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News personnalité Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo
Profil de [87],  Jeuxvideo.com
[87] - Journaliste jeuxvideo.com

Si le nom d'Eric Chahi ne vous évoque rien, sans doute serez-vous familier avec certaines de ses conceptions, dont certaines sont encore aujourd'hui considérées comme des œuvres charnières du jeu vidéo. C'est effectivement derrière ce nom que se cachent des titres tels que Heart of Darkness, From Dust et bien évidemment Another World. Après 8 ans d'absence vidéoludique, Eric Chahi prévoit la sortie de Paper Beast début 2020, un jeu en réalité virtuelle à destination du PSVR. L'occasion était donc toute trouvée pour nous entretenir avec le discret créateur afin de revenir sur son parcours.

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Une passion précoce

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Né le 21 octobre 1967 à Yerres dans l'Essonne, Eric Chahi n'a pas attendu longtemps avant d'entrer en contact avec le jeu vidéo. C'est par l'intermédiaire de bornes d'arcades, et notamment des différentes déclinaisons de Pong, que le jeune français a approché pour la première fois dans le courant des années 70 le média qui occupera une large place dans sa vie. Encore adolescent, Eric Chahi a fait ses premières armes sur Oric-1 et sortira, dès 1983, Frog et Carnaval. À une époque où le jeu vidéo n'était pas aussi démocratisé qu'il l'est aujourd'hui, Eric Chahi s'est laissé aider par son entourage et les opportunités qu'il avait d'apprendre la programmation. Un ami de ses parents, Alain Blanquer, était équipé d'un micro-ordinateur de poche sur lequel il a dévoilé la programmation basique au jeune homme. L'achat d'un Oric-1 a par la suite enthousiasmé Eric Chahi qui a très tôt montré une certaine inclination pour la chose informatique.

Il y avait aussi ma prof' de math qui donnait des cours d'informatique entre midi et deux. On pouvait donc suivre des cours et s'amuser à rentrer son programme sur un ZX81. Ça aura été l'une de mes passerelles d'entrée vers l'informatique avec à côté le magazine « Jeux et Stratégie » qui avait une rubrique jeu vidéo et qui publiait des codes de jeux. Même si je n'avais pas d'ordinateur, ça me titillait déjà, je me disais « ah oui on peut créer des jeux ?». Je me suis inscrit à un club informatique et prenait des cours dispensés par un programmeur qui savait coder en assembleur 6502, le processeur de l'Oric, et ça a été une aide importante pour coder dans ce langage.

Eric Chahi s'attelle donc, à environ 15 ans, à la création de ses premiers jeux. Et c'est à nouveau grâce aux conseils d'Alain Blanquer que le concepteur en herbe pourra faire sortir ses jeux des murs de sa maison. Effectivement, Alain Blanquer travaillait dans le domaine de l'édition et était régulièrement en contact avec les importateurs de l'Oric-1. Eric Chahi a alors proposé ses programmes aux concernés, qui se sont montrés intéressés et ont acheté les productions du jeune homme, ce qui représentait des perspectives nouvelles pour lui.

Je rêvais de vivre de la création de jeux. Je suis passé après par de « vrais » éditeurs qui créaient une jaquette, vendaient les jeux dans diverses boutiques avec un vrai réseau de distribution. Il y a eu une période de deux ou trois ans où je sortais à peu près un jeu par an, mais toujours en tant que hobby même s'il commençait à devenir lucratif. Et puis en cours d'année de ma première S, j'ai décidé de me consacrer à la création de jeux vidéo et j'ai arrêté ma scolarité.

De la prolifération à la professionnalisation

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Nous sommes donc à l'ère Amstrad et Eric Chahi, après avoir développé Infernal Runner, sort Le Pacte en 1986, dont la création a été à cheval entre sa scolarité et son passage dans le monde professionnel. 1987 est marquée par la sortie de Danger Street et de Profanation, qui sont en réalité un recyclage d'un jeu plus ambitieux que le concepteur n'avait pas réussi à faire aboutir. Se déclarant « peu fier » de ces deux titres « vraiment mauvais », Éric continue de s'intéresser à la technologie émergente du média, dont la conception devenait de plus en plus pointue technologiquement et graphiquement parlant. L'accroissement de nombre de couleurs d'affichage ainsi que la finesse nouvelle des résolutions l'enthousiasment clairement. Le changement de génération de machine tirait les exigences des joueurs vers le haut, ces derniers étant désireux, comme aujourd'hui, de profiter des nouvelles technologies et de jeux plus détaillés. Mais, en dépit de son autodidaxie et de sa grande autonomie dans le travail (il réalise tout, tout seul), Eric Chahi aurait presque pu être dépassé par les améliorations technologiques.

Je me sentais en phase (avec ces évolutions -ndr), parce que ça me plaisait. Mais avec la période Atari / Amiga, j'ai perdu un peu pied par rapport à ces technologies et l'arrivée de langage que je ne connaissais pas, comme le C. En programmation, ça devenait compliqué, je n'y arrivais plus correctement, parce que les outils étaient assez contraignants et j'ai décidé alors de m'orienter vers le graphisme et l'animation, et de laisser la programmation de côté.

