News JVTech
05 avr. 2019, 15:0450
Spécifications
Compatibilité
Playstation 4 / PC
Type
H.O.T.A.S Joystick + Throttle
Palonnier
Optionnel
Retour de force et vibrations
Non
Axes du Joystick
X, Y, Z
Poids
1,4 kg
Connexion
Filaire USB
Prix (moyen, 04/2019)
79 €
Une main sur le joystick pour gérer l’angle d’approche, l’autre sur la manette des gaz pour adapter sa vitesse tout en profitant du palonnier placé sous les doigts pour corriger cette petite dérive qu’un vent de travers nous impose. Nous voilà prêts à atterrir, en douceur, avec le sentiment du devoir accompli. Ne restera alors qu’une dernière chose à faire : partager avec vous nos impressions sur cette mission et sur ce périphérique particulier qu'est le T.Flight Hotas 4 de Thrustmaster.
L'utilisation d'un Flightstick pour profiter d'une simulation de vol n'est évidemment pas une nouveauté en soit, mais le fait de vous en parler sur Jeuxvideo.com est plutôt une première, essentiellement motivée par l'arrivée récente sur le marché d'un jeu taillé pour ce type de périphérique : Ace Combat 7. Thrustmaster a ainsi accompagné la sortie du jeu de Namco Bandai avec une variation de son modèle T.Flight Hotas 4, et nous nous interrogions sur le supplément de sensations qu'un produit aussi grand public (79€ environ) avait à offrir. Précisons que si le T.Flight Hotas 4 existe maintenant en déclinaison AC7, il est aussi commercialisé sous l’appellation T.Flight Hotas One pour Xbox One ou T.Flight Hotas X pour PS3.
Première curiosité à relever : Si la partie électronique et le câblage imposent aux deux éléments de fonctionner ensemble, le T.Flight Hotas se présente tout de même en deux parties distinctes, l’une avec le joystick et l’autre avec le levier. Il est ainsi possible de les utiliser fixés l’un à l’autre ou écartés, avec pour limite le câble 60 centimètres qui les relie.
Mais si dans le premier cas, on profite d’un ensemble stable et résistant parfaitement aux manipulations, une fois détachés, les deux éléments se montrent beaucoup moins adaptés au jeu dynamique. Ainsi le joystick bascule un peu trop facilement dans trois des quatre directions, quand le levier fait de même vers l’avant. Et malheureusement, Thrustmaster n’a pas prévu de système de fixation ni même de ventouse pour améliorer la situation alors que les 5 patins par module sont suffisants pour empêcher toute glisse, mais inefficaces pour contrecarrer le basculement. On jouera donc plus aisément et avec de meilleures sensations en réunissant les deux modules, ce qui se fait sans grande difficulté grâce à la clé Allen fournie et même fixée sous le Hotas.
35 cm de large, 20 cm de profondeur, pour 25 cm de haut, et un poids total qui approche les 1,5 kg : le T.Flight Hotas en impose plus facilement par sa taille et son poids que par les matériaux qu’il affiche. Les surfaces visibles sont presque toutes faites d’un plastique noir, dur, à peine texturé, alors que les vis de montage sont toutes apparentes, donnant à l’ensemble un effet jouet assez prononcé. Cette version PlayStation ajoute d’ailleurs quelques touches de bleu foncé par-ci par-là, mais fort heureusement sans que l’on tombe dans la faute de goût habituelle des produits d’entrée de gamme de la marque. Toutefois, si son esthétique n’est pas des plus réussies, les nombreuses manipulations que nous lui avons imposées donnent au final l’impression d’un matériel certes grand public, mais qui ne devrait pas trop souffrir de l’usure.
Côté connectique, on trouve à l’arrière un câble moulé de 2,5 mètres pour la connexion USB, un peu limite pour jouer depuis le canapé, mais aussi un connecteur de type RJ12 avec détrompeur pour ajouter un palonnier optionnel à l’ensemble, et ce même si Thrustmaster a prévu le contrôle de la dérive, d’une part via un axe Z verrouillable sur le joystick, mais aussi grâce à un contrôleur analogique sur bascule du côté de la manette des gaz.
Puisqu’on en est à aborder les contrôles, commençons par détailler ce que le joystick sait faire. Il offre déjà 3 axes à lui tout seul afin de gérer le roulis, le tangage, mais aussi le lacet, ce dernier étant verrouillable par une simple vis. Bien qu’il propose une molette de résistance, le joystick reste assez souple avec un retour au centre plutôt mou. Confortable et agréable à manipuler, on lui reprochera tout de même de manquer de précision face à la concurrence, imposant un certain doigté pour effectuer des manoeuvres délicates. Prévu pour la main droite, il place évidemment une gâchette (correspondant à R1) sous l’index, mais celle-ci se montre assez décevante bien que fonctionnelle, avec un marquage peu précis du cran comme du point de contact et un retour en position un peu mollasson.
Au niveau de la deuxième phalange de l’index, la touche R3 possède un seuil d’activation très haut et un contact sec et léger. De par sa position, c’est donc un peu la touche qu’on activera sans trop faire exprès ou qu’on cherchera un peu dans le feu de l’action. Sur le dessus du joystick, on trouve un chapeau chinois relativement maniable, affecté à la croix directionnelle et offrant 8 directions, ainsi que deux touches L1 et L3, la première avec une course assez profonde, et la seconde avec un contact aussi sec que R3 de telle sorte qu’elle puisse être activée sans lever le pouce de L1. Et c’est tout pour la main droite qui reste certes assez faiblement fournie mais devient du coup plutôt facile à appréhender pour les débutants.
