Il faut avoir vécu sur une autre planète pour ne pas avoir entendu parler de Pokémon. La célèbre série, créée par Satoshi Tajiri et lancée en 1996, est à ce jour la franchise la plus rentable de tous les temps, ayant réussi à générer 95 milliards de dollars depuis ses débuts grâce à toutes ses déclinaisons. Des déclinaisons dont les jeux vidéo constituent bien sûr la pierre angulaire (plus de trente opus canoniques à ce jour), avec des volets annexes dans des genres parfois très différents, plus de 1.000 épisodes pour la série animée, un jeu de cartes auquel personne n’a jamais vraiment joué, des films, etc.

Et les célèbres monstres de poche ne sont pas prêts de s’arrêter là. Pas plus tard qu’hier, à l’occasion d’un show célébrant les 25 ans de la licence, la Pokémon Company a dévoilé deux gros jeux à venir sur Switch : un remake de Diamant et Perle, prévu pour la fin 2021, et un certain Pokemon Legends Arceus, pour début 2022. Ce dernier se présente comme un RPG en monde ouvert, se déroulant dans la même région que les épisodes qui ont le droit à un ravalement de façade, Sinnoh, mais dans un passé lointain.

Pokemon Legends Arceus / Pokémon Diamant Étincelant et Perle Scintillante

Avec tout ça, il ne faudrait pas non plus oublier New Pokémon Snap, suite spirituelle au Pokémon Snap sorti en 2000 sur Nintendo 64, qui débarquera sur Switch le 30 avril prochain. Tout comme Pokémon Unite, MOBA où les joueurs devront capturer différents objectifs dans une arène symétrique à trois voies. Le titre n’a pas encore de date de sortie mais son développement est en bonne voie. A noter aussi un autre petit jeu qui a récemment dépassé les 5 millions de téléchargements : Pokémon Café Mix, un puzzle-game / gestion.

Succès de longue date

Mais avant de voir ce que nous réserve l’avenir, regardons un peu en arrière. Voilà donc 25 ans que les tous premiers épisodes de la série des monstres de poche, Pokémon Rouge et Vert, sont sortis au Japon. Il faudra attendre trois ans pour que la licence aujourd’hui culte débarque en Europe, dans une version légèrement remaniée. En effet, pas d’édition qui met en avant le beau Bulbizarre à l’époque dans notre coin du monde (il faudra pour cela attendre le remake Vert Feuille en 2004 sur Game Boy Advance), où Dracaufeu tient la tête d’affiche aux côtés de Tortank de la Version Bleue. Le tout sortira en France en octobre 1999.

Dans les faits, c’est la Version Bleue japonaise (Pokémon Ao), sortie un peu plus tard en 1996 suite au succès des deux premiers opus, qui servira de base aux éditions européennes. Un succès absolument pas anticipé par Nintendo, et encore moins à l’international. Dans une interview de GameSpot réalisée en 2000, Shigeru Miyamoto (qui surveille alors le projet de Satoshi Tajiri) affirme que plusieurs membres de la société lui ont fait comprendre que “ce genre de jeu ne fonctionnerait jamais aux Etats-Unis”, à cause de son look “trop japonais”.

On connaît évidemment la suite de l’histoire. En 1996, la Game Boy est en fin de vie après sept ans de bons et loyaux services, et seulement une quarantaine de jeux sortent sur la console portable cette année. Pokémon arrive alors un peu comme un cheveu sur la soupe. Mais le titre, en plus d’être un bon RPG, exploite parfaitement son support, notamment grâce au célèbre câble Link, qui permet d’affronter un autre joueur et de faire transiter les monstres d’une console à une autre. Une claque pour l'époque.

J'ai imaginé un insecte se déplaçant d'avant en arrière sur le câble. C'est ce qui m'a inspiré (l’utilisation du câble Link, ndlr) - Satoshi Tajiri, créateur de Pokémon, dans le Time

Les versions japonaises de Pokémon Vert et Rouge

Montagnes russes

Mais c’est sans compter sur un autre atout de Pokémon. Un atout caché au plus profond du jeu, qui participe au bouche à oreille et agite les cours d’école : le fameux Mew, retiré peu de temps avant la sortie de Version Bleue et Rouge, mais encore présent dans les fichiers. Un mythe aux allures de chasse au trésor qui contribuera au succès de Pokémon. La petite bête rose sera de plus au cœur du tout premier film de la licence, où il est décrit aux côtés de Mewtwo comme l’une des créatures les plus puissantes.

À partir de là, Pokémon décolle, si bien que les trois premiers épisodes de la série sont encore aujourd’hui les plus vendus, avec plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde. Un chiffre démentiel, qui n’a cependant pas cessé de descendre avec les années : les opus suivants, Or et Argent s’écouleront à 23 millions d’unités, et il faudra par la suite attendre Épée et Bouclier pour que la licence dépasse à nouveau les 20 millions. Peut-être que les remake de Diamant et Perle ainsi que Pokemon Legends Arceus feront mieux.