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30 sept. 2014, 10:34106
7 millions de joueurs à travers le monde. 7 millions de personnes qui piratent quotidiennement en toute impunité. Une anomalie dans la faille du système ? Non, tout simplement des gros fans d’Ingress, le jeu en réalité alternée conçu par Google et Niantic Labs dans lequel deux équipes se disputent la Terre. Entière et bien réelle.
Aujourd’hui, tout le monde, ou presque, connaît, a déjà joué au mode Domination, que l’on rencontre principalement dans le jeu vidéo, et plus précisément dans les FPS. Sans bouger de leur fauteuil ou canapé, deux équipes se disputent des points de contrôle disposés sur une map, jusqu’à désigner le vainqueur ayant atteint l’objectif (la plupart du temps il s’agit d’un nombre de points). Un mode approuvé par la communauté, qui revient de manière récurrente dans tous les Call of Duty ou les Battlefield, pour ne citer qu’eux.
A échelle mondiale
Google et Niantic Labs, eux, vont plus loin, transformant l’échelle du online virtuel en réalité alternée (à ne pas confondre avec réalité virtuelle ou augmentée). Concrètement, pour simplifier, le joueur évolue dans le monde réel et devra se servir de son smartphone pour se déplacer, requérir des informations dans le but ultime de trouver et sécuriser des points. Eric Viennot, avec In Memoriam et plus récemment avec Alt-Minds, a utilisé ces codes, mais à une échelle moindre que celle utilisée par Google, à savoir la Terre entière.
Résistance ou Illuminés ?
Concept susceptible d’effrayer ou de désintéresser par sa complexité, Ingress (disponible sur Android et iOS) est, au demeurant, assez facile à comprendre. A utiliser également. Après avoir téléchargé l’application (gratuite), le joueur choisit entre la Résistance (couleur bleue) ou les Illuminés (couleur verte). Alors que les premiers cherchent à préserver l’humanité, les autres tentent d’utiliser la matière exotique, une source d’énergie extraterrestre arrivée sur Terre, pour faire passer les hommes à un stade supérieur de l’évolution. Choix effectué, s’ensuit un mini-tutorial puis une géolocalisation de l’endroit où le nouveau venu se trouve.
Ils sont partout
Comment se matérialise un portail, centre d’intérêt de tous les joueurs d’Ingress ? Il s’agit tout simplement de monuments historiques, de tags réalisés sur des murs, de gargouilles présentes au-dessus d’un préau, d’un square, d’une boulangerie… bref il peut revêtir n’importe quelle forme concrète et surtout immobile… et se situer n’importe où dans le monde : en ville, à la campagne, à la montagne, sur une île, en haut d’un building… Si des millions de spots sont à pirater aux quatre coins de la planète, seul le continent africain a semble-t-il été mis de côté. Vous pensez Ingress trop subjectif, pas assez concret ? Durant votre journée, que vous alliez au bureau, à la plage ou voir les beaux-parents, vous passerez inéluctablement à côté de plusieurs portails.
Hacker c’est si facile
Sur le terrain, comment cela se passe ? Pour effectuer une action sur un portail, le joueur a besoin d’énergie. Comment peut-il en obtenir ? En passant au milieu des milliers de points blancs symbolisant la matière exotique, présents sur la carte. N’ayez crainte, ils sont partout. Ces items automatiquement collectés gonfleront ainsi la barre d’énergie et pourront être utilisés de différentes façons sur les portails (à condition toujours que ceux-ci se trouvent dans un rayon d’action proche). Exemple : si le joueur hacke un portail ennemi, il récupérera 100 points d’action (PA, ce que l’on peut comparer à l’XP) et lootera des objets de faible qualité. S’il place un résonateur (un bouclier) sur l’un des huit emplacements disponibles, il prendra 125 PA et, même conséquence, il obtiendra des équipements peu intéressants. En revanche, un joueur qui pirate un portail neutre ou de son équipe ne marquera aucun PA mais pourrait bien repartir avec de l’excellent matériel pour la suite.
Touche pas à mon portail
Chaque portail possède huit emplacements où disposer ces fameux résonateurs. L’idée pour chaque faction est donc de renforcer les défenses au maximum afin d’éviter qu’une des protections ne cède sous les attaques ennemies, et finisse, sous le coup d’assauts répétés, par tomber dans les mains adverses. Une surveillance est primordiale, ce que Google a traduit par des alertes mails. A chaque fois qu’un portail dont vous vous êtes occupé est attaqué, vous recevez un courrier électronique vous indiquant par qui, quand et où a eu lieu le méfait (ce qui peut vous inciter, si le lieu est proche, à y retourner pour remettre une protection). Pour qu’un spot tombe dans l’escarcelle de l’équipe adverse, il faut que les 8 résonateurs aient été détruits grâce aux XMP Burster que le joueur acquiert en hackant des portails. Pour chaque spot piraté, le joueur en obtient la clé et peut ainsi, en rejoignant un ou deux autres points obtenus par son équipe, effectuer une triangulation. Cette action a pour but de sécuriser une zone, même si celle-ci ne demeure pas pour autant indestructible. Pour en venir à bout, l’adversaire pourra y injecter un virus ou mieux se réunir à plusieurs et l’attaquer à outrance, rappelant ainsi qu’Ingress, si l’aventure solo est sympathique, reste avant tout un jeu ultra communautaire.
Google ne lésine pas sur le contenu
Le niveau 8 représentant le dernier échelon de progression, Google et Niantic ont trouvé des solutions pour faire perdurer l’intérêt d’Ingress sur le moyen terme (on parle d’une fin possible du jeu dans 18 mois). Ainsi, en mai dernier, on apprenait que les joueurs pourront grimper jusqu’au niveau 16, en continuant de récolter des PA mais également en remportant des badges (ce que l’on peut comparer aux succès sur PlayStation ou Xbox). Déployer 10.000 résonateurs, effectuer 50 connexions entre deux points… la liste des « achievements » est longue. La boîte aux lettres virtuelle a elle aussi été améliorée. Alors qu’auparavant, un joueur ne pouvait déposer qu’un seul objet à un endroit pour qu’un allié le ramasse, aujourd’hui ces échanges peuvent se faire par lots. Moins fastidieux, plus rapide et du coup plus efficace pour mener la bataille. Soucieux de rendre son jeu encore plus addictif et surtout plus social, Google a également organisé des événements appelés « Anomalies » dans plusieurs villes du monde entier. Ces batailles urbaines ont ainsi réuni plus de 30.000 agents sur quelques jours, durant lesquelles ils ont dû arpenter les régions avoisinantes pour hacker encore et encore tous les points de contrôle. Depuis une dizaine de jours, un nouveau contenu dénommé « Missions » est venu enrichir cette expérience hors du commun. Visiter des points d’intérêt, remplir différents objectifs, utiliser des indices pour résoudre une énigme, les randonneurs fous auront la possibilité de s’aider avec Field Trip (autre application développée par Niantic), une application de géolocalisation dans laquelle sont référencés de nombreux lieux insolites qui s’avéreront être des endroits clés du jeu. Et comme Google tient absolument à conserver sa communauté et la faire grandir, il laisse même quelques clés du jeu en laissant les joueurs créer leurs propres défis (soumis à validation toutefois). Enfin, pour tous ceux qui pensent que l’utilisation GPS ferait exploser leur forfait mobile, il est bon de rappeler que l’application Google Maps est totalement gratuite. Alors, qu’attendez-vous pour vous lancer dans une carrière de hacker, faire des rencontres IRL… comme on dit ailleurs.