Testé sur PS4.
Alors que les développeurs doivent habituellement s'adapter aux exigences actuelles en allongeant la durée de leurs créations de différentes manières (ce qui occasionne immanquablement certains passages à vide, moins marquants), Itorah se veut volontairement régressif dans son approche linéaire et annihile de facto, cette tendance anti-créative.

Le voyage n'en est que plus inoubliable dans cet action platformer en 2D peinte à la main chaleureuse, vibrante et aux traits arrondis, où absolument chaque aspect visuel (jusqu'à la police d'écriture), sonore et ludique, a été réalisé avec un soin maniaque, de l'orfèvrerie virtuelle qui nous embarque de découvertes en émerveillement perpétuels dans cette jungle amérindienne touffue et pleine de mystères savamment distillés grâce à un sens du rythme et de la mise en images.

On est ébahi lorsque l'héroïne court dans le soleil couchant en contre-jour ou quand la caméra dézoome pour nous révéler la présence d'une bâtisse abandonnée, le tout dans un sentiment constant de vivre une grande aventure, sentiment renforcé par d'exceptionnelles musiques d'ambiance constituées de sons électroniques et d'instruments traditionnels tels que la guitare acoustique où la flûte traversière. Même les bruitages sont impactants et apportent leur pierre à l'édifice.

La talentueuse et courageuse équipe de Grimbart Tales a décidé à travers Itorah de rendre hommage aux jeux de leur enfance, sans la moindre complaisance, sans sacrifier leur vision fortement ancrée dans un passé nostalgique, où la simplicité était le maître-mot. Chapeau bas les artistes. Peu médiatisé, aussi discret que noble, Itorah est MAGISTRAL. Bravo 👏