Trois des contrôles subis par Jérôme Laronze, éleveur tué par un gendarme en 2017, étaient « irréguliers », assure le tribunal administratif de Dijon. « Les gendarmes présentaient Jérôme comme dangereux. Mais selon ce jugement, c’est Jérôme qui était agressé », souligne la famille de l’éleveur. « Cette décision rétablit Jérôme dans ses droits et dans sa dignité. »
C’est une décision de justice qui inverse la perspective. Jérôme Laronze a été tué de trois balles — reçues de côté et de dos — par un gendarme, le 20 mai 2017, dans un chemin de terre de Sailly (Saône-et-Loire). L’éleveur avait fui neuf jours plus tôt un contrôle sur sa ferme, située quelques collines plus loin, à Trivy. On venait lui retirer ses vaches, on parlait de l’envoyer en soins psychiatriques. Tout, dans l’attitude des représentants de l’État, visait jusqu’ici à soutenir la thèse que l’homme aurait été dangereux : la gendarmerie cherchant inlassablement le paysan dans les collines de Saône-et-Loire, la précaution des agents des services vétérinaires se faisant « protéger » par les gendarmes quand ils venaient sur sa ferme…
Mais le tribunal administratif de Dijon fait place, dans un jugement que la famille du paysan vient de rendre public, à une autre interprétation. Il estime que trois des contrôles subis par Jérôme Laronze étaient irréguliers. « Il a été une victime de violences de la part des agents de l’État et non l’inverse », souligne sa famille dans un communiqué.
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