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thefrenchkill thefrenchkill
MP
Niveau 10
30 juin 2019 à 19:15:48

Trouver mieux c'est à dire ? En adverbes ? :noel: le temps que je poste j'ai corrigé quelques trucs aussi :hap:

knor_knor_knor knor_knor_knor
MP
Niveau 23
07 juillet 2019 à 09:26:05

Vilinson était un homme acerbe. Il savait vous piquer là où la douleur se trouvait, avec ruse et subtilité. Il vous donnait malgré tout envie de l’apprécier pour son oreille attentive. Je buvais sans m’en rendre compte quand la soirée battait son plein. Maria discutait avec Vilinson, tous deux semblaient proches. Mon œil ne pouvait s’empêcher de les observer se bécoter sans en avoir l’air. J’ai le nez pour ce genre de manège et croyez-moi que personne ne puisse me faire croire plus grande cachotterie. Ce monde était fait de cachotteries, je n’étais pas naïf. Là où je l’étais, c’est en ignorant que le mot « cachotterie » n’était qu’un bref euphémisme quant à celles élaborées au travers d’immondes élucubrations.
Pierre-Paul discutait avec une jeune femme, je m’invitai dans leur conversation sans craindre le méfait que pouvait produire l’alcool sur mon esprit tourmenté.
- Vous êtes intrusif, R, me dit le peintre.
- Je suis intrusif ! Pour le mieux. J’avais peur de passer ma soirée à grignoter ces braves gens du regard.
- Ces gens sont ennuyants, ils racontent tous la même chose. Ce n’est pas Angélique qui pourrait vous dire le contraire.
- Oui, rétorqua la jeune femme aux yeux saphir. Les paroles sont souvent mauvaises, ce n’est pas une fausse image que l’on se fait. Les gens ont raison d’y croire.
- J’y croyais avec conviction, et c’est ce qui a d’ailleurs attisé ma curiosité, lui dis-je à peine qu’elle ait prononcé son dernier mot.
- Vous êtes comme tous ces jeunes hommes, présomptueux.
- Non ! J’ai écrit un livre ! Un livre qui marche, j’ai de l’argent.
- L’argent n’a plus de valeur, ici. Il est normalisé depuis bien longtemps. Non, ce n’est plus ce à quoi les riches hommes et les femmes démarquées s’intéressent.
- Captivant discours, expliquez-moi l’entourloupe !
- Il est encore trop tôt. Pierre, dites-le lui.
- Ah ! Vous, vous l’appelez Pierre ! Moi, je l’appelle Paul. C’est vrai, c’est un peu lassant à prononcer, un prénom composé. Quitte à choisir l’un des deux, je porte une légère préférence pour Paul !
- Jeune homme, le nectar que vous avez en bouche n’a visiblement pas l’effet escompté, me répondit-il en caressant son verre. Les littéraires… je vous ai toujours trouvé arrogants, avec cette fausse modestie dont s’imprègnent les moindres de vos soi-disant prouesses verbales, lesquelles sont probablement apprises et récitées jusqu’à ce que votre cœur s’alourdisse par la raideur de vos muscles. De là, vous vous sentez préparés avant de vous rendre fièrement, quoiqu’un peu anxieux, à ce genre de dîner guindé.
La criante vérité, que dis-je, l'hurlante vérité nous brise les tympans, à nous, les humbles spectateurs qui n’ont pas d’autre choix que de vous entendre régenter le monde entier. Soyez courtois, rabibochez votre veste et partez écrire des contes pour enfants.

