Les consoles Xbox accueillent une nouvelle manette en provenance de chez Razer. La Wolverine v2 arrive donc sur le marché avec sa connexion filaire, ses boutons additionnels et ses gâchettes à angle réglable. Mais ses arguments sont-ils suffisants pour justifier son tarif premium ?
Les temps sont durs pour les fabricants d’accessoires qui cherchent à mettre des manettes sur le marché des consoles. Entre Sony qui n’autorise pas de concurrence à sa DualSense sur PS5 et Microsoft qui n’accepte pas d’autres manettes sans-fil que les siennes sur Xbox, il ne reste pas d’autre choix que le développement de modèles filaires pour Xbox Series aux fabricants tiers comme Nacon, Thrustmaster, Hori ou Razer. C’est d’ailleurs Razer qui met aujourd’hui entre nos mains la nouvelle Wolverine v2, descendante directe de la Wolverine Tournament Edition pour Xbox One que nous avions testée en 2018. Et la filiation entre ces deux modèles apparaît comme une évidence, à l’heure de comparer leurs caractéristiques, et ce même si le design global a bien évolué avec un net progrès côté finition.
Spécifications | |
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Compatibilité | Xbox Series, Xbox One, PC Windows et Mac, Android, Linux |
Type de connexion | USB avec câble fixe |
Boutons d’action | 10 |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Non |
Vibrations | Oui, 2 moteurs |
Batterie | Non |
Poids | 265 grammes sans câble |
Une belle évolution de la prise en main
Commençons par ce qui saute aux yeux, à savoir la coque de cette manette qui gagne énormément en rondeurs. Si la taille reste tout à fait comparable avec le modèle précédent, la prise en main fait un vrai bond en avant notamment grâce à des poignées plus creusées, désormais texturées à l’avant comme sur les côtés via un plastique légèrement caoutchouteux offrant un grip assez conséquent. Le placement des doigts est indéniablement meilleur, avec une position largement plus confortable sur les longues sessions et une grosse amélioration de l’accessibilité des différentes touches. Accessibilité qui est d’ailleurs supérieure à celle de la manette officielle Xbox Series pour ce qui est des mains d’enfants comme d’adultes.
Au niveau de ses boutons, Razer joue à fond la carte de la réactivité avec des interrupteurs mécaniques très rapides et secs, tant sur les touches d’action de façade que sur les boutons de tranche, les fonctions secondaires ou même sur la croix directionnelle. Comptez un demi-millimètre de course seulement au niveau des touches A, B, X, Y pour que l’appui soit pris en compte, puis encore autant pour terminer la course du bouton. C’est très court, de l’ordre de ce que propose Thrustmaster avec son eSwap X, et ça permet d’être rapide dans l’action. On est à ce niveau très très loin de la mollesse d’une manette Xbox Series ou One.
La croix directionnelle profite elle aussi de cette nervosité, avec un design basé sur 4 interrupteurs. Néanmoins, et contrairement à ce que proposait la Wolverine première du nom, la forme de cette croix se rapproche vraiment de celle d’une manette Xbox One, avec les branches larges et les bords arrondis. C’est un peu moins efficace que sur une manette Xbox Series quand on parle d’effectuer des demi-tours, mais ça remplit parfaitement son rôle pour les enchaînements de directions et les quarts de tours. Juste dommage que la matière soit aussi lisse et glissante, ce qui impose un replacement régulier du pouce.
Une tranche chargée en fonctions
Les gâchettes arborent une forme très en pointe, qui peut gêner un peu au début, mais qui au final assure un bon positionnement de l’index en toutes circonstances. La course, d’environ un centimètre, peut être réduite à 4 millimètres grâce à l’activation d’un réducteur sous la manette. On profitera surtout de cette fonction pour utiliser la gâchette comme un bouton plus sec, pour le tir par exemple. Mais au chapitre des regrets, on notera d’une part une certaine mollesse au niveau du ressort, en appui comme en retour en position, et d’autre part l‘absence de vibration dédiée comme sur le modèle officiel de Microsoft (ou sur l’eSwap X de Thrustmaster). On y perd en information dans les jeux de course par exemple, et surtout en sensations dans la plupart des titres. Dommage.
