Avec la sortie de Flight Simulator, vous vous posez peut-être la question du niveau d’exigence technique du titre. Car un simulateur de vol, surtout aussi beau, a toutes les chances de mettre à genoux la plus vaillante des configurations. Mais détrompez-vous : si le jeu d’Asobo et Microsoft est certes plus gourmand que la moyenne, il s'accommode d’une large gamme de PC. On vous détaille tout ça, après l’avoir testé sur 16 modèles de cartes graphiques.
Coupons court à tout suspense : Flight Simulator est un simulateur de vol et, par conséquent, aura bien du mal à atteindre les sacro-saints 60 FPS dans la plupart des cas même si, vous allez le voir, les variations de performances peuvent être énormes en fonction du lieu que vous survolez. Il n’a d’ailleurs pas été simple d’établir un protocole de test pour cet article : contrairement à la plupart des jeux AAA, qui propose un niveau de performances uniforme, Flight Simulator peut passer de 50 à 30 FPS en un clin d’oeil, pour peu que vous survoliez une zone urbaine très dense ou que vous pilotiez un avion de ligne : faire décoller un Boeing 737 dans un gros aéroport détaillé peut très bien se faire à 20 FPS. Également, le passage de la vue cockpit à une caméra extérieure occasionne une perte d’images par seconde conséquente, entre 5 et 8 en général.
Gourmand, mais juste
Le titre d’Asobo est cependant blindé d’options graphiques, qu’il est possible de finement régler pour optimiser au mieux sa partie. Vous pouvez ainsi régler le niveau de détails des bâtiments, des arbres et de la végétation, la profondeur de champ, la qualité des effets de vagues, les ombres projetées au sol ou sur votre pare-brise… Bref, le studio bordelais semble avoir compris que son “Flight Sim” doit être accessible au plus grand nombre. Les configurations minimales et recommandées restent d’ailleurs tout à fait raisonnables (voir ci-contre) : une carte graphique de type GeForce GTX 970 ou Radeon RX 590, ainsi qu’un processeur Core i5-8400 ou Ryzen 5 1500X et 16 Go de RAM restent suffisants pour obtenir un niveau de performances satisfaisant, selon Microsoft. Attention, en revanche : le jeu occupe environ 110 Go d’espace disque et s'accommode mieux d’un SSD, les temps de chargement d’un vol pouvant durer plusieurs minutes. Également, avant de vous lancer, pensez à mettre à jour vos pilotes graphiques, Nvidia et AMD ayant sorti des versions spécialement optimisées pour le jeu.
Pour notre part, nous avons choisi de tester le titre sur trois environnements différents : un vol au-dessus de Manhattan, qui profite d’un rendu détaillé en photogrammétrie, un vol au-dessus de Londres - dans le secteur “Big Ben/Tower Bridge” - afin de survoler une ville non photogrammétrique et enfin la zone de Jasper aux USA, essentiellement constituée d’arbres et de lacs. Tous nos vols ont été effectués à bord d’un Cessna 152, l’avion “de base” lorsque l’on apprend à voler dans le jeu. Nous sommes par ailleurs restés en vue cockpit. Trois définitions ont été testées : 1080p (1920x1080), 1440p (2560x1440) et 2160p (3840x2160). La qualité globale du rendu a été réglé sur “haut”, soit un cran en dessous du maximum et nous avons volé de jour, avec une couverture nuageuse partielle. Notre configuration de test reste inchangée : processeur AMD Ryzen 7 3800X (8 coeurs/16 threads, fréquence de base à 3,9 GHz), 16 Go de mémoire vive en DDR4 et jeu installé sur un SSD Crucial de 1 To.
Premier constat : l’écart de performances entre les zones urbaines type Londres ou New York et une zone de nature, type “Jasper” est flagrant. Sur un GPU de milieu de gamme, comme la RTX 2060, on oscille entre 40 et 50 FPS au-dessus des grandes villes en 1080p, mais l’on atteindra les 60 FPS sur une zone naturelle. Nous constatons aussi, sur la plupart des cartes graphiques, que Londres, qui ne profite pas de la photogrammétrie, est plus gourmande que New York. On passe ainsi, en 1080p, de 50 FPS au-dessus de la ville américaine à 43 FPS au-dessus de la capitale anglaise.
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Faire tourner dans de bonnes conditions Flight Simulator en 1080p reste globalement très abordable, puisque l’on profite de 30 images par secondes au minimum à partir de GTX 1650 Super. Ceci étant dit, sur des zones densément urbaines, il semble difficile d’atteindre les 60 FPS, même avec les meilleures cartes graphiques du marché. Un constat qui n’est pas du tout le même en pleine nature, puisque survoler Jasper permet de dépasser les 60 FPS à partir de la RTX 2060.
En 1440p, on reste encore dans le raisonnable, puisqu’une GTX 1660 Super permet d’approcher les 30 FPS au-dessus de Londres et de les dépasser au-dessus de New York. En revanche, pour profiter de Flight Simulator en Ultra HD 2160p à plus de 30 FPS, il faudra dégainer une carte plus haut de gamme. On constate ainsi que la GTX 1080 Ti permet de survoler New York à 31 FPS de moyenne, un chiffre qui chute à 24 FPS dès que l’on passe à Londres. La carte la plus à l’aise dans cette définition est, sans surprise, la RTX 2080 Ti, la seule proposant plus de 40 FPS quel que soit le lieu survolé.
Il faut donc bien avoir conscience que les 60 FPS sur Flight Simulator, même en 1080p, reste un Graal que l’on atteint que rarement. Mais la prouesse reste remarquable : historiquement, les simulateurs de vol ont toujours été les jeux qui mettent le plus à genoux les PC et la plupart des amateurs du genre vous diront que parvenir à 25-30 FPS reste tout à fait honorable. L’édition 2020 atteint largement ces chiffres sur beaucoup de cartes graphiques. Un exploit particulièrement impressionnant étant donné la qualité visuelle du titre d’Asobo. Notons par ailleurs qu’un suivi de longue haleine est prévu par le studio bordelais et que de nombreuses optimisations arriveront à coup sûr dans les semaines à mois à venir.
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