Halo est un jeu tellement réussi qu'il justifiait à lui seul l'achat de la XBox, ce qui était bien le but à l'époque. Techniquement superbe à sa sortie, avec des musiques très inspirées, Halo possède la meilleure campagne solo de la série, et de très loin. Le scénario est très immersif, haletant, sans temps mort, et on ne s'ennuie pas une seconde tellement les niveaux ont été soignés. La maniabilité est aux petits oignons, c'est un vrai régal. Rarement je n'ai pris autant de plaisir à jouer à un FPS, surtout en solo. Enfin, un mot sur le doublage français. J'imagine qu'il a du couter très cher, mais le résultat est là: c'est un des meilleurs que j'ai jamais entendu dans un jeu vidéo. Tout simplement exceptionnel.

Halo : Combat Evolved. Celui par lequel tout a commencé. Et pourtant, ça aurait pu ne jamais commencer ! Car oui, à l'origine, Bungie appartenait à Apple, et par une incroyable opération ninja, Microsoft est arrivé à acheter le studio au nez et à la barbe de Steve Job, qui, d'après la légende, aurait appelé dans la foulée le PDG de Microsoft, fou de rage, pour l'insulter. Tant pis pour lui (RIP), et tant mieux pour nous, Halo sur Mac ? La série serait tombée dans l'oubli.

Bungie nous livre ici un jeu très, très solide. Déjà, quelques années auparavant (en 1995), ils nous avaient livré un jeu curieux, Marathon, qui avait créé une discrète révolution dans le monde du FPS : la possibilité, pour le joueur, de regarder dans tous les directions. Ça peut paraitre surprenant aujourd'hui mais à l'époque, personne n'y avait pensé.

Le tout premier Halo n'apporte en soit aucune révolution de ce genre. Il s'est contenté d'être un excellent jeu, frôlant par moment la perfection.

Son mode campagne nous fait découvrir pour la première fois le Master Chief, un super soldat, dernier représentant de son genre, au service de l'UNSC. Oui, l'ambiance se veut futuriste, et, on le découvrira avec le temps, relativement concrète et cohérente. La Terre et ses colonies sont en guerre contre une alliance d'aliens nommée le Covenant. On découvrira à travers le jeu ces différentes races d'extra-terrestres qui disposent tous de leurs caractéristiques.

Plus qu'un FPS, Halo est également, d'une certaine manière, un jeu d'aventure puisque ses niveaux, non fermés et assez vastes (pour la plupart), nous permettent de découvrir un étrange monde-anneau du nom de Halo. À chaque niveau le joueur avance à taton, ne sachant trop où il va. On a donc réellement l'impression d'explorer l'inconnu, progressant dans des terres hostiles mais terriblement mystérieuses, et qui semblent (à juste titre, héhé) avoir été abandonnées il y a des milliers d'années par une race technologiquement supérieure... On en saura plus d'ailleurs sur tout ceci au fur et à mesure que l'on avancera, découvrant ainsi les mystères de Halo et les dangers qu'il renferme.

Le jeu est beau, très beau même pour l'époque, et le tout est sublimé par les compositions de Martin O'Donnell, alors un illustre inconnu, qui a eu recours à des idées et techniques pas banales pour un jeu de ce genre. Je pense que tout le monde connait le thème principal de la série, avec ces fameux chants de moine... Une idée simple mais génial !

L'autre gros morceau de Halo, qui lui a valu son succès, est probablement son mode multijoueur, en local uniquement. Dans la continuité de ce qui se faisait de mieux sur console à l'époque (Goldeneye, Perfect Dark, Time Splitter), proposant de nombreux modes de jeu et une vraie richesse en terme de possibilité, le tout s'approche de la perfection tant le gameplay de Halo, atypique, est pointu et bien pensé. Bungie installe ici l'une des clés de Halo, le triangle arme à feu-grenade-manchette, et toutes les armes semblent se valoir, ayant leurs forces et leurs faiblesses. Les niveaux sont extrêmement bien pensés, et on peut s'affronter à 4, en écrans splittés, et jusqu'à 16 en LAN.
De très grands moments de bonheur entre amis.

Alors que je rédige cet avis je ne sais pas encore quelle note vais-je attribuer au jeu. La scénario est sans doute le point faible du jeu, puisqu'il installe en fait les bases de la série sans non plus trop les creuser. Il est donc relativement classique, même si très plaisant, et qu'il révèle peu à peu son lot de surprises.
La campagne peut se montrer frustrante par moment, lorsque l'on est parfois obligé de faire des aller-retours dans des couloirs qui se ressemblent tous. Mais le rythme est telle que l'on ne s'ennuie jamais, du premier niveau jusqu'au dernier, avec en point d'orgue ce finish très hollywoodien.

Ceci étant... ce jeu est un mythe, et le premier épisode d'une longue et belle saga, il est à découvrir en temps que tel.