Yomawari commence à vous plonger dans l'ambiance avant-même l'écran titre, lorsque le jeu s'adresse directement à vous en vous demandant d'éteindre les lumières et de ne plus quitter l'écran des yeux... Vous avez promis ?
Cette seule petite introduction suffit à vous coller des sueurs froides car vous vous attendez à ce que le jeu vous joue un vilain tour... Patience !

Une fois l'écran titre passé, on se retrouve avec un jeu plutôt minimaliste : peu de menu, peu d'options, les animations sont également réduites à leur plus simple expression, mais cela n'enlève absolument rien à la patte graphique du jeu. Les décors sont en dessins 2D/3D isométrique, la DA est sublime et les détails sont légion, que ce soit un simple réverbère dans une ruelle, une forêt de bambou ou une ville en arrière plan.
Côté son, les musiques sont absentes, laissant place à une vague ambiance rurale nocturne. Seuls sont présents les différents bruits que vos ennemis, et vous, ferez. Et c'est exactement ce qu'on attend d'un jeu comme ça : une ambiance visuelle et sonore uniques.
Très bien, mais côté histoire, ça donne quoi ?
Le jeu vous plonge dans la peau de Yui et Haru, deux amies d'enfance scolarisées dans le primaire. Passée une scène d'introduction dérangeante (que je ne vous spoilerai pas), vous contrôlerez alternativement Yui et Haru, séparées suite à une escapade nocturne pour voir des feux d'artifices. Les phases durant lesquelles vous contrôlez Yui, sont tout aussi dérangeantes. Mais contrôler la petite Haru qui n'hésite pas à arpenter une ville hantée en pleine nuit pour retrouver son amie disparue est tout aussi glauque. La narration, l'histoire, bien que réduites à leur minimum, contribuent à plonger le joueur dans l'univers si singulier du titre.
Même si ce ne sera pas à vous en faire perdre le sommeil, le jeu est angoissant, flippant. L'ambiance, le contexte, la crainte du Game Over, tout ceci participe à l'expérience de jeu. Quelques jump-scare viennent également, toutefois ils sont finalement peu nombreux et plutôt astucieusement bien amenés (la scène où Yui disparait, par exemple, est tout bonnement une trouvaille géniale !)
Et côté gameplay, c'est un mélange de Survival-horror et de Die and Retry. Armée uniquement d'une lampe-torche et de cailloux, vous devrez parcourir un environnement plutôt vaste et plus ouvert qu'il n'y paraît de prime abord pour accomplir vos objectifs. De nombreux spectres, variés, angoissants et issus du folklore japonais, tenteront d'entraver votre progression. C'est sans compter sur vos deux principaux talents : la fuite et les cachettes ! Si ces deux actions sont des valeurs sûres pour échapper aux monstres, vous apprendrez de vos rencontres qu'il existe d'autres solutions : avancer à pas de loups pour ne pas vous faire repérer, les garder dans votre champ de vision, les divertir via des cailloux, etc.
Si le moindre contact est synonyme de Game-Over, on trouvera de fréquents points de sauvegarde, pour peu que vous ayez de quoi payer (en monnaie du jeu, ouf !). Heureusement, vous trouverez régulièrement des pièces et le game-over n'est pas aussi frustrant qu'un Die and Retry classique. Si j'ai une critique à formuler : un écran de Game Over peu inspiré, qui aurait gagné à être plus varié.

Côté durée de vie, le jeu s'en sort honorablement pour son prix : environ 15 heures pour boucler l'aventure, quelques heures en plus si vous voulez collecter tous les items du jeu... C'est plus qu'honnête.

Pour résumer : voici un jeu horrifique possédant un charme et une ambiance uniques avec une histoire certes mince, mais compensée par sa capacité à vous immerger, vous déranger et vous faire frissonner. Un jeu qui ne vous laissera pas indifférent une fois la console éteinte.
Pour 25 euros, c'est une perle rare !