Cette petite tirade m’avait trompée. Elle avait eu raison de moi, raison de mon naturel et je crois, ce soir-là, avoir rougi de honte. Pierre-Paul m'avait dévoré devant une foule de gens. Ils savaient que j’avais bu avec excès, mais qu’ils pensent que la raison principale était de me donner une consistance, cela m’avait blessé. L’ego nous fait agir bêtement, c’est un prisme par lequel passent toutes sortes d’abjectes pensées, et une fois ces dernières versées dans la marmite chaude et dégoulinante d’orgueil, la potion est telle que sa magie ensorcelante nous donne cette impression de force et de grandeur, alors qu’il s’agit en fait de faiblesse et d’un manque invariable de confiance en soi. Ce soir-là, je ne suis pas parti, non. Resté stoïque sur ma chaise, composée d’un velours duquel mes mains se délectaient, tout en essuyant la sueur qui en découlait, je pris la décision de me taire. Maria était à l’intérieur, en hauteur, je la vis dépasser le cou par la fenêtre de droite. Tandis que le vin coulait à flots, que les rires des gens aisés débarrassaient les tensions de leur harassant quotidien grâce à la préciosité du nectar que mon gosier boudait, je décidai de m’aventurer outre la devanture verdoyante pour m’octroyer le plaisir de la vue. La dernière fois que j’ai emprunté ce chemin, j’avais pu contempler une colline donnant la possibilité de respirer l’archipel avec un peu de hauteur. Une fois le chemin traversé, j’entendis progressivement la musique se teindre sous les bruits subtils des criquets. Une table était là, deux chaises l’accompagnaient. Je m’y suis assis, et respectant inconsciemment le stéréotype du littéraire affamé de philosophie, j’en pratiquai afin d’évoquer le minable sens que prenait ma vie. Pas d’épouse, pas d’enfant, trente ans et pas grand chose de concret au total. Oui, j’avais gagné un peu d’argent, mais je ne savais pas me rendre utile à moi-même et surtout, utile aux autres. Soudain, un cri résonnant fit vibrer mon ouïe. C’était un cri étrange. Inutile d’être policier, ambulancier, urgentiste, pompier ou que sais-je encore, pour reconnaître la gravité de ce type de cri. Celui-ci était lourd ; je ne le savais pas à cet instant précis, mais il avait harponné mon âme.
Descendu de la colline, je retournai vers le banquet extérieur. Le calme planait, remplaçant des rires et des tapes sur le dos. Le vinyle, ce bel objet, fonctionnait encore. Un air de jazz, comme à son habitude, distribuait allègrement ses notes au sein d’un environnement advenu hostile.

Lourdement, bien qu’essayant d’être léger, mes pieds lissaient la pelouse et les plaques de bois posées une fois sur deux.
Rentré dans cette immense cabane, les portes étaient toutes entrouvertes, sauf une. Le bureau de Maria, cette encyclopédie qu’elle nourrissait tout autant que ses plantes, entrebâillait de lui-même sa pièce aux températures froides dû au courant d’air qui serpentait le couloir plongé dans l’obscurité. D’autant plus que les couleurs n’aidaient guère à éveiller une quelconque luminosité, la cabane était plongée dans un trou béant, une abysse infâme au-dessus de laquelle planait une ambiance malsaine.
De nature curieuse et, je dois l’avouer, quelque peu aidé par l’alcool encore présent dans mes veines, j’osai le pas. J’eus à peine fini de reprendre mon souffle, qu’une main se posa sur mon épaule. C’était une sensation de déjà-vu ; la main posée sur mon épaule, la porte entrouverte, celle du bureau de Maria qui plus est.
Je suis resté bloqué. Bloqué et sans voix, encore une fois. Une voix ténébreuse s’articula au creux de mon oreille :
- Le compte est fait. Le sang a inondé mes mains, s’est glissé à mes pieds et a formé la rédemption. Ils étaient dans le faux. Avant de réaliser leurs mauvais comportements, ils m’ont imploré. Pleurer à sa naissance, pleurer à sa mort ; ces larmes sont les plus sincères que l’œil puisse accueillir. Vous êtes un jeune homme perdu, les Voix me l’ont dit. Retournez vous et respecter les préséances.

PS : Je trouve qu'il est bon de vous lire, apprentis ou expérimentés écrivains. Cela génère de la force et celle-ci se confond à de l'inspiration dans le fascinant domaine qu'est celui de l'écriture.

