Avec un trafic en chute libre sur l'essentiel de 2020, l'opérateur du lien trans-Manche est au plus mal. Aujourd'hui, les milieux d'affaires anglais pressent leur gouvernement d'intervenir. Mais le Brexit complique les choses.
Si les conséquences de la crise liée au Covid s'enchaînent, si celles du Brexit ne font que commencer, il y a des choses que l'on a forcément un peu de mal à imaginer. Comme par exemple voir s'arrêter l'Eurostar, qui relie Londres à Paris et Bruxelles des dizaines de fois par jour, depuis plus de 25 ans. Et pourtant, les avertissements s'enchaînent. "L’entreprise Eurostar est en situation critique, je dirais même très critique", déclarait le 15 janvier Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs, l'unité passagers du réseau. Et pour cause : la compagnie, qui fait rouler des trains à grande vitesse entre Londres et le continent, a perdu 85% de ses passagers en 2020 et se trouve aujourd'hui "sous perfusion", selon lui.
Première coupable : la situation sanitaire, avec une quarantaine des deux côtés de la Manche, et des formalités renforcées pour ceux qui doivent faire le voyage. Il faut désormais un test PCR négatif pour embarquer dans l'Eurostar, et se soumettre à sept jours de quarantaine à l'arrivée à Paris, suivis d'un second test PCR. Le Brexit n'est venu qu'aggraver les choses, mettant les sociétés qui font commerce entre les deux côtés de la Manche dans une position d'attente prudente, et réduisant plus encore les échanges... et le besoin pour un lien ferroviaire jusque-là disponible à la demande.
https://www.lci.fr/economie/covid-et-brexit-aidant-eurostar-pourrait-elle-vraiment-faire-faillite-2175882.html