Réglé comme du papier à musique, Marshall a dévoilé en cette fin d’année la troisième mouture de son enceinte portable, la Emberton III. Soit deux ans après le précédent modèle, et quatre années après la première version. Sur le papier, la formule semble ne s’améliorer qu’à la marge. Est-ce que cela suffira pour nous convaincre de craquer pour elle avant Noël ? La réponse dans notre test complet.
Sommaire
- Prix, disponibilité et concurrence
- Fiche technique de l'enceinte Marshall Emberton III
- Design et qualité de construction, bonnet blanc et blanc bonnet
- Ergonomie, une prise en main enfantine
- Connectivité, elle est parée pour le futur
- Qualité audio, Marshall fait preuve de plus de maîtrise
- Autonomie, un domaine où Marshall ne déçoit jamais
Un casque supra-auriculaire Major V, un casque premium Monitor ANC III , des écouteurs boutons Minor IV et une mini enceinte portable Willen II… Loin d’être un inventaire à la Prévert, voici la liste des nouveaux produits lancés par Marshall en 2024. Comme vous pouvez le remarquer, le constructeur britannique a été plutôt prolifique. Et surtout consciencieux, puisqu’il a remis au goût du jour la plupart de ses verticales audio. Et pour compléter cette liste, pour le coup exhaustive, voici qu’est arrivée entre nos mains juste avant Noël, l’enceinte Emberton III.
Un design iconique et une autonomie du démon. Sur chacune de ces nouveautés audio de 2024, Marshall semble avoir plutôt joué la carte de la sécurité. Sa nouvelle enceinte portable Emberton III ne déroge donc pas à la règle. Elle ne révolutionne pas la proposition de Marshall, ni celle du secteur des enceintes portables. Elle se contente de se moderniser par petites touches. Sauf que, depuis le précédent modèle, la Emberton II étant sortie en 2022, de nouvelles solides rivales sont apparues…
Prix, disponibilité et concurrence
Disponible en noir et en beige à un prix de lancement de 180 euros, la Emberton III vient se positionner face à de sérieuses concurrentes. La plus ancienne est la JBL Charge 5 qui est sortie en 2021 à 249 euros, mais qui peut actuellement se trouver aux alentours de 130 euros. De son côté, la Sonos Roam 2 a été dévoilée en juin 2024 au prix de 199 euros. Enfin, les récentes Beats Pill et Ultimate Ears Boom 4, toutes deux lancées cette année à 149 euros, ont, elles aussi, leurs mots à dire.
Fiche technique de l'enceinte Marshall Emberton III
Système audio | Deux drivers de 10 watts et deux radiateurs passif |
Résitance et étanchéité | Certifcation IP67 |
Connexion sans-fil | Bluetooth 5.3 LE Audio, multipoint |
Autonomie | 32 H annoncée, environ 26 h mesurée |
Dimensions et poids | 160× 68 × 76 mm et 670 g |
Prix de lancement | 180 € |
Design et qualité de construction, bonnet blanc et blanc bonnet
Il va nous être difficile d’énumérer les nouveautés stylistiques de cette Emberton III, tant elles sont rares. Esthétiquement déjà, nous en sommes en terrain connu, et conquis. L’enrobage en caoutchouc imitation « tolex » est toujours un délice pour les yeux et un vrai gage de bonne préhension, tandis que les touches de laitons sont toujours disséminées avec perfection. Pas de surprise, l’ADN rock est bien là, on a bien à faire à un produit Marshall.
Toujours certifié IP67, ce nouveau modèle conserve sa robustesse et sa résistance à l’eau. Sans pour autant être un modèle flottable comme l’Everboom, un modèle plus cossu d’Ultimate Ears que nous avons testé cet été. Au niveau des dimensions rien ne change (160 x 68 x 76,9 mm), elle s’emporte donc toujours aussi facilement dans un sac. Notons éventuellement une très légère cure d’amincissement, l’Emberton III pèse 670 grammes, soit 30 grammes de moins que sa devancière.
En cherchant bien, nous avons bien trouvé une « nouveauté ». L’apparition d’un emplacement pour glisser une dragonne, et donc pour faciliter son transport. Une bonne initiative gâchée par un fait incongru, la dragonne n’est pas fournie par Marshall…
Ergonomie, une prise en main enfantine
Petit bouton, grande nouveauté ? Alors qu’auparavant la mise sous tension nécessitait d’utiliser le bouton central, Marshall a décidé cette année d’adjoindre à sa nouvelle enceinte un bouton on/off dédié. C’est bête, mais c’est utile quand on n’a jamais eu affaire avec cette lignée d’enceinte.
Pour le reste, c’est du grand classique avec le fameux joystick de la marque. Ce dernier permet de réaliser la majorité des commandes (gestion du volume, de la lecture et de la navigation), tandis que le bouton d'appairage, les aides sonores et l’indicateur de batterie sont toujours de la partie.
