Steelseries se fait le spécialiste des manettes pour appareils Apple. Après la Nimbus première du nom, voici une révision de ce pad pour smartphones et tablettes iOS, Apple TV et Mac. A l’heure où le fabricant à la pomme met en avant son interface Apple Arcade et s’ouvre aux manettes traditionnelles, qu’apporte cette Nimbus+ ? Voici donc un test pour répondre à cette question.

Des manettes pour téléphones portables, nous en avons vu passer des tonnes sans jamais avoir envie de nous arrêter au delà de la première impression, systématiquement mauvaise. Là il faut avouer que cette Nimbus+ se détache un peu du lot. Enfin, elle ne se détache pas vraiment puisque c’est justement en imitant ce qui se fait sur consoles que la manette réussit finalement à nous attirer au delà de nos préjugés. Grandes poignées façon manette de Xbox One avec de larges gâchettes comme sur la Nacon Revolution Unlimited , sticks analogiques symétriques comme sur les DualShock 4 , la première prise en main met rapidement le joueur à l’aise et lui promet de retrouver des sensations proches de celles qu’il a sur sa console. Et dans les faits, ça fonctionne plutôt bien.

Ni trop grosse, ni trop petite, ni trop légère ni trop lourde, elle se place dans la moyenne à tous points de vue, ne bousculant finalement aucun code et s’adaptant plutôt bien à tous les publics, à partir de 5-6 ans, avec un confort bien réel. Et en plus d’être confortable, la Nimbus+ laisse une impression de qualité assez élevée, correspondant bien aux manettes que nous venons de citer. La finition est propre avec des plastiques de qualité et des ajustements réussis, à peine trahis par un morceau de caoutchouc en façade pour cacher l’absence de port pour le casque ou par quelques vis apparentes sous la manette.

Puisqu’elle est compatible iOS, la Nimbus+ est livrée avec un support pour iPhone, à insérer directement dans le châssis de la manette, par deux tiges métalliques coulissantes. Rien de bien compliqué pour un système qui garde une certaine souplesse tout en offrant un bon niveau de maintien tant qu’on ne bouge pas. Il lui manque tout de même un petit lock final histoire d’assurer sur le long terme, les tiges ayant tendances à sortir de leur logement avec les différents mouvements ou les vibrations. Gare donc dans les transports en commun ou en voiture. Niveau taille, le système accepte parfaitement les iPhone 11 et iPhone 11 Pro Max, mais ne permet pas de soutenir un iPad Mini. L’orientation du support permet de jouer avec les mains à plat, comme on jouerait sur console, avec l’iPhone orienté vers les yeux, ce qui rend la pratique plutôt agréable.

Du côté des contrôles, la Nimbus+ offre quatre boutons d’action en façade, sérigraphiés comme sur Xbox, soit X, Y, A, B. Ils offrent un toucher relativement souple, avec un point de contact comparable aux manettes Xbox One mais un moins bon maintien dans leur axe, le bouton pouvant se mettre en travers si on appuie sur le bord. Pour le reste, c’est parfait dans la plupart des types de jeux.

A l’arrière, on trouve deux boutons de tranches et deux gâchettes, sérigraphiées façon PlayStation. Les gâchettes sont assez nerveuses avec une course de moins d’un centimètre, sans aucune résistance, et un retour rapide en position initiale. C’est moins adapté à un accélérateur de voiture qu’à un tir, mais on reste dans la moyenne de ce qui se fait chez Nacon par exemple. Côté bouton de tranche, c’est moins reluisant, la bordure entre L1 et L2 étant peu définie et donc assez sujette à la confusion en jeu. Ce manque de relief s’additionne à un bouton un peu mollasson, au clic peu défini. Rien de grave, mais on a vu mieux ailleurs.

