"Le seul véritable moyen de combattre la censure est de partager et diffuser ce qui a été censuré", clame Yulia Berezovskaia, journaliste à la tête du site grani.ru, bloqué en Russie. Dans cette optique, Reporters sans Frontières a décidé de mettre à profit les possibilités créatives offertes par Minecraft , jeu accessible dans le monde entier, sur une pléthore de plateformes, et qui compte plus de 112 millions d'utilisateurs actifs par mois. "Dans ces pays où les sites internet, les blogs et la presse libre sont strictement limités, Minecraft est encore accessible à tous", explique l'ONG.

Concrètement, "The Uncensored Library" prend la forme d'une gigantesque bibliothèque ayant nécessité trois mois de travail par 24 constructeurs venant de 16 pays différents et l'utilisation de 12,5 millions de blocs. On y trouve "des livres renfermant des articles censurés dans leur pays d’origine", qui sont ainsi à nouveau disponibles "là où la technologie de surveillance des gouvernements ne peut les atteindre", comme le présente RSF. "Dans beaucoup de pays, il n’y a pas d'accès libre à l’information", rappelle Christian Mihr, directeur de RSF Allemagne. "Les sites internet sont bloqués, les journaux indépendants interdits et la presse est contrôlée par l’État. Les jeunes grandissent sans pouvoir se forger leur propre opinion. À travers Minecraft, le jeu vidéo le plus populaire du monde, nous leur donnons accès à une information indépendante."

Pour l'heure, des articles issus de cinq pays (Égypte, Mexique, Russie, Arabie saoudite et Vietnam) sont intégrés (en anglais ou dans leur langue d'origine), mais l'ONG compte régulièrement alimenter cette bibliothèque virtuelle. Pour y accéder, il suffit d'aller sur le site uncensoredlibrary.com pour télécharger la map ou de rejoindre le serveur visit.uncensoredlibrary.com dans Minecraft.