Another World : pilier du jeu vidéo

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Après un passage préalable chez Chips, qui a constitué sa première expérience professionnelle exclusivement dans le graphisme des jeux Atari et Amiga, Eric Chahi a, au bout d'un an, intégré les équipes de Delphine Software, car Paul Cuisset, autre nom bien connu du jeu vidéo hexagonal, cherchait un graphiste pour son jeu « Les Voyageurs du Temps ». Au fil des mois, Eric Chahi est parvenu à reprendre contact avec des outils de programmation avec lesquels il se sentait à l'aise, lui donnant une nouvelle confiance basée aussi sur la consolidation de son expérience d'un point de vue graphique. Il a alors pu renouer avec le plaisir de développer un jeu seul, contrôlant tous les aspects du projet. Ce jeu sera Another World, devenu un pilier de l'histoire du jeu vidéo.

J'avais une rémunération proportionnelle aux ventes des jeux que je sortais. S'ils ne marchaient pas, je n'avais rien, mais s'ils faisaient un carton, c'était chouette, car ça m'apportait plus de sous que ça ne coûtait en temps de développement. C'est ce qui est arrivé avec les Voyageurs du Temps, ce qui m'a donné assez de ressources pour développer Another World tranquillement. Le fait de développer un jeu seul donne cette liberté de ne pas devoir te justifier. C’était dur de créer Another World, mais il y avait un côté paisible où je pouvais vraiment être super concentré dans le "flow" de cette création et rester en face à face avec une œuvre qui était en train de se créer. C'est le rapport intime avec la création que j'aime dans le fait de travailler seul. Après j'aime aussi travailler en équipe, mais c'est différent.

Éric a effectivement beaucoup sacrifié à la conception du jeu, dont il a simplement confié les clefs de la composition de la musique à un ami, Jean-François Freitas. Le reste du développement a été géré par lui seul, depuis la chambre qu'il occupait dans la maison de ses parents. Très marqué par l'arrivée de Dragon's Lair, Eric Chahi a donné un rendu particulièrement cinématographique à son jeu, approche inédite pour l'époque. Grand fan de Star Wars, le développeur a déclaré avoir décomposé les 10 premières minutes du film image par image afin de mieux appréhender la logique cinématographique et favoriser la construction et l'enchaînement de plans cohérents. Le fait de narrer l'histoire d'une manière exclusivement graphique et non textuelle pose incontestablement le jeu comme l'un des plus novateurs de son époque.

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéoPortrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Après de nombreux mois de travail, Eric Chahi, sans contrat, a présenté Another World dans une version quasi finale 6 mois avant sa sortie. Delphine Software avait pour dirigeant un homme, Paul de Senneville, qui n'avait pas de connaissances techniques ni véritablement du jeu vidéo, mais sa philosophie était surtout de faire confiance aux créateurs. Lorsqu'il a observé les réactions enthousiastes de développeurs à succès comme Paul Cuisset au contact du jeu, l'homme a compris qu'il tenait quelque chose de spécial avec Another World.

Il n'y a pas eu d'intrusion chez Delphine. On ne m'a pas demandé de faire ci ou ça, ce qui s'était produit quand j'avais présenté le projet chez Virgin France. On m'a dit «ton jeu est super, il est génial... mais il faudrait quitter le jeu de plate-forme et d'aller plutôt aller vers du point'n click". Travailler avec des sociétés qui peuvent être intrusives dans le contenu, c'est gênant. Qu'il y ait des retours, des recommandations, il n'y a pas de souci. Mais quand il s'agit d'imposer une vision, c'est autre chose.

Heart of Darkness : un parcours semé d'embûches

Le titre lors de sa sortie a rencontré un grand succès public et critique, déstabilisant le jeune Eric Chahi, qui pour la première fois se retrouvait largement confronté à l'attention des médias, qu'ils soient spécialisés ou généralistes. D'autres épreuves ont jalonné la sortie du jeu, avec notamment d'âpres négociations avec Interplay, qui devait se charger du portage console du jeu. Très attaché à sa création, Éric a dû recevoir l'appui de Delphine Software pour que l'éditeur américain ne change pas la musique composée par son ami, mais aura dû céder à quelques injonctions de censure, notamment concernant l'apparence de femmes extraterrestres dénudées qui figurent sur un plan du jeu. Quoi qu'il en soit, la réputation d'Eric Chahi était établie et l'homme est par la suite arrivé à la tête d'une équipe d'une douzaine de personnes qui se sont attelées au développement compliqué d'Heart of Darkness, qui a fini par voir le jour après 6 ans de travail.