La croix directionnelle de la Nimbus+ troque le format très classique de la première Nimbus pour un modèle concave au centre plus large que ses extrémités, histoire que le pouce y trouve une place confortable. Malheureusement, il semble que cette croix ait été dessinée plus pour naviguer dans les menus que pour les jeux de plateforme ou de combat où ses directions, sèches, marquées et sonores, laissent sous les doigts une sensation peu agréable. Il aurait fallu un peu plus de douceur pour que la manette s‘illustre en rétrogaming.

Fort heureusement, la Nimbus+ se rattrape bien avec ses sticks analogiques, agiles, avec juste ce qu’il faut de résistance pour donner une bonne précision en jeu, et sans que la vitesse de déplacement ne soit pénalisée. Nous apprécions aussi leur clic, au seuil parfaitement ajusté pour ne pas se déclencher involontairement. Chipotons tout de même sur le grip du chapeau de sticks, un peu léger par manque de relief du caoutchouc. Pour le coup, il en aurait fallu de peu, et sans frais supplémentaires, pour que l’on taquine la perfection.

A ces fonctions classiques, la Nimbus+ ajoute plusieurs éléments bien pratiques. En façade, l’équivalent de boutons Home, Option et Share, ainsi qu’un indicateur à 4 segments lumineux pour signaler la connexion en cours, le numéro du joueur, ou même le niveau de batterie. A l’arrière, deux boutons supplémentaires ajoutent un indicateur de batterie et un bouton pour la connexion en Bluetooth. Il manque tout de même la reconnaissance de mouvements, les vibrations, et un port pour le casque.

L’utilisation de la Nimbus+ est on ne peut plus simple, quel que soit la plateforme Apple. Du côté du smartphone, de la tablette, du boîtier TV ou du Mac, on active simplement le Bluetooth dans les paramètres quand côté manette on appuie sur la touche de connexion. La reconnaissance prend moins de 5 secondes et le passage d’une plateforme à l’autre se fait sans difficulté. La manette utilise le protocole MFI certifié Apple et prend ici un avantage sur les autres manettes en Xinput ou D-Input. Dans les jeux Apple Arcade, l’utilisation est immédiate, sans réglage, et on regrette simplement que Steelseries ait abandonné la Companion App de la première Nimbus qui aurait pu aider à trouver quelques titres compatibles en dehors du service avec abonnement.

De notre côté, nous avons trouvé bon nombre de jeux compatibles … et bon nombre d’incompatibles avec la manette, ceux-ci ayant été pensés pour le jeu au clavier ou à l’écran tactile. Nous avons tout de même trouvé notre bonheur avec des titres comme Call Of Duty Mobile ou Sonic Racing, ou encore avec quelques logiciels tels que OpenEmu. Mais attention, la manette n’est pour le moment pas compatible avec Steam et ne permet donc pas de jouer à la plupart des jeux de cette plateforme. Et ça, ça craint.

Avec une autonomie de plus de 40 heures, la Nimbus+ partage le port Lighting des smartphones et tablettes Apple mais sans apporter son propre câble. Ce que l’on peut en dire, c’est que les parties avec cette manettes furent jouées avec plaisir, malgré l’absence de vibrations, et que de longues heures de pratique ne sont pas soldées avec des douleurs articulaires ou musculaires, ce qui est déjà un très bonne chose. Le problème pour le moment, vient plutôt de la compatibilité limitée principalement aux titres Apple Arcade et à quelques autres jeux hors du système d’abonnement de la pomme.

Nous avons franchement apprécié l’effort de Steelseries pour proposer une manette digne de ce nom aux plateformes d’Apple. La construction est bonne, les éléments et les fonctions sont cohérentes, les différents contrôles plutôt agréables à utiliser. Pas mal de bons points qui font tout de même face à plusieurs défauts : absence de vibrations, de gyroscope, et surtout une limitation de la compatibilité à une partie seulement des titres disponibles sur iOS, tvOS ou MacOS. Et cette partie est loin de faire la majorité. Il faut donc espérer pour la Nimbus+ que ce catalogue s’étoffe rapidement pour gonfler l’intérêt pour cette manette, encore trop limité à l’heure d’écrire ces lignes.