé. Cette enquête a aujourd'hui porté ses fruits puisqu'un premier suspect a été découvert.

En effet, rapporté par le journal La Presse, le principal suspect de cette fâcheuse affaire serait un citoyen français qui aurait tout simplement décidé de se venger d'Ubisoft après que le "comité d’éthique" de la firme française ait décidé de bannir son compte à de multiples reprises. En effet, Y4nn0XX, le suspect donc, a été banni plus de 80 fois du jeu Rainbow Six Siege pour tricherie.
L'homme en question a par la suite été contacté par nos confrères de La Presse et a même avoué avoir été mis en examen par les autorités françaises pour avoir essayé de dérober le compte d'autres joueurs de Rainbow Six Siege. Il a également affirmé avoir participé, de près ou de loin, à une tentative de swatting réalisée en 2017.
Le swatting est une technique de harcèlement qui a été plutôt répandu ces dernières années. Après avoir été humilié sur un jeu vidéo par exemple, un joueur tente, tant bien que mal, de se venger en essayant d'ameuter les forces de l'ordre dans le domicile de son adversaire. Pour plus de renseignements sur ce sujet, nous vous proposons de consulter notre papier dédié en cliquant ici.
Cependant, malgré ses actes passés peu glorieux, Y4nn0XX a affirmé ne pas être l'auteur de l'acte du 13 novembre 2020, ainsi que de deux autres fausses alertes qui ont une fois de plus obligé le SPVM (Service de Police de la Ville de Montréal) à intervenir.
Je n’ai rien fait, moi. J’ai juste triché dans leurs jeux vidéo. La seule fois où j’ai appelé Ubisoft, c’était pour les insulter pour m’avoir banni (du jeu Rainbow Six). Y4nn0XX


Malgré les propos de Y4nn0XX, l'enquête ne s'arrête bien évidemment pas là, puisque la mauvaise blague du 13 novembre dernier a engrangé de nombreux couts financiers et moraux à l'entreprise ainsi qu'à ses employés. Pour rappel, ces derniers se sont réfugiés pendant de nombreuses minutes sur le toit d'Ubisoft Montréal pour essayer d'échapper à la probable prise d'otages. Selon les chiffres partagés par La Presse, nous apprenons que le canular a couté 1,7 million de dollars canadiens en perte de productivité, 15.000 en services de soutien psychologique et 40.000 en dommages matériels.
Toujours selon les données réunies par La Presse, l'auteur des trois canulars serait exactement la même personne. En effet, après avoir annoncé avoir posé une bombe dans les bureaux montréalais d'Ubisoft le 18 décembre 2020, puis après avoir réalisé un coup plus ou moins similaire le 6 janvier 2021, le suspect revenait à la charge le 7 janvier 2021 en appelant une nouvelle fois Ubisoft pour essayer d'obtenir les droits d'administration dans le but de bannir les comptes des joueurs qui l'énervent sur Rainbow Six Siege. Le premier compte visé n'était autre que celui de Spoit.GODSENT, un joueur professionnel résidant en Suède. C'est d'ailleurs là qu'entre en scène Y4nn0XX, puisque ce dernier a avoué à La Presse s'être autrefois vanté d’avoir piraté le compte du joueur suédois. Bien évidemment, il ajoute que ce n'était qu'un simple mensonge pour obtenir de la notoriété auprès de la communauté de Rainbow Six Siege.
De notre côté, n'accusons pas tout de suite Y4nn0XX et laissons l'enquête réalisée par le SPVM et Ubisoft poursuivre son cours. D'ailleurs, Ubisoft a répondu à La Presse en affirmant ne pas vouloir commenter les différentes informations pour ne pas compromettre les résultats de l'enquête.
Notre priorité demeure de protéger le déroulement de l’enquête qui, nous l’espérons, permettra d’identifier et de condamner le ou les responsables des évènements de l’automne dernier. En accord avec les enquêteurs du SPVM, nous n’émettrons aucun autre commentaire. Cédric Orvoine, vice-président aux communications chez Ubisoft




