Depuis que nous avons commencé les tests de cockpits pour le Simracing, nous avons cherché à vous présenter forces et faiblesses de modèles qui, dans l’ensemble, sont tout de même satisfaisants. Avec celui d’aujourd’hui, il s’agit plutôt de vous alerter sur les problèmes de ces produits qui, faute d’être développés par de vrais connaisseurs, sont plus source de frustration que de plaisir. Et dans cette catégorie, le SRC 900 de Subsonic fait clairement école.

Composé de peu de pièces, avec des assemblages très simples, le SRC 900 aura été monté en seulement 20 minutes, notamment grâce au soutien d’une notice grand format, plastifiée et bien réalisée. Sa finition, notamment au niveau des peintures, est à la fois qualitative et homogène, supérieure même au Playseat Evolution auquel le SRC 900 reprend le design à axe central. On reconnaît d’ailleurs l’influence de la marque néerlandaise à plusieurs niveaux, entre le format ovoïde des tubes ou le réglage du support du volant dans la diagonale

La comparaison est d’ailleurs encore à l’avantage de la marque Subsonic du côté du siège, largement plus qualitatif avec son similicuir en surface, ou confortable avec sa mousse d’amortissement épaisse et dense. Il offre surtout un réglage de l’angle du dossier grâce à une poignée à tirer, comme dans une vraie voiture. Par contre, ici pas de rails pour le réglage du siège, même en option, alors que le SRC 900 compte sur son axe central pour placer volant, pédalier et siège à la bonne distance. Dans les faits ça fonctionne très bien, même si c’est clairement moins pratique dans le cas d’une soirée entre potes où il faut repasser par la case réglage entre deux joueurs.

Encore que, toujours face au PlaySeat Evolution, Subsonic propose des poignées de serrage ( et non des molettes) au niveau des points de glissement (siège / pédalier, base du support volant et volant) pour rendre ces opérations plus rapides. Le soucis, c’est qu’avec le gain de temps, on perd en stabilité. La stabilité c’est d’ailleurs le gros point noir de ce SRC 900 qui, à plusieurs niveaux, semble avoir échappé au contrôle de son fabricant.

Commençons avec le support du volant. Sur la partie haute, la jonction entre l’axe et la plaque n’est serré que par une poignée, laquelle laisse un jeu latéral très important, de l’ordre de 7 millimètres. Il manque ici un ancrage ou une cale pour éviter que ça bouge autant. En bas, si on profite d’un double serrage efficace au niveau de l’axe central, avec poignée plus molette, c’est la double barre transversale qui pose problème : les extrémités ne sont absolument pas en contact avec le sol et laissent le support du volant se balancer de gauche à droite, avec un angle pouvant atteindre 10 degrés. Incroyable que cela ait pu passer le contrôle de qualité.

Car là où un PlaySeat souffre d’une certaine flexibilité de ses matériaux, on trouve ici un véritable problème de développement du produit ou de sa fabrication. En l’état, c’est proprement injouable, ou au mieux parfaitement inconfortable à moins de placer une cale de chaque côté de ses stabilisateurs et une troisième au niveau du volant. Inadmissible pour un produit neuf.

Autre problème, la jointure entre le siège et l’axe central ne se fait pas sur deux points, histoire d’assurer un bon maintien, mais seulement sur la partie avant du fauteuil. L’axe central est donc maintenu par 2 vis seulement, ce qui lui laisse tout loisir de se balader de gauche à droite en tordant la barre qui maintient le siège en place. Et vu la stabilité de cette barre du côté du support volant, les torsions sont nombreuses et vont jusqu’à soulever l’arrière du siège quand on freine un peu fort. Incroyable. Nous ne donnons en tout cas pas bien cher de cette fixation dans le temps.

D’ailleurs, côté pédalier, ce n’est pas beaucoup mieux. Le système de réglage d’angle se base sur la hauteur de deux molettes. Comprenez par là que la plaque du pédalier repose littéralement sur la partie plastique de deux molettes placées verticalement. Le système permet effectivement de régler l’angle rapidement et précisément, mais laisse tout le loisir au pédalier de “rebondir” sur les molettes, pour des sensations bien peu rassurantes. A cela s’ajoute la torsion de la plaque trop fine sous l’appui du frein, et déjà la casse d’une des deux molettes après une vingtaine d’heures de jeu, alors que l’apparition d’une belle fissure sur la deuxième nous en dit long sur la longévité du système.

Si on peut venir fixer à peu près n’importe quel volant de chez Thrustmaster, Logitech ou même Subsonic, le SRC 900 est très loin de proposer des sensations dignes de ce que nous sommes en droit d’attendre … Quel que soit le prix demandé d’ailleurs. Ce n’est pas ici un problème de budget ou de qualité des matériaux qui nous mène à un inconfort total en jeu, mais bien un énorme soucis de design du produit qui, en l’état, ne peut convenir à aucune pratique du simracing. Pire qu’un PlaySeat Evolution (il fallait le faire), le SRC 900 se montre totalement instable et enlève toute précision à la conduite, ajoutant au passage vibrations, mouvements du support et flexibilités en tous genre. Il s’agit donc d’un modèle à éviter absolument et qui, pour le coup, ne mérite pas vraiment les 350€ qu’il demande.