Adepte des Total War mais un peu las du manque de difficulté et d'innovation des derniers opus, je me suis laissé tenter par HOI III et après plusieurs dizaines d'heures, je ne regrette vraiment pas.
Les premières sensations, liées à l'austérité et complexité de l'interface, laissent rapidement place à l'émerveillement tant le titre est riche et exhaustif.
Trois points noirs toutefois (pour moi) gâchent un peu l'expérience : déjà, le prix du jeu "fini" (c'est à dire HOI III + SF + FTM) est un peu raide ; ensuite, l'IA, qui est capable du meilleur (débarquement Allié massif derrière ma ligne de front) comme du pire (débarquement Anglais devant ma ligne et après mon débarquement chez eux :-/) ; et enfin, la gestion très contestable du ravitaillement : TOUT est produit dans la capitale et il est impossible de modifier les lignes de ravito - on en arrive à des situations absurdes où, par exemple, l'armée Japonaise envahissant la Chine arrive à court de munitions parce que le ravitaillement provient d'un port au fin fonds de la Corée à 2 000 bornes alors qu'on détient Shanghai...

Assez moyen. Paradox à fait la course au plus avec un nombre de province multiplié par 10 comparé à Hearts of Iron 2. Petit hic, si ce genre de chose est plutôt bien pour un wargame tour par tour, c'est bien plus moyen pour du semi temps réel.

De deux choses l'une :
-soit on confie la direction des opérations à l'IA et on se contente d'être spectateur du conflit
-soit on veut pouvoir tout gérer et là on est obligé de faire dans la micro gestion

Une autre chose passe assez mal : l'utilisation du moteur Clausewitz. Ce dernier crée pour Europa Universalis III se distinguait de son prédecesseur en ce qu'il mettait un terme aux événements historiques ancrés et permettait vraiment au joueur de modifier l'histoire. Si c'était génial pour un Europa Universalis se déroulant sur plusieurs siècles, il en va autrement pour HoI3 qui se déroule sur quelques années.
Pour certaines choses ça va : le traité de Münich n'est plus à date fixe et il faudra remplir certaines conditions pour l'Anschluss. Mais pour la diplomatie ça fait plus mal : on voit des pays changer d'orientation politique de façon trop rapide ! Le devenir du Japon était pour ainsi dire écrite en 1936 et la possibilité de les faire entrer chez les Alliés est indigne de ce jeu

Heureusement les add-on sont venus corriger certains soucis. Mais le gros point qui détermine si on aime ou pas HoI 3 est vraiment l'histoire de la gestion des unités :
-si vous aimez devoir gérer vos centaines de brigades (que dis-je ? millier en ce qui concerne le front de l'Est), HoI3 va vous plaîre
-Si vous préférez une approche plus macro-gestion et la possibilité de regrouper en une seule unité plusieurs divisions, tourné vous plutôt vers Darkest Hour (la version amélioré de HoI2)