Ce qui était compliqué c'était l'évolution technologique. On avait commencé sur DOS, ensuite, Windows est arrivé. À la base on devait faire le jeu uniquement en 2D, mais on a décidé d'utiliser 3D Studio max, la partie cinématique a pris des proportions incroyables... Il y a eu des challenges techniques à résoudre et nous n'étions sans doute pas assez nombreux sur la partie code alors que nous avions augmenté l'équipe sur la partie graphique. Ça a pris du temps alors que le contenu du jeu était tout de même assez bien cadré. Mais il y a une finition sur ce jeu qui est assez hallucinante.

Heart of Darkness, en dépit de son succès, a eu pour malchance de sortir à une époque qui voyait émerger les premières cartes 3d, aussi était-il difficile pour certains de voir apparaître un jeu en 2D. Aujourd'hui, le titre d'Eric Chahi a presque meilleure réputation que celle qu'il avait acquise à l'époque.

Sortir à cette époque un jeu en 2D en basse résolution, c'était un point négatif. Nous avons reçu quelques mauvaises critiques à cause de ça. C'était un peu frustrant. Il a été apprécié à l'époque, mais il y a eu des mauvaises langues qui se sont focalisées sur un critère.

La passion des volcans et le retour aux sources

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Au-delà des 6 ans éprouvants demandés par le jeu, cette période était aussi celle de la transition pour le jeu vidéo, dont la production a fini par atteindre des proportions industrielles. Le repère à créateurs aux méthodes presque artisanales a laissé place à une industrie certes florissante, mais qui ne correspondait plus à la philosophie d'Eric Chahi, se sentant de moins en moins en phase avec ces nouvelles mutations. Peu désireux de se lancer dans la création d'un nouveau projet avec une équipe encore plus importante, Eric Chahi a décidé de s'accorder une pause, permise par le relatif confort financier apporté par les ventes d'Another World et Heart of Darkness. L'homme a alors satisfait son besoin de voyage en se rendant notamment dans des régions désertiques de la Libye ou de l'Algérie et a fini par découvrir le dynamisme de la terre en voyageant vers un volcan actif au Vanuatu. Cette passion le conduira aux 4 coins du monde, mais également à collaborer avec François Sahy pour la Cité du Volcan. Il met sur pieds un simulateur de volcan interactif dont les prédictions des coulées de lave ont parfois été rejointes par la réalité. Mais outre la dimension scientifique de l'observation des phénomènes volcaniques, ces études ont dans une certaine mesure inspiré From Dust, dont il sera le directeur créatif chez Ubisoft jusqu'à la sortie du jeu en 2011. En parallèle, Another World a eu l'insigne honneur d'intégrer la collection du Museum of Modern Art de New York et a connu une édition 15e et 20e anniversaire.

Portrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéoPortrait : Eric Chahi (Another World, Heart of Darkness...) - Itinéraire d'un grand nom discret du jeu vidéo

Aujourd'hui, Eric Chahi est à la tête de Pixel Reef, studio indépendant basé sur Montpellier et qui sortira son premier jeu, Paper Beast, en début d'année 2020 sur le PSVR. Le titre à vocation poétique se déroule dans une base de données dans laquelle un écosystème s'est formé peu à peu, et que le joueur pourra observer. Peuplé de créatures étranges aux modes de vie établis, le monde de Paper Beast déploiera une narration suggérée. Le choix de la réalité virtuelle, pour lequel beaucoup de développeurs hésitent à opter, s'est cependant imposé naturellement au créateur.

Avec l'immersion spatiale de la réalité virtuelle, on sent vraiment le volume et la taille des choses. Ce n’est pas comme du cinéma 3D qui reste une fenêtre qui permet de voir du relief, mais qui n'est pas à l'échelle du spectateur. (…) C'est vraiment chouette.

Le titre devrait cependant arriver sans VR dans le courant de l'année 2020 et sera d'ailleurs remanié pour l'occasion afin que le joueur ne perde rien de l'expérience, même projetée sur un écran plutôt qu'à travers un casque. Quoi qu'il en soit, Eric Chahi est incontestablement de retour dans le domaine qui l'a fait connaître et reste toujours dans cette optique de jeux de passionnés développés par un petit groupe de personnes. Une situation d'indépendance qui lui a toujours convenu et qui lui convient bien encore aujourd'hui.

Cela permet de créer une œuvre qui sera libre de toute influence éditoriale et de maîtriser finalement le l'issue de la sortie du jeu. Elle ne dépend pas de décision hiérarchique. Ce n'est pas forcément simple, car il faut trouver des financements, il y a des contraintes de temps... ça n'est pas plus facile en fait.
Il y a quelque chose d'unique dans le jeu vidéo, dans l'immersion, dans l'aspect interactif. Il y a un côté vivant. L'oeuvre est vivante, car elle continue d'évoluer selon les actions du joueur, même si un cadre vient en définir les limites. C'est un des rares médias permettant de faire ça, à part certaines formes de théâtre.

Commentaires
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perte3 perte3
MP
Niveau 7
le 28 oct. 2019 à 21:29

Another World et Flashback c'est des titres Inoubliables

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