Je suis de nature assez solo en matière de jeux vidéo. Pour la simple et bonne raison que mes différents groupes d’amis se sont rarement réunis autour d’un titre commun. Je suis passé à côté du raz-de-marée World of Warcraft, j’ai esquivé les nombreuses vagues de Call of Duty (sauf en local), toujours regardé de loin les Guild Wars et autre Counter Strike. Ma véritable dernière expérience multi en ligne datait, il n’y a pas si longtemps, des grandes heures de Dofus, milieu des années 2000. Voire, dans la jungle des MMO gratuits de l’époque, des aventures assez obscures sur Sherwood Dungeon (jouable directement sur navigateur) ou Fly For Fun.

“En avant, matelot !”

Vu mes références, j’avais bien besoin d’une nouvelle expérience en la matière. Le confinement et l’achat d’un nouveau PC ont fait office de déclencheur, et après quelques essais sur Trine et Dark Souls III, mon groupe et moi avons posé nos valises sur Sea of Thieves, le jeu bien connu de Rare, dispo sur le Game Pass PC et console (avec cross-play, s'il vous plaît). Une offre qui facilite d'ailleurs grandement le passage d’un titre à l'autre quand on joue à plusieurs. On en reparle un peu après.

Alors je sais que le jeu se coltine une image de joli écrin où il n’y a pas grand chose à faire (ce qui est de moins en moins vrai au fil des mises à jour). Mais il s’est révélé pour moi comme le parfait moyen d’accrocher de nouveau à du multi. J’avais pour être honnête oublié à quel point la cohésion entre joueurs peut créer des expériences puissantes, comme lorsque l’équipage se met à paniquer à la vu d’un navire ennemi et qu’il faut réagir rapidement, ou que l’euphorie gagne le groupe à la découverte d’un gros magot. Même simplement naviguer, regarder l’océan - désolé ce jeu est trop beau - est un plaisir.

Vous êtes le héros

Ce qui m’a aussi sauté en pleine poire en jouant à Sea of Thieves, c’est la manière dont ce genre de jeu fournit des outils et des conditions propices à un chouette moment, avec finalement “pas grand chose” (pas en termes de développement hein). Pas de ficelles scénaristiques dans tous les sens pour te captiver, juste des expéditions, dont certaines - oui - peuvent être très calmes, mais c’est la probabilité qu’il arrive quelque chose qui rend le tout toujours passionnant. Il faut alors souvent scruter l’horizon pour anticiper l’arrivée d’un adversaire, regardez autour de soi pour peut-être mettre la main sur un trésor laissé-là.

J’ai d’ailleurs retrouvé ce côté “crée ton délire entre potes grâce au jeu” sur Warzone, le battle royale d’Activision (gratuit et avec du cross-play, pour rappel). Sauf qu’il faut dans ce cas faire bien plus attention, le danger étant vraiment partout. La coopération intensive entre joueurs donne une dynamique de jeu très prenante, et c’est un moyen beaucoup plus ludique et entraînant que - à mon avis - de s’acharner sur le mode solo (il est possible de jouer par escouade de quatre maximum).

"C'est pas grave, billy"

Heureusement pour moi, ces jeux se sont révélés accessibles : la mort dans Sea of Thieves est rarement pénalisante et Warzone a sorti de son chapeau l’idée du Goulag pour donner une seconde chance aux joueurs morts sur le terrain (par la suite, en escouade, vos coéquipiers pourront vous ranimer). Un élément important à prendre en compte, surtout si vous reprenez comme moi le multi. Ce genre de mécaniques vous permettra facilement de rejoindre un groupe qui a déjà poncé le jeu, sans pour autant être un fardeau.

Car c'est important de prendre du plaisir en jouant (sans balgue hein). J'ai souvent vu le jeu vidéo en ligne comme une forme d'engagement sur le long terme, du type soirée MMO tous les jours sous peine de décevoir le groupe. Mais je vous l'assure : j'ai passé une soirée sur Guild Wars 2 et j'en suis sorti indemne. Et discuter en toute légèreté en s'amusant, c'est sans doute la chose dont on a le plus besoin en ce moment.