Message édité le 07 juillet 2019 à 09:29:16 par knor_knor_knor
Reptilovitch Reptilovitch
MP
Niveau 10
08 juillet 2019 à 19:29:20

Chuckie termina sa cigarette devant moi, dans un silence religieux. Un flocon de neige aurait eu le même retentissement qu’une bombe dans le palace, à cette heure-ci.

« Mes amis ne vont pas tarder, elle m’apprit en rassemblant les bouteilles vides.
— Je rejoins Gaby et Ben au bar d’en bas, je lui expliquai. Elle est censée dormir ici ce soir.
— La pauvre… »

Normalement, on avait rendez-vous dans une demi-heure, or dans son langage il fallait multiplier les unités de temps par minimum deux, si bien que je dus débuter l’apéro avec les amis de Pips, parmi lesquels figuraient notamment l’inénarrable JB, sa formidable compagne Elise, ainsi que Delphine et ses seins, qui une fois de plus me firent l’honneur de leur présence.
Je rencontrai aussi Morgane, une brune très sympathique au demeurant, qui plus est férue de littérature. Elle ne me lâcha plus la grappe, quand, cambrée jusqu’à la première étagère de ma bibliothèque, elle découvrit un bouquin de Cizia Zyke.
Elle était fan de lui. Elle me raconta qu’elle écrivait un article sur un type qui, m’avanca-t-elle, avait fréquenté le célèbre baroudeur durant l’une ou l’autre de ses aventures.

Comme elle ne me laissait pas en placer une, je me contentai de boire ses paroles. Après tout, ce n’était pas si désagréable. Elle avait soif d’aventures et de frissons et elle ne s’en cachait pas, d’ailleurs elle m’expliqua entretenir une relation épistolaire avec ce type, qui, par le nombre de ses aventures, lui donnait plus à rêver que le nombre de 0 qui s’affichait sur le compte bancaire de son mari.

J’étais absolument fasciné. Délivrer un tel flux d’informations, sans discontinuer et sans jamais se troubler alors que je raclai ma gorge et que mes yeux parfois se détournaient pour vérifier que personne ne m’avait contacté sur mon téléphone portable, ça tenait clairement du génie.

Pendant que je discutais avec elle, à côté de moi, Elise engrenait Pips à agir d’une façon plus radicale avec Gaby, lorsqu’on serait du retour du bar.

« Mets lui un bon coup de pieds au cul, à cette petite salope… elle argua en écrasant sa cigarette directement à côté du cendrier. Si j’étais à ta place, j’aurai déjà fichu toutes ses affaires dans un sac poubelle. »

Malgré mes appels du pied, Chuckie se montra réceptive aux provocations de sa collègue, en dépit de l’intervention de JB qui, comme à son habitude, appelait au calme et prônait l’apaisement. S’il était né dans les Hauts-de-Seine, celui-ci, il aurait mené une brillante carrière politique. Je le gratifiai d’un clin d’œil connivent et allai enfiler mes baskets. En retournant vers le salon, je croisai Chuckie. Nous nous retrouvions alors dans cette même pièce ou, l’autre fois, elle m’avait montré de quoi elle était capable.

« Je vais rassembler toutes ses affaires dans des sacs poubelle, elle m’avertit. Comme ça, elle n’aura plus qu’à les prendre et faire demi-tour. »

Fais donc-ça, lui rétorqua mon haussement d’épaule.

Message édité le 08 juillet 2019 à 19:31:18 par Reptilovitch
JuanLeGuetteur JuanLeGuetteur
MP
Niveau 2
09 juillet 2019 à 02:29:33

Bonjour à vous,

Je vous propose ici une nouvelle tiré d'un travail d'écriture du bac blanc de français que j'ai réécrit.

J’ai franchi la porte de cet antiquaire sans réellement savoir pourquoi. Je ne le saurai sûrement jamais. L’odeur antique, mélange de poussière, de vieux parchemins avait un teinte métallique. Pris au nez je ne saurais dire si elle était agréable ou non. Alors que la porte se refermait lentement dans un grincement semblable à un râle d’outre-tombe. Clac ! Ding ! Le son du claquement ponctué par la clochette sonnait tel un tombeau se refermant ; puis le silence, absolu, total, assourdissant.