Autre nouveauté, l’apparition d’un microphone afin d’utiliser l’Emberton III en kit mains-libres. À moins de trois mètres de l’enceinte, cela fonctionne plutôt bien. Au-delà, de trop nombreux artefacts apparaissent, ce qui empêche d’avoir une conversation fluide. Cependant, notons que cette fonction est quelque peu bizarre. En effet, prendre un appel sur son enceinte n’est pas quelque chose de banal, mais bon, puisque chaque constructeur le propose désormais, Marshall l’a fait.
Connectivité, elle est parée pour le futur
Comme pour le récent renouvellement de son casque premium, le Monitor III ANC, Marshall à doter son Emberton III d’une puce Bluetooth 5.3 compatible avec le standard LE Audio. Ce qui lui confère deux atouts, la possibilité de diffusion Auracast et la prise en charge du codec LC3. Bien évidemment, ces technologies sont loin d’être démocratisées dans le secteur audio. Or, sans aucun doute, elles le seront à l’avenir. Par conséquent, Marshall s’y prépare.
De son côté, la connexion Bluetooth n’a pas montré de problème de stabilité, ni la gestion du multipoint, bien utile lors d’une utilisation en soirée. Par contre, la firme britannique aurait pu faire un effort sur le reste de la connectique. Aucune charge audio via USB-C, ni charge inversée, n’est proposée. Bien que moins onéreuse, l’enceinte Pill de Beats propose par exemple les deux.
Un dernier mot sur l’application dédiée. Comme d’habitude sur ce type de produit, elle ne sera pas d’une grande utilité, hormis pour effectuer les mises à jour de firmware. A part trois présélections d’égalisation et des options de gestion de batterie, il n’y a pas grande chose à se mettre sous la dent…
Qualité audio, Marshall fait preuve de plus de maîtrise
D’un point de vue purement technique, l’Emberton III embarque la même architecture que le précédent modèle. À savoir, deux drivers de 10 watts, ainsi que deux radiateurs passifs. Pourtant à l’écoute, cette petite dernière semble s’être quelque peu assagie.
En règle générale, le constructeur britannique est connu pour sa signature sonore très colorée. Une patte qui lui permet de donner beaucoup d’amplitude aux morceaux rocks et électro. Sans pour autant renier cet héritage, la Emberton III semble plus mesurée dans son extravagance.
À faible puissance, les basses semblent partir de plus loin. De ce fait, les coups de grosse caisse, les nappes de synthés ou les kicks électroniques résonnent chaleureusement avec un côté presque enveloppant. Le son n’est plus totalement clinquant, mais il offre plus de rondeur.
Autre fait notable, la transition avec les médiums est également mieux appréhendée. Ce qui offre à l’écoute un profil plus polyvalent. Le départ des instruments n’est plus confus sur les morceaux complexes, tandis que les timbres de voix sont plus naturels sur du jazz ou de l’acoustique. De même, alors que, sur les aigus Marshall fait d’habitude le timide, l’Emberton III n’a pas peur de se lancer. Cela confère à ce registre plus d’aération et moins de directivité.
Bien évidemment, le tableau n’est pas totalement idyllique. Cette débauche d’énergie dans les aigus manque parfois de précision. Il en résulte quelques sonorités scintillantes, c’est notamment audible sur des solos de guitares électriques.
De plus, l’Emberton III ne monte pas les décibels avec un total sérieux. Au-delà de 60% de volume, la distorsion gâche l’écoute. Cependant, rassurez-vous, en la laissant aux alentours de 40% de volume, elle remplit son rôle. À savoir mettre de l’ambiance en intérieur, dans un salon, ou en extérieur, autour d’un cercle d’amis sur une terrasse.
Autonomie, un domaine où Marshall ne déçoit jamais
En la matière, Marshall a toujours su surclasser la concurrence. Avec ses 32 heures annoncées, l’Emberton III ne fait pas déshonneur à sa lignée. Dans les faits, avec un volume entre 40 et 50%, nous avons mesuré environ 26 heures d’utilisation.
Certes, le chiffre du constructeur anglais est un peu surestimé, mais il reste dans tous les cas bien au-dessus de ce que propose la concurrence. Que ce soit la Ultimate Ears Boom 4, la Sonos Roam 2 ou la JBL Charge 5, toutes ses rivales peinent à atteindre les 20 heures.
Conclusion
Points forts
- Un design toujours aussi réussi
- Une qualité de fabrication irréprochable et une certification IP67
- Une prise en main intuitive et du Bluetooth 5.3 LE Audio
- Une signature sonore plus équilibrée et polyvalente
- La meilleure autonomie des enceintes nomades
Points faibles
- Des aigus parfois trop scintillants
- Une puissance bridée par une certaine distorsion à haut volume
- Quelques oublis... (dragonne, USB-C audio, charge inversée...
Note de la rédaction
Jolie, simple à utiliser et pouvant convenir à tous les types musicaux. Voici le triptyque d’arguments que l’Emberton III peut mettre en avant par rapport à ses rivales. Certes les améliorations avec le précédent modèle sont discrètes (Bluetooth 5.3 LE Audio, kit mains-libres) mais elles ont le mérite de bonifier la proposition de Marshall. Encore quelques petits efforts à faire du côté de la connectique et de l’appli, et alors, Marshall pourra à coup-sûr viser non plus le très bon, mais l’excellence.