Vous n’êtes pas sans savoir que deux nouvelles venues s’inviteront dans la grande famille des consoles d’ici la fin de l’année. La PS5 et la Xbox Series X alimentent déjà vos fils d’actualité depuis l’année dernière, grâce aux annonces en grandes pompes de Microsoft ou celles moins clinquantes de Sony limitées au magazine Wired, mais qui ne l’ont pas empêchée de rencontrer un écho important chez les joueurs. Une communication centrée autour des aspects techniques qui ne fait toutefois pas que des heureux, à commencer par l’auteur de ces lignes, plus prompt à juger de la qualité d’une consoles par ses jeux.
Cet article entrant dans la rubrique "Débat et opinion", il est par nature subjectif. L'avis de l'auteur est personnel et n'est pas représentatif de celui du reste de la rédaction de Jeuxvideo.com.
Car oui, depuis les premières révélations sur la nouvelle génération de consoles en 2018 et en 2019, les deux constructeurs n’ont cessé de communiquer sur leurs nouvelles machines en privilégiant un angle particulier : le hardware. Du côté de chez PlayStation, c’est via le magazine Wired - spécialisé dans les nouvelles technologies - que la future machine s’est progressivement dévoilée, évoquant tour à tour sa rétrocompatibilité, ses manettes avec retour haptique ou officialisant de manière plus triviale son nom officiel : PlayStation 5. Chez Xbox, la Series X a suivi un chemin similaire tout en empruntant une forme différente, par le biais de vidéos vantant les nouvelles technologies de Microsoft ou mettant en avant la forme et la puissance de la console via un slogan évocateur : “power your dreams”.
Plus que les fonctionnalités, les jeux comme juges de paix
Quelle est la place du jeu dans tout cela ? Même s’ils devraient bien montrer le bout de leur nez à terme, les jeux se font pour l’instant discrets, exception faite de quelques titres déjà annoncés tels que Godfall pour PS5 et surtout Halo Infinite à destination de la Xbox Series X… mais qui fera aussi le voyage jusqu’à la Xbox One. En l’état, voir les constructeurs s’opposer sur la question du prix, des spécificités techniques ou même des rachats de studio reste intéressant, mais ces éléments ne pèseront au final pas bien lourd dans la balance sur la durée : comme souvent, ce n’est que par le prisme de ses jeux que se forgeront mes meilleurs souvenirs autour d’une machine.
Rarement attaché à une console ou une marque en particulier, j’ai eu l’occasion de réaliser un (improbable) enchaînement Megadrive-PlayStation-Gamecube-Xbox 360 justifié pour la première partie par les modes du moment, forcément, avant que mes goûts s’affirment en grandissant et me poussent donc à m’orienter vers d’autres horizons. Si pour les deux dernières citées, l’Histoire retiendra forcément davantage la démocratisation du disque dur et du online chez Xbox que le choix du minidisk et du format réduit de la Gamecube, de mon côté, ce sont surtout les jeux qui me reviennent à l’esprit, de Wind Waker au premier Mass Effect en passant par Pokémon Colosseum ou les nombreux indés brillants du Xbox Live.
La PS4, cas d’école
Plus proche de nous, la PlayStation 4 fait figure d’excellent cas d’école. Car si à travers l’Histoire plusieurs machines ont su autant convaincre par leurs apports techniques que leurs jeux, la dernière-née de Sony a opté pour la voie du “all-in” en dégainant ses exclusivités marquantes à tour de bras, sans forcément briller sur le reste. Et s’il faut encore attendre pour savoir si Ghost of Tsushima ou The Last of Us Part II seront dignes de figurer aux côtés des Horizon Zero Dawn, God of War et autres Uncharted 4, il est déjà possible de dresser un premier bilan de la machine sur ce point. De mon modeste point de vue, je dois admettre que la console la moins séduisante sur le papier parmi les trois actuellement dominantes est justement la PS4 : la Switch a pour elle son format hybride tandis que la Xbox One X offre un rendu technique plus convaincant qu’une PS4 Pro, par ailleurs bruyante et moins marquante en terme de hardware pur.
Pourtant, mon appétence pour les expériences solos fortes font que c’est bien sur cette dernière que j’ai passé le plus de temps afin de ne pas me priver des exclusivités citées plus haut, bien que j’aurai sans doute préféré en profiter avec le confort technique d’une One X. Un choix dicté par les jeux, encore et toujours. C’est donc forcément avec beaucoup d’espoirs que j’espère d’une part que les rachats de studios chez Microsoft aboutiront d’ici quelques années à des productions variées et attirantes pour leur future machine, et d’autre part que Sony et Nintendo parviendront encore à nous abreuver de productions de premier ordre. Même si voir les exclusivités disparaître ne serait sans doute pas non plus une mauvaise idée, mais ça, c’est un autre sujet.