Que vous soyez plutôt A Link to the Past, Ocarina of Time ou encore The Wind Waker, il y a parmi la vingtaine de jeux Zelda forcément un épisode qui vous a marqué, si ce n'est plusieurs. Peut-être que vous faites même partie de la vieille école, et que votre premier amour remonte à l’opus fondateur de la série, sobrement intitulé The Legend of Zelda, paru il y a maintenant 35 ans au Japon sur Famicom, le 21 février 1986. En Europe, il faudra attendre novembre 87 pour pouvoir y goûter. Mais qu’importe votre volet préféré et l’année de sa sortie, la saga imaginée par Shigeru Miyamoto a la réputation de créer des souvenirs impérissables :

Comme beaucoup de joueurs, j’ai énormément de souvenirs liés à la saga The Legend of Zelda. Observer mon ami d’enfance déterrer des joyaux dans Oracle of Seasons en regardant par-dessus son épaule, boucler Twilight Princess dans son entièreté malgré un Nunchuk défectueux, être émerveillé par la poésie émanant de Link’s Awakening et par le chant de Marine. Si cette série légendaire fait parler d’elle depuis 35 ans, je dois pourtant confesser qu’aucun de ses épisodes ne m’a autant marqué que le dernier en date - Aubin, journaliste Jeuxvideo.com

Ce dernier épisode en date, c’est bien évidemment The Legend of Zelda : Breath of the Wild, dont la suite cristallisait de nombreuses attentes lors du récent Nintendo Direct. Eiji Aounuma, à la tête du projet, a tout de même indiqué que le titre donnera de ses nouvelles plus tard dans l’année. “Le développement se déroule sans heurts” a-t-il aussi précisé. Il faut dire que Nintendo avait frappé fort à l’annonce de Breath of the Wild 2, à la toute fin de sa prise de parole de l’E3 2019. Et que le jeu d’origine, devenu le Zelda le plus vendu avec 20 millions d’exemplaires, a marqué les esprits. Même pour les fans de la première heure :

C'est à l'âge adulte que Zelda m’a le plus marqué, au point de devenir ma licence de cœur. Un certain Link's Awakening, sans doute le jeu vidéo qui m'a le plus touché de toute mon existence, n'y est pas étranger, mais je ne peux nier que Breath of the Wild a eu un impact incroyable sur ma vie de joueur (...) Cependant, si ces deux titres font indéniablement partie d'un top 5 personnel, j'aurais bien du mal à compléter ce dernier, considérant que quasi n'importe quel Zelda fait partie de mes jeux favoris de tous les temps - Antistar, journaliste soluces Jeuxvideo.com

Malle à souvenirs

Il est vrai qu’il y a à boire et à manger avec The Legend of Zelda. Si la série s’est au fil des années créé ses habitudes (les donjons, les armes à récupérer pour progresser) elle a suffisamment su se renouveler pour donner envie à chaque épisode. Dès 1987, Zelda II : The Adventure of Link fait l’étonnant choix de la vue de côté, mais aussi des aspects RPG bien plus prononcés. La série reviendra cependant à la caméra du dessus et à un game design “plus sage” avec pour base le tout premier épisode, dans A Link to the Past (1991) et Link’s Awakening (1992), opus qui revient souvent quand on demande aux briscards du JV de citer leur Zelda préféré :

A titre personnel, The Legend of Zelda se résume à Link's Awakening sur Game Boy. J'ai passé tellement d'heures à crapahuter sur cet écran monochrome et à fuir les poules que ces souvenirs restent gravés en moi, près de 30 ans plus tard. J'ai comme beaucoup de joueurs été subjugué par les contrées verdoyantes d'Ocarina of Time, la noirceur apocalyptique de Majora's Mask et le souffle héroïque de A Link to the Past sur SNES, mais rien n'y fait. The Legend of Zelda restera à jamais ce périple vécu en 160x144 - Silent Jay, journaliste Jeuxvideo.com

Évoquer Zelda sur Game Boy permet de rappeler une chose : à l'arrivée de la première portable de Nintendo, la série s'est scindée en deux branches, avec d'un côté les opus à transporter avec soi, et de l'autre, ceux réservés aux consoles de salon. Un jeu d'équilibriste qui a d'ailleurs mis du temps à s'installer. Après Link's Awakening, il faudra attendre huit ans avant de retrouver la licence sur Game Boy, avec Oracle of Seasons et Oracle of Ages en 2001. Car dans les cuisines pour Nintendo, l'heure est à la 3D. En 1996 sort la Nintendo 64 au Japon, qui va bientôt accueillir un Zelda digne de ce nom. Un jeu qui a posé les bases de l'action-aventure moderne, comme Mario 64 pour la plateforme. Il s'agit bien entendu de Ocarina of Time :

J'ai véritablement découvert la saga The Legend of Zelda avec Ocarina of Time, qui a une signification particulière pour moi, puisque c'est le premier "vrai" jeu vidéo que j'ai terminé seul, sans l'aide de mon papa (...) C'est aussi le premier jeu que j'ai eu avec ma Nintendo 64. Je me souviens encore de ma mère qui avait arpenté toutes les Fnac de Rhone-Alpes afin d'en trouver une à Noël, et qui nous en avait fait la surprise, aux côtés de ce jeu qui me faisait énormément envie (...) Depuis, je ne l'ai plus jamais quittée, et j'ai fait tous les épisodes, même les plus anciens. De Minish Cap à Link's Awakening, sans oublier Breath of the Wild - Sylvain, community manager Jeuxvideo.com

Forces réunies

A partir d'Ocarina of Time, l'alternance entre épisode portable et de salon va s'intensifier. Un an après The Wind Waker sur Gamecube, en 2004, The Minish Cap fera son apparition sur Game Boy Advance ; puis ce sera au tour de Phantom Hourglass sur Nintendo DS de faire suite à Twilight Princess, sorti en 2006 ; rebelote avec Spirit Tracks, second épisode tactile, qui aidera à faire patienter les joueurs jusqu'à l'arrivée de Skyward Sword en 2011. Après cette date, plusieurs remasters s'enchaîneront, sans oublier A Link Between Worlds et Tri Force Heroes qui viendront ravir les possesseurs de 3DS. Enfin, 2017 voit débarquer Breath of the Wild en même temps que la Switch, qui fait le pont entre les productions portable et de salon de Nintendo. Les forces sont donc réunies pour créer de grands jeux, quitte à supplanter les autres Zelda dans le coeur des connaisseurs :

La série Zelda a forcément une place spéciale dans mon coeur. J'étais encore tout petiot quand je suis tombé sur The Legend of Zelda, et ça ne ressemblait à rien de ce que j'avais fait avant (...) je ne pouvais qu'apprécier ce qui s'avérait déjà être le fleuron du jeu d'aventure. Et elle est bien là la force de la série : réussir à utiliser des codes universels pour représenter le courage, la ténacité d'un bonhomme haut comme trois pommes devant des épreuves aux allures titanesques. Ainsi, pour moi, Breath of the Wild est clairement mon épisode préféré : en revenant aux bases du jeu et en l'adaptant à ce qu'était devenu le jeu vidéo 30 ans plus tard, il nous a offert une merveilleuse ode à l'exploration et au voyage. Une gifle dont je ne me remettrai jamais et qui confirme que The Legend of Zelda est définitivement éternel - Anagund, co-rédacteur en chef Jeuxvideo.com