Si la représentation de la violence est acceptée dans les jeux vidéo, d'autres sujets comme la sexualité ou la consommation de drogues sont encore tabous. L'éditeur Devolver a pu en faire le constat avec Weedcraft Inc, jeu de gestion fraîchement paru sur PC (Steam et GOG).
Dans les colonnes de TechCrunch, le cofondateur de Devolver, Mike Wilson, raconte le calvaire qu'a été la publication de Weedcraft Inc.
C'est définitivement le jeu le plus compliqué que j'ai eu à commercialiser, et ça en dit long. Ça a été un pu*** de cauchemar. Le fait que nous soyons toujours autant effrayés par un sujet comme la marijuana pendant que n'importe qui peut vendre un simulateur de meurtres n'importe où, c'est choquant.
Sans surprise, Wilson nous apprend que les constructeurs de consoles se sont montrés "réticents" à l'idée d'accueillir le jeu, en lui indiquant qu'il n'aurait pas été mis en avant. Devolver a également fait face aux réactions de Facebook et YouTube : aucune pub n'a pu être affichée sur le réseau social, tandis que les vidéos dédiées au jeu ont été démonétisées. Wilson défend pourtant que Weedcraft ne met jamais en scène une utilisation illégale de la drogue. Pour rappel, aux États-Unis, une dizaine d'états ont légalisé la consommation du cannabis :
Ce n'est pas un jeu pro-législation. C'est un jeu de gestion "tycoon". Nous voulions qu'il soit représentatif de toutes les problématiques sociales. C'est comme si nous faisions un jeu sur l'alcool durant l'époque de la prohibition, quel sujet intéressant à étudier, non ?
Une situation pour le moins complexe qui illustre, selon Wilson, la face hypocrite de l'industrie vidéoludique, qui d'un côté accepte des jeux particulièrement violents, et de l'autre se montre frileuse à accepter des titres comme Weedcraft.
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