Je n’entendais plus le bruit du trafic, des passants, le vrombissement de la ville. Mon cœur battait comme le métronome, donnant le tempo à mes pas et à ma respiration se conjuguant en une étrange mélodie.

Alors que je déambulais dans les fins couloirs que dessinaient les étagères s’élevant jusqu’au plafond, j’observais la quantité astronomique d’objets de toutes sortes et de toutes époques disposés sur les étagères, attendant qu’un malheureux s’arrête ne serait-ce que quelques secondes pour briser la monotonie de leur quotidien. Il ne voulaient rien de plus que quelques minutes d’attentions, juste assez pour qu’ils et elles puissent raconter leurs histoires.

Témoins de toutes époques et de toutes cultures se pressaient sur les fourmillantes étagères. Sur l’une d’elle, pendait une robe qui devait autre fois d’un rose éclatant avant que le temps ne fasse sont office. Jeune mariée ayant été intensément aimé le temps d’une nuit avant d’atterrir dans cet endroit dont elle ne semblait appartenir.

Plus loin, un noir costume grisé par la poussière était soigneusement plié et rangé. Chemise, gilet et veste sur lesquels trônaient un borsalino et une cravate donnait un élégant apparat. Ce dandy fut-il le promis à la rose solitaire ? Je les imagine encore danser, centre de l’attention de mille yeux, bulle d’insouciance dans le vacarme du monde.

Juste à côté attendait une montre à gousset argenté. Je m’arrêta quelques instant la contempler. Je la saisi pour la remonter, pour lui redonner vie ne serait-ce que vingt-quatre heures avant qu’elle ne resombre dans la morne torpeur de son quotidien.

Plus loin, après être passé devant une pile de volta, je trouvais un télégraphe arguant face à un combiné de téléphone qu’il fut une plus grande avancé technologique que lui. Au-dessus se jouait la même scène entre un projecteur à bobine et un vieux poste de télévision ; couvrant le débat acharné du transistor des années folles et d’un tourne disque.

Mon œil s’accrocha quelques instant à un bocal rempli de billes noires reflétant la maigre lumière diffuse d’une ampoule jaune suspendu au plafond, seule lumière depuis que la poussière sur les lucarnes était devenu un obstacle au soleil.

Je passais devant l’homme, immobile, pareil à un patin, assis derrière le comptoir avant de reprendre mon exploration de ce dédale.

Au détour d’un rayon, je tombais sur une vieille pipe en bruyère dont les quelques imperfections trahissaient sa manufacture. Une odeur de tabac froid envahit mes narines, accompagné de légères touches fruités émanant du foyer, carbonisé par les années de services rendus. Peut-être au Dandy, qui sait ? L’odeur était encore si prégnante que le foyer semblait rougir et crépiter d’une inhalation fantomatique, laissant un fin filet de fumée embaumer la pièce de ses effluves.

Je me baladais là, contemplant les vestiges du passé essayant de deviner quels seront ceux du futur. Le temps semblait suspendu dans ce monde qui n’était plus le nôtre, figé dans l’espace entre deux secondes de vie.

Je goûtais une dernière fois le silence avant de d’offrir à une étagère le maigre tribut que formait ma montre pour à mon tour, laisser une part de moi, une part de mon époque dans cet endroit témoins de notre histoire, de Nous. Un jour peut-être, une autre personne poussera la porte du temps et écoutera cette partie de mon être lui raconter ses histoires.

La poignée, le ding, le clac, la foule, les voitures, le monde.