Les boutons de tranche sont plus réussis, offrant une forme qui ne dénote pas avec ce que l’on a l’habitude de rencontrer et une bonne réactivité quel que soit la zone d’appui. Leur point de déclenchement se situe en dessous d’un millimètre et la course post-déclenchement parcourt à peu près la même distance. En clair, on appuie et ça réagit vite, comme pour les touches de façade. Aussi, comme sur la Wolverine première du nom, ou sur les Raiju pour PS4, Razer a ajouté deux touches supplémentaires, entre gâchettes et tranches, et vers l’intérieur de la manette. Inaccessibles aux mains d’enfants, ces boutons additionnels restent très pratiques en jeu lorsque les pouces sont trop occupés avec les sticks analogiques et leur placement est idéal pour des mains d’adultes, moyennant quelques séances pour s’habituer.
Des sticks efficaces mais non modulaires
Au niveau de ses sticks, la Wolverine v2 propose des modèles larges, à tige courte, et avec angle réduit par une base épaisse. De quoi légèrement favoriser les mouvements rapides par rapport à la précision. A ce niveau, la manette reste tout de même très polyvalente, avec un grip efficace, une résistance bien dosée et un retour rapide au centre. On pourra tout de même regretter que ce modèle premium ne propose pas de changement de chapeau de stick comme les manettes Elite, Elite 2 ou eSwap X. De même avec l’absence de palettes entre les poignées, alors même que les Raiju et les premières Wolverine en proposaient des plutôt convaincantes.
Bien que la Wolverine v2 soit un modèle compatible Windows et reconnue sans driver, elle ne profite pas de support logiciel sur cette plateforme. Il faut passer par une application à télécharger sur Xbox Series pour profiter de toutes les fonctions disponibles : remapping de l’ensemble des touches, sensibilité des sticks, réglage des vibrations, enregistrement de presets utilisateur. L’interface reste néanmoins agréable et facile à utiliser, et ce même si nous notons l’absence de zone morte et de réglage de courbe pour les sticks, ainsi que le passage d’un preset à l’autre par simple pression de touche. La bonne idée reste cependant la gestion du son, pour le mini-jack à l’avant de la manette, qui permet avec la croix directionnelle et la touche dédiée de contrôler le volume général et celui du chat vocal. Très pratique.
Un modèle de qualité, plombé par son prix et son câble
Au final, la Wolverine v2 offre une prestation de qualité, très axée sur la réactivité, avec une belle finition et des fonctions qui sont maîtrisées. Les progrès par rapport à la précédente version sur Xbox One sont évidents et cette manette peut être une réelle source de performance comme de plaisir de jeu, même sur de longues parties. Sauf qu’il y a un hic. La belle est vendue aujourd’hui à 120€, soit le prix de deux manettes officielles, et qu’elle limite sa connexion à un câble de 3 mètres. Prise en tenaille entre les modèles standards qualitatifs et suffisants pour la plupart des joueurs, une Elite 2 qui brille par sa finition comme ses fonctions, ou encore une eSwap X qui apporte de la performance et de la modularité à tous les niveaux, la Wolverine v2 peine à justifier son tarif prohibitif au vu de ses limitations techniques. Reste un modèle à garder dans le viseur en cas de belle promotion, à condition que la présence obligatoire du câble ne vous rebute pas.
Points forts
- Un modèle confortable et performant
- Les contrôles très réactifs à tous niveaux
- Une croix directionnelle performante
- Des sticks analogiques larges et qualitatifs
- Les gâchettes verrouillables
- Le support logiciel, assez complet et efficace
- La gestion du son du casque, remarquable
Points faibles
- Le tarif évidemment, surtout pour une manette filaire
- La croix un peu glissante dans les grands mouvements
- Pas de changement des têtes de sticks
- Il manque deux moteurs de vibrations sur quatre
- Une seule mémoire de preset
- A final, peu de fonctions supplémentaires pour une manette si chère
Oui, la Wolverine v2 est un beau modèle, bien fabriqué, confortable et efficace en jeu avec ses deux boutons additionnels et ses contacts très secs. Mais son tarif reste difficile à justifier, surtout face à une concurrence très solide sur la plateforme. Et clairement, l’absence de liaison sans-fil la rend difficile à conseiller au grand public. Pour joueurs avertis donc.