Nobunaga's Ambition, Sphere of Influence Ascension (que j'appellerai ici NASoIA pour plus de facilité) est à la croisée entre un jeu de gestion, un jeu de stratégie et une épopée Historique (avec un grand H).
La longueur de l’avis étant limité en nombre de caractères, je ne vais pas détailler le système de jeu, plutôt bien expliqué dans les deux tests (celui de NASoI et celui de NASoIA). Je vais simplement m’attarder sur des points sui me semblent importants pour bien appréhender ce jeu.

J’ai découvert la série par cet opus, et autant être honnête : les premières heures, bien que très plaisantes, n’ont pas été des plus actives tant il y a de choses à connaître. Le tutoriel, plus que limité, est avare en informations. Il donne le strict minimum, n’explique pas de nombreux paramètres et ne donne aucun conseil (vous progresserez par vous-même. Plutôt intéressant mais si vous aimez être pris par la main…). Personnellement, j’ai dû passer par le manuel online pour me familiariser avec certains termes. Et encore aujourd’hui, je ne maîtrise pas toutes les subtilités du gameplay et m’aide toujours de ce manuel.

Le système de jeu étant très complet et complexe, les parties peuvent être très longues. Vous commencez en tant que Retainer, puis Chamberlain, puis Lord, puis Regent au service de votre Daimyo, ou créez votre propre clan en étant votre propre Daimyo. Rien que la phase Retainer peut durer plusieurs heures, uniquement pour un domaine. Alors dès que vous les avez potentiellement tous, qui ne demandent qu’à être des vôtres… Imaginez la durée de vie ! Sachant qu’en tant que Lord ou Daimyo, vous pourrez soit déléguer les tâches de Retainer, soit les faire vous-mêmes. Ajoutez à ça que chaque partie peut être intégralement personnalisable, le tout devient donc unique et évite toute répétitivité, même s’il faut avouer que les ordres et quêtes sont redondants (offrir à votre Daimyo des ressources, affronter telle armée, développer tel secteur, etc.).

Mais, revers de la médaille, la longueur des parties et le manque d’info peut jouer en votre défaveur : si, dans les premières phases (Retainer et Chamberlain), vous faites n’importe quoi, ce n’est pas si grave sur le moment, mais les conséquences ne se verront que plusieurs heures plus tard. Vous vous rendrez alors compte que vous auriez dû faire telle(s) action(s) (ou au contraire : ne pas faire telle chose). N’étant pas pris par la main, ce n’est pas si simple d’y voir clair dans les phases supérieures, tant les informations à prendre en compte sont légion. Du moins, le temps que vous saisissiez toutes les subtilités du jeu (ou peut-être suis-je un gros noob).

Ajoutez à cela un éditeur extrêmement poussée d’évènements historiques, de personnages que vous pourrez lier (fils/fille, fratrie, etc) à des officiers réels ou que vous aurez vous-même créés, le tout pour personnaliser davantage votre expérience de jeu, et vous avez potentiellement un jeu dont vous ne pourrez jamais faire le tour.

Même si l’ergonomie à la manette n’est pas des plus optimisées et nécessitera un temps d’adaptation, on s’y fait globalement assez vite. Comme le jeu dispose de nombreuses phases passives pendant lesquelles vous pourrez réellement prendre votre temps, ce n’est pas un problème. Graphiquement, ce n’est pas une claque mais cela reste plutôt jolie et agréable, les thèmes musicaux vont de corrects à très bons et l’immersion se fait plutôt bien.

Dernier point : pas de localisation en français. Même si le niveau d’anglais n’est pas insurmontable, il y a tellement d’informations à lire et connaître que cela peut devenir pénible.

Pour résumer : même si NASoIA n’est peut-être pas l’idéal pour commencer à connaître la série, c’est un jeu extrêmement complet, abouti, à la croisée entre gestion, stratégie et cours d’histoire.
Etre un novice en jeux de gestion/stratégie n'est pas non plus rédhibitoire pour apprécier NASoIA.
Plaisant dès le début, à la fois léger et profond pour peu qu’on s’y implique, et vous avez là un jeu qui réveillera le Daimyo qui sommeille en vous, dont vous n’avez même pas conscience.