Historiquement quatrième modèle de la gamme, ce Logitech G PRO X Wireless LightSpeed est surtout le premier de la série à se libérer de ses câbles. Et comme ses prédécesseurs, il place en ligne de mire l’eSport et le streaming en mettant en avant la performance de sa connexion comme de son micro. Sauf que sur ce dernier point, le résultat est loin de nos attentes.

Toujours aussi beau. Depuis notre premier contact avec ce design en Août 2019, le casque n’a rien perdu de sa superbe. Pourtant, cette version “Wireless” n’apporte absolument rien de nouveau, ni au niveau des formes, des couleurs, ni au niveau des matériaux ou des finitions. C’est bien simple, nous sommes précisément face à un Pro X , dans une version sans fil, ni plus ni moins. Le casque s’articule donc autour d’un arceau simple, avec armature métallique tant au niveau de la partie haute que des glissières qui supportent les oreillettes. Le réglage de la taille est simple, rapide et permet à la plupart des têtes de doser légèrement le niveau de serrage. Avec sa taille au plus serré, le Pro X Wireless s’adapte facilement au tour de tête d’un enfant, quand le réglage maximal offre confort et maintien jusqu’à un tour de 62 centimètres tout de même, d’après notre expérience. Et malgré un poids plutôt conséquent de 370 grammes, ce Pro X Wireless offre un niveau de confort vraiment élevé grâce à un bon équilibre des appuis entre le haut de la tête et les oreilles.

Les oreillettes justement, profitent d’une rotation de 40° autour d’un unique axe horizontal. Il n’est donc pas possible de poser le casque à plat, ni sur table ni autour du cou, mais cela donne une certaine rigidité au port du casque, qui se présente comme un modèle de stabilité. Le confort est aussi de la partie pour les porteurs de lunettes, notamment grâce à une bonne épaisseur des mousses d'oreillettes.

A ce sujet, le PRO X Wireless est, comme son homologue filaire, livré avec deux paires de mousses : l’une en finition simili cuir, l’autre en finition tissu doux, presque velours. Et l’on retrouve avec les premières ce défaut que nous avions signalé en 2019, à savoir un bruit désagréable quand on manipule le casque, dû à un mouvement d’air contre le haut-parleur. Néanmoins, il faut noter que ce défaut est beaucoup moins présent et donc moins gênant qu’avec le casque que nous avions essayé à l’époque. De fait, les deux types de finition nous semblent enfin utilisables, avec leurs avantages respectifs : d’un côté le tissu aéré encaisse mieux les longues parties face au risque de sueur, quand la version simili cuir offre une meilleure isolation phonique.

La différence entre les deux se fait aussi entendre. La finition tissu conserve ce côté un peu médium qui gêne au départ à la clarté des aigus, mettant les voix trop en avant. Il suffit cependant de passer par l’égalisation offerte par le Logitech G HUB pour améliorer l’équilibre global et ainsi profiter pleinement d’une sonorité précise dans les aigus, bien maîtrisée dans les médium et qui, malgré un léger manque de répondant dans les graves, s’en sort globalement très bien. Avec le simili cuir, c’est encore plus facile, les médiums ne s’autorisant pas tant de débordement et les graves s’exprimant un peu mieux, même sans égalisation.

Globalement, l’expérience est très bonne, particulièrement pour un modèle sans-fil. Le casque tient parfaitement la comparaison avec les ténors du genre, entre Sennheiser GSP 670 et HyperX Cloud Flight . Nous regrettons simplement que Logitech n’ait pas donné une petite marge supplémentaire en termes de puissance sonore. Il n’y a pas de véritable manque à proprement parler, le niveau étant vraiment suffisant quand la source est bonne, mais il n’y a pas non plus de marge pour rattraper une source faiblarde.

Les sources justement, ne sont pas aussi nombreuses que nous aurions pu l’espérer. Le casque se connecte avec un système propriétaire au dongle USB fourni, et point. En clair, le Pro X Wireless est pensé pour Windows. Néanmoins, il peut fonctionner sur Mac avec une version allégée du G HUB qui ne donne pour le moment pas accès à l’égalisation, et il fonctionne parfaitement bien sur PlayStation 4 mais évidemment sans aucun support logiciel, donc sans aucune égalisation. En tout cas, pas de Bluetooth et pas non plus de connecteur analogique, ce qui aurait permis d’atteindre la large compatibilité du Pro X filaire.

