Razer développe sa gamme BlackShark v2 dédiée à l’eSport et met sur le marché une version sans fil affublée du suffixe Pro. Est-il au niveau des référence du marché ? Poids, isolation, amplification, microphone et support logiciel, nous avons fait le tour du propriétaire, de ses qualités et de ses défauts, et nous sommes donc prêts à vous livrer notre verdict.

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Extérieurement, il ressemble comme deux gouttes d’eau aux modèles filaires BlackShark V2 et BlackShark V2X. Une finition très sobre, plus même que pour le V2 puisque le logo Razer passe du vert au noir, et des matériaux qui oscillent entre le “très réussi” et le “un peu moins convaincant”. Pour le premier, nous citerons la finition similicuir piqué de l’arceau rigide ou les mousses de crâne et d’oreilles en tissu aéré qui assurent assez bien côté isolation, quand la déception viendra plutôt du plastique des coques d’oreillettes ou de leur système de réglage à glissières.

Ce réglage justement, joue la carte de la légèreté. De chaque côté, deux tiges très fines s’enfoncent dans un tube en plastique et c’est seulement la résistance de contact entre ces deux pièces qui assure le maintien de la position du réglage. Et malheureusement, si ce système est très précis, facile à mettre en place, et qu’il permet au casque de s’adapter à tout type de crâne, c’est un peu léger pour encaisser diverses manipulations. Du coup, le réglage se défait dès que l’on touche à son casque, que ce soit pour l’enlever ou pour le changer de position. Et si vous aimez les serrages un peu élevés, du genre à appuyer sur les cheveux, vous risquez de voir le casque se desserrer petit à petit, ce qui est particulièrement désagréable.

Heureusement, le casque est suffisamment léger et agréable à porter pour qu’on ait pas à le manipuler trop régulièrement. Avec un poids de 325 grammes, avec son micro, le V2 Pro fait simplement aussi bien que la version filaire, et ce malgré la présence d’une batterie, d’un émetteur récepteur et d’une amplification stéréo. Joli résultat qu’il faut cependant nuancer par un léger déséquilibre du poids entre les oreillettes gauche et droite, cette dernière étant légèrement plus lourde que l’autre, même lorsque le micro est présent. Etonnant quand on voit que toute la connectique et les réglages se font justement à gauche.

Côté connectique justement, le BlackShark V2 Pro se montre assez complet, sans en mettre trop sous nos doigts. Il y a bien sûr la liaison sans fil, assurée par un dongle USB de taille standard, mais aussi une liaison filaire analogique, en mini-jack 3,5 mm 4 pôles, histoire d’assurer une compatibilité maximale avec nos consoles, smartphones et tablettes. Quand à l’embase micro-USB, elle permet simplement la charge du casque et ne propose pas de liaison numérique pour les données. Notez d’ailleurs que cette embase se montre un peu capricieuse, et qu’il faut faire bien attention à placer son connecteur au fond pour que la charge soit effective, tout en la protégeant des éventuels décrochages. Pour le coup, un port USB-C aurait été plus efficace, et aurait mieux placé le casque dans son temps.

A ces deux connecteurs s’ajoutent 3 contrôles donnés à l’utilisateur : un on/off pour le micro et un pour l’alimentation générale du casque, les deux étant placés bien trop près l’un de l’autre et pouvant créer confusion, ainsi qu’un large volume positionné sur le côté de l’oreillette et offrant un réglage rapide de la puissance de l’amplification. Ce volume est d’ailleurs cranté à mi-course, sans que l’on ne sache vraiment pourquoi, ce type de cran étant en général réservé aux balance volume/chat, ce qui n’est pas le cas ici.

En effet, la carte son intégrée dans le dongle USB ne peut physiquement séparer chat et jeu, ses capacités étant limitées à 2 canaux en sortie, avec un petit 44.1/48Hz - 16 bits qui permet tout juste d’atteindre la qualité CD. C’est un peu dommage de ne pas proposer mieux, même si nous ne nous faisions pas d’illusion après avoir testé le dongle du BlackShark V2 en version filaire.

Côté sonore, le V2 Pro se différencie assez fortement du V2 lorsqu’il est utilisé en sans fil. Bien qu’équipé des mêmes haut-parleurs, sa signature sonore est plus centrée sur les médiums. Les aigus ont un peu de mal à ressortir sans agressivité et les graves manquent à la fois de présence et de dynamique, particulièrement quand on profite de la belle puissance de l'amplificateur intégré. Il faut donc passer par l’égalisation pour retrouver un rendu cohérent et plus appréciable. Pourtant, en filaire et passif, avec une source analogique donc, le rendu est meilleur au naturel et le casque se laisse écouter avec plaisir sans la moindre égalisation. On peut donc en conclure que c’est bien la transmission sans fil ou l’amplification qui déforme le spectre sonore avant de l’appliquer aux haut-parleurs.

Le logiciel qui accompagne le BlackShark v2 Pro n’est autre que le Razer Synapse v3, disponible uniquement sur plateforme Windows 10. On y trouve bon nombre de fonctions pour le contrôle du son au casque : gestion des presets, égalisation à 10 bandes, normalisation du volume sonore, mais aussi la gestion du son spatial avec le soutien d’un module THX. Disponible lui aussi uniquement sous Windows, cet algorithme dynamique sait se rendre intéressant sur certains titres, et a surtout le bon goût de ne jamais être vraiment gênant. L’ajout de spatialité est réel et brouille un peu la précision des aigus, ce qui peut empêcher certains détails d’être identifiés, mais dans l’ensemble c’est plutôt agréable et ça participe bien à l’immersion.

Reste le micro, qui de notre point de vue était un des points sombres du BackShark V2. Et c’est malheureusement encore le cas du V2 Pro. Souffle assez présent, captation omnidirectionnelle sans atténuation dynamique, et surtout un timbre qui n’est pas vraiment respecté, beaucoup trop centré sur les médiums, et une incapacité pour la cellule à encaisser les nuances. En clair dès que l’on monte le ton, ça sature. Le micro est donc bien adapté pour du chat depuis chez soi, mais pour du streaming ou de la communication en évènement eSport, c’est râté.

Quel intérêt alors de dépenser 200€, puisque c’est son prix, pour une version sans fil qui n’améliore pas les défauts de la version filaire ? Difficile à dire, surtout que la portée du casque n’excède pas les 5-7 mètres avant de voir naître quelques problèmes de connexion et que la batterie n’offre au final qu’une petite quinzaine d’heures d’autonomie à plein volume. La déception est donc de la partie avec ce BlackShark V2 Pro qui, malgré de vraies qualités en termes de confort, et de belles possibilités sonores avec le soutien logiciel sur Windows, pêche par de bien trop nombreux défauts pour prétendre devenir une référence dans sa gamme de prix.