Vous n'avez pas pu rater cette information gaming la semaine dernière : l'UFC-Que Choisir a remporté son procès contre Valve, forçant Steam à permettre aux joueurs de revendre leurs jeux dématérialisés. Panthaa revient sur l'historique du conflit qui oppose l'éditeur et l'association, et sur son avenir.
L'UFC-Que Choisir, l'Union fédérale des consommateurs, est une association qui a pour but de défendre les consommateurs dans tous les domaines, dans tous les commerces. Cela faisait quatre ans que l'association s'était engagée dans une lutte face à Valve pour forcer l'éditeur à reconnaître que la boutique de Steam vend des jeux à ses clients, et non pas un "droit d'usage de la licence à des utilisateurs", comme le formulait Valve. Or, en France, si l'on vend un bien à un consommateur, il doit pouvoir le revendre, ce qui était impossible. Mais jusque-là, on ne considérait pas le dématérialisé comme le physique, et c'est cela qui pourrait changer.
La justice française a donc décidé de donner raison à UFC-Que Choisir, ce qui pourrait amener à beaucoup de changements dans l'industrie. Premièrement, si l'appel de Valve est rejeté, Steam devra faire appliquer cette loi, mais très probablement toutes les boutiques de jeux dématérialisés à l'avenir également, et pas seulement sur PC ! Car si, pour l'instant, dans le jeu vidéo et sur Internet en générale, tout le monde fait des conditions générales d'utilisation à sa sauce, et parfois hors-la-loi, cette décision-là fera jurisprudence, et les forcera tous à s'aligner.
Du côté de l'industrie, on considère que ca tuerait l'innovation, puisque les joueurs se vendraient entre eux quelques clés d'activation, les jeux "neufs", les premières ventes - bien qu'il soit difficile de considérer un jeu dématérialisé en "occasion", puisqu'il ne s'use pas - se vendraient beaucoup moins. Panthaa, lui, s'inquiète surtout pour le marché indépendant, puisque les studios indés vendent rarement leurs jeux en physique, principalement en dématérialisé. Eux qui ont déjà du mal à avoir de la visibilité sur le magasin Steam, pourraient se retrouver avec des revenus qui s'écroulent, si le marché de l'occasion du dématérialisé s'ouvrait, sans commission.
Une décision de justice qui pourrait avoir un impact énorme sur l'avenir de notre média, à voir, donc, dans les prochaines années ce qui se passera. N'y aura-t-il plus de jeux en ventes, mais seulement des abonnements ? Verra-t-on un marché de l'occasion s'ouvrir, et si oui sous quelle forme ? N'hésitez pas à nous donner votre avis dans les commentaires.