Dans sa version Windows, G HUB profite du partenariat avec le spécialiste du son Blue, désormais propriété de Logitech, et du son spatial DTS Headphone X 2.0. Alors écartons d’emblée ce dernier, qui ne communique absolument pas en multicanal avec les différents médias, jeux, cinéma, musique, de telle sorte que son effet se résume à un simple surround en stéréo, bien loin de la promesse d’équivalence avec un son cinéma 11 canaux ou des schémas de démonstration au sein du logiciel. L’effet ajoute un peu d’ambiance, mais n’offre aucun réel intérêt à qui cherche la performance en jeu, ou même l’immersion. Du côté du dongle qui sert de carte son, c’est exactement la même limitation. Celui-ci est limité à du stéréo en 16 bits 44.1/48kHz et aucun jeu ne peut lui envoyer de signal multicanal.

Pour le micro par contre, il faut saluer l’excellente sélection d’effets Blue qui propose, en plus des classiques volumes, un nombre impressionnant de réglages habituellement réservés aux professionnels. Un filtre passe haut pour couper le grave de la voix, une réduction du bruit ambiant, un expander/gate pour la dynamique des sons faibles, un compresseur pour calmer les sons forts, et un de-esser pour réduire les sifflantes. Et si chaque effet se compose simplement d’un seul fader, il suffit de cliquer sur les trois petits points pour obtenir un niveau de réglage encore plus poussé, à coup de seuils de déclenchement, de relâchement, de taux de compression ou encore de largeur de bande d’action. Autant dire que si vous ne comprenez pas ce que vous faites, nous vous déconseillons d’y toucher. D’ailleurs Logitech l’a bien compris en proposant surtout des préréglages de leurs partenaires streamers ou du monde de l’eSport, ainsi que quelques presets plus ou moins intéressants, histoire que chacun puisse chercher son bonheur en quelques clics.

Le problème, c’est que tout cela perd son sens face à la qualité du micro lui-même. Alors que nous avions déjà pointé le côté très “medium” du Pro X filaire, nous constatons que la version sans fil y ajoute plusieurs défauts rebutants : manque de précision sur l’ensemble du spectre, non respect du timbre, artefacts nombreux et variés (grésillements, crachotements), et surtout une saturation qui apparaît très tôt lorsqu’on hausse le ton. Inutilisable en streaming, le micro se montre inadapté à l’eSport et parfaitement désagréable pour vos auditeurs en chat, et ce quels que soient les réglages ou effets utilisés dans l’interface du G HUB.

D’ailleurs, nous vous proposons une courte vidéo pour vous en rendre compte par vous même :

Parlons enfin de l’autonomie, d’environ 20 heures à plein volume, alors que le casque peut être utilisé en charge filaire, et qu’il profite d’une charge rapide permettant d’avoir 30% de batterie en quelques minutes seulement. Pas de quoi battre des records. Surtout, Logitech a équipé son casque d’une veille réglable et désactivable dans le G HUB, afin d’économiser sur les temps de pause. Sauf qu’il y a pour le moment un souci à la sortie de veille. Le casque peut repartir avec un simple changement de volume, ou s’y refuser et nécessiter d’être redémarré, faisant perdre une dizaine de secondes.

Au final, le Logitech G Pro X Wireless nous a réellement ravis par ses qualités acoustiques, avec un son maîtrisé et parfaitement malléable, autour d’un design élégant et confortable. Reste que le casque souffre de quelques défauts : l’absence d’entrée analogique ou de connexion Bluetooth limitant sa compatibilité, un soucis de mise en veille qui tire sur la performance de la batterie, et surtout un gros problème de micro, incapable de rendre un son correct et ce malgré l’appui d’un support logiciel de qualité. Vu le tarif pratiqué, de 200€ au lancement tout de même, c’est évidemment une immense déception.