1982 : Nintendo invente la croix directionnelle

Difficile de ne pas commencer ce dossier par Nintendo, qui a régulièrement apporté d’importantes innovations, pas tant sur le plan purement technique que sur des questions de design. L’une des plus anciennes et évidentes reste l’apparition de la croix directionnelle, à une époque où le joystick est pour ainsi dire la seule façon d’interagir avec un jeu vidéo. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas la NES/Famicom, qui a introduit le “D-pad”, mais Donkey Kong dans sa version “Game & Watch” de 1982, ces jeux électroniques sur écran à cristaux liquides très populaires au début des années 80. Le design en croix typique est ensuite repris sur la console 8 bits de Nintendo. Bien malin, le constructeur a immédiatement breveté ce design, si bien que toutes les consoles concurrentes suivantes ont dû rivaliser d’ingéniosité pour proposer leur version de la croix directionnelle, et ce jusqu’en 2005, année d’expiration du brevet. Encore aujourd’hui, le “D-Pad” est présent sur absolument toutes les manettes du marché.

1996 : La Nintendo 64 démocratise le stick analogique

Nintendo, encore une fois, avec l’arrivée en série sur toutes les manettes de ce bon vieux stick analogique. L’histoire est connue : à l’origine de cette manette étonnante, il y a un jeu révolutionnaire : Super Mario 64 , et la nécessité de faire évoluer facilement un personnage dans des environnements entièrement en 3D. Le pad N64 est pensé dans son ensemble pour ce jeu, avec la possibilité de poser simplement son pouce sur une sorte de “mini joystick” afin de faciliter la prise en main. Si son intégration est inédite, le stick analogique sur une manette n’est pas une invention de Nintendo : quelques semaines plus tôt, Sega sort le 3D Control Pad pour sa Saturn, spécialement conçu pour être utilisé sur Nights : Into Dreams . Et en septembre 1994, soit un peu moins de 2 ans avant la Nintendo 64, c’est SNK qui introduit un "mini stick arcade" pour sa Neo Geo CD, veritable premice du stick analogique. Il était cependant toujours utilisé sur des jeux en 2D.

1999 : La Dreamcast est (trop) en avance sur son temps avec le online

“Jusqu’à 6 milliards de joueurs” : tel était le slogan, ambitieux, de la Dreamcast lors de sa sortie en Europe en octobre 1999. La dernière console de Sega était en effet la première console à intégrer un modem et offrait une connexion à Internet via le service Dreamarena. À une époque où le jeu en ligne émergeait à peine sur PC, Sega est très en avance avec Dreamarena, mais tante d'imposer sa vision : jeu gratuit avec ChuChu Rocket! , FPS culte avec Quake III Arena , sans oublier le pionnier Phantasy Star Online . La firme japonaise est cependant un peu trop en avance sur son temps, les contraintes pour se connecter à Internet étant à l’époque nombreuses : paiement à l’heure, débits très faibles, occupation de la ligne téléphonique, entres autres. Quelques années plus tard, en 2003, Microsoft lance le service Xbox Live pour la première Xbox, et parvient doucement à démocratiser le online sur console.

2000 : Le DVD entre dans les foyers grâce à la PlayStation 2

À l’aube de l’an 2000, on ne laissait pas traîner son fils et, surtout, on attendait patiemment la sortie de la PlayStation 2. Avec sa seconde console, Sony joue gros et doit parvenir à réitérer le succès de la PlayStation. Soyons francs : si le public a acheté en masse une PS2 à son lancement en France le 24 novembre 2000, ce n’est pas pour son offre de jeux famélique, mais pour avoir un bon lecteur DVD dans son salon. Car c’était une époque où une platine DVD coûtait aux alentours de 300€ : pour le même prix, vous aviez droit à une console de nouvelle génération doublée d’une machine capable de lire des films sur DVD, qui était indéniablement le support star du début de ce siècle. Le lecteur était de qualité correcte, mais il fallait faire avec un système de navigation à la manette (filaire, rappelons-le) loin d’être simple, étant donné que la télécommande était vendue en supplément. Quoi qu’il en soit, la PlayStation 2 a inauguré l’ère de la console “media center” et continuera de la faire avec la PlayStation 3, première console de salon à lire les Blu-ray vidéo, tandis que la Xbox 360 misera sur le mauvais cheval avec le HD DVD.

2004 : quelques années avant l’iPhone, le jeu vidéo se touche sur la Nintendo DS

L’invention de l’écran tactile date bien entendu d’avant la Nintendo DS (souvenez-vous de ces bons vieux Palm Pilot), mais il faut reconnaître qu’avant elle, personne n’avait vraiment eu l’idée de l’utiliser pour le jeu vidéo. La DS a ouvert de nouvelles façons de jouer, à la fois grâce à son double écran, mais aussi grâce à son stylet. Et pourtant, la technologie utilisée n’est pas vraiment de pointe : un simple écran résistif, comme il en existe depuis longtemps sur tout un tas d’appareils, de l’assistant personnel aux distributeurs automatiques de billets. À la différence d’un écran capacitif, majoritairement utilisé sur les smartphones, le résistif de la DS nécessite un stylet pour fonctionner. Grâce aux appuis du petit bout de plastique, la surface s’enfonce légèrement et va appuyer sur la seconde couche du dessous, pour transmettre ses informations.

2011 : La PS Vita mise sur un écran OLED

Innovation peut être moins visible et évidente que le tactile sur la DS, la présence d’un écran OLED sur la PlaySation Vita est une première sur une console portable et, franchement, on se demande bien pourquoi ce n’est pas encore la norme sur ce type de machine. L’OLED est en effet désormais très présent sur les smartphones, en particulier haut de gamme : les Galaxy S et Note de Samsung y sont passés depuis longtemps, l’iPhone 11 Pro y a également droit, tout comme le One Plus 7T et autre Huawei P30. Sans parler des TV, qui sont de plus en plus équipées de ce type de dalle. La petite soeur de la PSP, en 2011, affiche alors une qualité d’images incomparable avec la concurrence, grâce aux contrastes “infinis” permis par l’OLED et des couleurs qui ressortent particulièrement bien. Le seul souci, qui a sans doute poussé Sony à passer au LCD pour sa révision de la PS Vista en 2013, est que l’OLED coût cher et que la production a très grande échelle était complexe, dû au fait qu’il existait peu de fournisseur de dalle OLED (ici Samsung en l'occurrence). Mais l’OLED est désormais omniprésent sur les “petits écrans” et l’on se prend à rêver d’un nouveau modèle de Switch...