Côté gauche, la manette des gaz ne glisse pas, mais bascule sur une soixantaine de degrés autour d’un axe, avec une butée de départ, un cran central et une butée à l’arrivée. Si les 3 étapes sont bien marquées, la course de la manette reste vraiment trop légère et sa résistance non réglable. Les sensations sont donc assez étranges et on a vite tendance à manipuler du bout des doigts plutôt qu’à pleine main. Sauf si on en vient à utiliser l’axe supplémentaire, placé intelligemment au dos de la manette. Attribué aux mêmes fonctions que l’axe Z du joystick sur console, mais pouvant tout à fait être indépendant sur PC, ce double contrôle analogique permet de contrôler le palonnier sans pédalier.
Enfin, on trouve au niveau de cette manette des gaz la plupart des autres boutons issus de la manette PS4 : L2 et R2 accessibles à l’index, le premier offrant un toucher mou et le second très sec, ainsi que les quatre touches classiques PlayStation au niveau du pouce. On s’étonne tout de même de la position de ces dernières, avec Triangle placé tout en bas et particulièrement difficile à trouver, voir impossible pour les petites mains sans lâcher le palonnier, comme de l’absence d’un chapeau chinois sous le pouce, lequel aurait amené un vrai plus dans les simulations de vol aux nombreux paramètres. De même, les joueurs PC regretteront que la liste des fonctions s’arrête ici, là où la plupart des simulations demandent un grand nombre de contrôles supplémentaires. Jouer à Elite : Dangerous sous Windows imposera donc la présence du clavier à proximité… un peu dommage pour un Hotas qui se voudrait immersif en VR.
Mais le T.Flight Hotas est avant tout un système pour PlayStation 4. C’est pourquoi il affiche la sérigraphie de la console au niveau des boutons et propose sur sa coque les touches PS, Share et Option. C’est d’ailleurs une évidence à l’heure d’aborder les différents jeux de la console, pensés de base pour être joués à la manette, et pour lesquels le T.Flight se montre parfaitement complet. Mais s’il est plug’n play sur la machine de Sony, il n’en est pas moins tout à fait compatible avec les jeux Windows grâce à un pilote officiel téléchargeable sur le site de Thrustmaster. On y trouve assez peu de choses, avec aucune possibilité de remapper ou mettre des réglages en mémoire, mais simplement un contrôle visuel sur le bon fonctionnement de chaque partie du Hotas. On note d’ailleurs que si la touche PS s’allume pour signaler le bon fonctionnement sur PC, elle n’en reste pas moins inopérante sur cette plateforme. Pour le reste, c’est assez simple puisque Thrustmaster s’appuie sur l’interface des différents jeux ou plateformes de jeu pour assurer le mapping et la sensibilité de chaque axe. Pour le coup, on aurait aimé quelques possibilités supplémentaires histoire de s’adapter à des jeux qui, justement, ne proposent que peu d’options dans ce sens.
Une fois dans le feu de l'action, il ne faut pas longtemps pour apprécier les commandes offertes par le T.Flight Hotas. Si nous avons jusqu’ici pointé son manque de commandes, de précision ou de stabilité, c’est en comparaison avec des modèles qui coûtent souvent deux à trois fois plus cher. En considérant qu’on cherche ici à remplacer une manette pour offrir de meilleures sensations, on peut dire que le contrat est largement rempli. Piloter un avion dans Ace Combat 7 a une toute autre saveur avec cet ensemble et l’on découvre des sensations que la manette ne peut clairement pas offrir. Idem avec les autres jeux que nous avons pu essayer, et souvent redécouvrir. Qu’il s’agisse prendre les commandes d’un vaisseau dans Elite : Dangerous ou d’un vieux coucou dans War Thunder, le T.Flight Hotas 4 se présente comme une véritable alternative à la DualShock 4 et ses petits sticks analogiques. Simplement, et même si le tarif bas peut le justifier, on notera quand même l’absence totale d’information sous forme de retour de force ou de vibrations, tout comme le manque d’une prise casque pour les joueurs en quête de discrétion.
Au final, Thrustmaster signe là un modèle cohérent, résolument d’entrée de gamme mais qui sait, même à ce niveau de prix proposer des prestations à même de justifier un achat. Si son Joystick n’est pas des plus précis il ne souffre d’aucun défaut rédhibitoire, et sa manette des gaz doublée d’un palonnier permet de goûter à des sensations qu’un joystick seul ne peut offrir. Au chapitre des regrets qui auraient pu être évités, on notera simplement l’absence de système de fixation pour résoudre les problèmes de stabilité, le placement comme le toucher assez décevant de certains boutons et, mais c’est inhérent à la plateforme, le faible nombre de jeux compatibles sur la PlayStation 4. Pour le reste, à ce tarif, c’est du tout bon.
Un ensemble complet et évolutif
Plug’n play sur PS4 et pilote efficace sur Windows
Le stick 3 axes avec verrouillage de l’axe Z
Un palonnier juste sous les doigts
Un vrai gain de sensations
Le prix, très attractif
Il manque un vrai système de fixation / ventouses
Trop instable avec les modules séparés
La manette des gaz trop légère
Le toucher de la plupart des boutons est décevant
La précision du joystick
Il manque quelques fonctions pour la main gauche
Pas de mode “manette” pour plus de compatibilité
Le T.Flight Hotas est un ensemble composé d’un joystick et d’une manette des gaz, qui entend remplacer une manette classique en apportant son lot de sensations et de réalisme sur un certain nombre de simulations de vol... Assurément, le pari est ici largement réussi. Le prix attractif de ce périphérique reste cependant synonyme de concessions, parmi lesquelles un manque de boutons qui peut se montrer gênant dans les expériences plus sérieuses que l’on trouve sur PC.