Alors déjà niveau durée de vie il y a 10 chapitres et on peut dire que c'est très long, perso j'ai mis 65 heures à finir le jeu. Après je lis un peu moins vite en japonais qu'en français donc je pense qu'en français ça m'aurait pris facile 10 ou 15 heures de moins, mais ça fait quand même autour de 50 heures, ce qui reste énorme.

Sans compter que lorsqu'on finit le jeu une première fois on débloque une pléthore de bonus et de modes de jeu qui permettent de rallonger la durée de vie encore davantage.

Bref, rentrons dans le vif du sujet: la première chose qui frappe quand on joue à Layton VS Attorney, c'est la réalisation. La bande-son est tout simplement somptueuse. Après toutes leurs productions précédentes (Rogue Galaxy, Dragon Quest, Ni no Kuni, etc), Level 5 démontre une fois de plus qu'ils sont les maîtres pour sortir des jeux avec des musiques inoubliables.
Cerise sur le gâteau, les doublages des dialogues (en japonais) sont un vrai régal, les voix sont tout simplement parfaites.

Graphiquement, il n'y a pas grand chose à dire non plus...
Côté Layton les fans seront aux anges, côté Phoenix certains pourront peut-être dire qu'ils préféraient les sprites 2D (c'est vrai que Phoenix a un visage parfois un peu moins expressif en 3D qu'en 2D), mais on chipote. Les décors sont également très réussis. Côté design des personnages, on apprécie l'équilibre entre ceux qui ont un design "sérieux" et ceux qui ont un design loufoque.
Gros coup de coeur également pour les cinématiques qui viennent parfois rythmer le jeu, cinématiques toujours très réussies.

Côté gameplay, rien de particulier à signaler, c'est parfaitement jouable aussi bien côté énigmes que côté procès.

Enfin je terminerai en évoquant le dernier point: le scénario.

En effet jusqu'à présent en me lisant vous devez penser qu'on a là un jeu parfait (puisque la durée de vie, la bande-son, le graphisme et le gameplay sont parfaits) mais malheureusement non, car le scénario, lui, est loin d'être parfait.

Peut-être que les fans de Layton, pas forcément très exigeants, seront aux anges, mais moi à la base je suis plutôt (même carrément) du côté Ace Attorney, du coup j'ai toujours été habitué à des scénario de malade, et là je m'attendais donc naturellement à quelque chose du même acabit.
Là en l'occurrence... C'est vrai que l'univers féerique de Layton VS Ace Attorney est tout à fait envoûtant, et on est parfois vraiment charmé par la qualité de certains passages, bien aidés là encore par les musiques et les doublages fantastiques (dans ces passages très réussis je pense par exemple à l'histoire qui tourne autour de l'alchimiste du village, mais je n'en dirai pas plus). Nul doute que les plus jeunes seront entièrement sous le charme du scénario de ce jeu.

Cela étant dit, pour les joueurs un peu plus âgés, il faut quand même reconnaître que les procès de sorcière sont malgré tout vachement moins prenants que les procès "normaux" (ceux des précédents Ace Attorney).

Même si le dernier procès remonte quand même bien le niveau... il explique (de façon plus ou moins convaincante) beaucoup de choses dont on pensait qu'elles resteraient inexpliquées. J'ai été vraiment agréablement surpris par ce dernier procès qui soulève finalement en filigrane un thème de société grave et dont on ne parle pas beaucoup dans les jeux, mais ce thème est soulevé de façon suffisamment subtile pour que les plus jeunes joueurs ne s'en rendent pas compte et cela crée donc deux lectures possibles, comme dans un bon livre.

En résumé, à part sur le scénario qui est intéressant mais loin de l'être autant que celui des autres Ace Attorney, cet épisode est une réussite totale sur tout le reste. Si vous étiez hésitants vous pouvez acheter ce jeu en toute confiance, vous ne le regretterez pas.

Deux longues années après le trailer fatadique du TGS 2010, le cross-over des deux plus éminentes têtes pensantes de la DS est enfin dans le creux de ma main.

D’entrée, Professeur Layton vs Ace Attorney (PLvsAA) impressionne, car le jeu est graphiquement pour le moins réussi. Etrangement, cela ne concerne pas personnages principaux, les modèles 3D de Layton et Luke étant passablement ratés, et même Phoenix paraît un chouïa inexpressif. Les PNJs sont en revanche incroyablement détaillés, et Mahone semble tout droit sortie d’un dessin animé de Ghibli. Les excellentes cinématiques sont la cerise sur cet excellent gâteau. C’est sûr, PlvsAA met une sacrée claque : j’ai tout simplement l’impression que la 3DS est enfin entrée dans la next-gen portable, preuve que celle-ci est capable du meilleur quand les développeurs ne font pas d’économies de bout de chandelles. Mais vous n’avez pas fini de vous masser la joue qu’il faut retendre l’autre devant l’excellence du level design, du scénario et de sa mise en scène.

PlvsAA est la synthèse parfaite des deux univers : le côté loufoque de Ace Attorney se marie admirablement bien avec le design mignon de la série Layton. Le résultat est à la fois fascinant et très drôle. Plus on avance dans le jeu, plus on se dit que Level-5 a tout compris, car on est happé par l’histoire au point d’avoir les entrailles qui se tordent à chaque fin de chapitre. Pour faire court et ne rien dévoiler, nos 4 héros se retrouvent projetés bien malgré eux dans une ville médiévale hantée par des actes de sorcelleries, dont la punition est la mort. La réalité est fiction, et la fiction devient invariablement réalité. Le scénario est une montagne de points d’interrogation auxquels la fin du jeu vient répondre d’un coup, trop rapidement.

En effet, la dernier procès se termine dans une avalanche apocalyptique d’explications, raflant au passage l’oscar de l’usine à gaz scénaristique. Cette dernière confrontation ressemble d’ailleurs plus à une thérapie de groupe qu’au grand final auquel nous avait habitué la série des Ace Attorney, car la fin peut sembler un peu naïve même si elle est au final assez plaisante tout en restant cohérente.

Au niveau du gameplay, on regrettera clairement que ce ne soit pas un peu plus dur. Les énigmes sont vraiment simples et vont probablement décevoir ceux qui, comme moi, aiment bien s’arracher les cheveux en gardant leurs pièces S.O.S dans le porte-monnaie. Les procès sont plus relevés même s’ils apparaissent un peu trop guidés, au point que par moment on n’ait même plus à réfléchir par soi-même. De plus, votre liste de preuves ne dépasse jamais 10 items et les pièces S.O.S sont disponibles. Ils introduisent toutefois une innovation intéressante, puisque vous interrogez maintenant plusieurs témoins en même temps. Ces derniers ne manquent jamais une occasion de se contredire ou de se quereller les uns les autres, quand ils ne sautent pas carrément des tribunes pour atterrir à la barre! S’y retrouver dans toute cette pagaille demande pas mal de discernement et c’est ce qui rend la partie procédurière particulièrement prenante. Quant au «VS», comme Kamui l’avais pressenti, il n’est guère présent et se limite à une courte séquence assez mal amenée. On a relativement l’impression que Level-5 à réécrit tout le jeu, car beaucoup de scènes du premier trailer sont absentes du jeu final.

Ces quelques défauts emphêchent PlvsAA d’atteindre la perfection à laquelle il aurait largement pu prétendre. Ce cross-over unique, long de 30-40h, n’en reste pas moins l’une des meilleures expériences de la 3DS.