GoIgoth GoIgoth
MP
Niveau 22
12 juillet 2019 à 11:06:04

De bonnes idées

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
22 juillet 2019 à 21:52:38

Un passage riche en descriptions, dont j'aimerais savoir si une impression de lourdeur se fait sentir (notamment au deuxième paragraphe) :

Une maison rectangulaire à trois étages, avec cour intérieure, d'une surface semblable à un petit château, trônait sur le plus haut point du quartier patricien, en bordure nord de la cité, sur une colline tranquille où demeuraient les demoiselles de bonne naissance, et détonnait, à vrai dire, du reste des battisses voisines par sa façade - que l'on distinguait à travers un portail en acier doté de motifs floraux aux fines ciselures -, où une triple rangée de balcons superposés sur trois étages, se tenait par-devant les murs porteurs de l'édifice grâce à une série de colonnes en vieux chênes, aux pieds empierrés, aux chapiteaux imitant les figures ioniques, allant du sol jusqu'au toit à la charpente couverte d'un manteau d'ardoises.
Passé les grilles du domaine, l'étroite allée divisant le jardin extérieur qui conduisait du portail à l'habitat, franchi le seuil de la grande porte centrale ouvrant sur la cour intérieure, c'est un paradis de luxure, palais des arômes et des caresses sensuelles, petite Babylone des parfums et des réjouissances, qui se découvrit à la vue ébahie, tout à fait charmée, de l'invité que j'étais.

Sitôt entré, la porte refermé derrière moi, faisant mes premiers pas dans la cour cloisonnée au style chaotique - tantôt orientalisant, tantôt hellénisant -, c'est un riche espace floral - délimité par un cadre aux colonnes fines, ornées de figures serpentines qui portaient les étages supérieurs, formaient des arcades qui séparaient un chemin de pierre en quadrilatère du jardin central, semblable sur ce point à une cour de presbytère -, qui emplit mon champ de vision. L'espace de verdure, tout à fait désordonné, où de longues pierres plates formaient une multitude de petits sentiers menant - au travers de parterres d'hibiscus, de roses, de bégonias, de multiples fleurs en provenance de pays divers - à tous les espaces consacrés à une activité dédiée - au hamac dressé, aux quelques fauteuils et canapés, au petit kiosque surélevé, aux lits de massages, à un métier à tisser établit dans un coin entouré de bosquets de jacinthe, à une longue harpe classique dressée à l'ombre d'un pommier -, m'arracha un souffle d'admiration et me fit oublier ma fatigue pour un temps. La fièvre et le léger mal de tête qui m'habitaient, semblaient perdre de leur puissance et je ressentis, a peu près au niveau du coeur, comme un couple de cordes de lyre vibrer en moi. Il est peu de dire que cette vue m'inspirait grandement, que je me sentais prompt à créer et à féconder, à insuffler la vie en toute chose par tout mes membres.

Julie, à côté de moi, contente de ma réaction des plus admirative, me sourit merveilleusement, me prit la main et m'invita à faire quelques pas avec elle, à découvrir le jardin en sa chaude compagnie. Franchissant un ponton de rondins, je regardais un instant le petit cours d'eau en dessous, qui à travers deux ouvertures dans les cloisons de l'édifice, par un canal aménagé de blocs de grès, s'écoulait de part et d'autre du jardin - chose quelque peu fantaisiste étant donné que nous nous situions au sommet d'une colline.

Arrivé au centre, quoiqu'un peu légèrement excentré sur la partie ouest, je m'installais au kiosque sur un banc de marbre, tandis que Julie, se retirant quelque peu de moi, se tenait en face de moi sur la dernière des trois marches pâles, agrippant son froc au niveau du bassin, et adressant quelques regards complices à ses consoeurs restées en retrait derrière elle. Puis souriant, Julie et le reste des "servantes de la dame blanche", ainsi qu'elles s'étaient présentées, rejetèrent leurs frusques inélégantes de moine grassouillet, et apparurent drapées en fine toge, découvrant une épaule et les cuisses, me laissant pleinement admirer leurs traits à chacune et anticiper la nudité du sein sous la fine étoffe qui dévoilait net leur mensurations.

pathereal pathereal
MP
Niveau 4
23 juillet 2019 à 10:11:08

Les phrases sont bien écrites, mais je les trouve trop longues.

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
25 juillet 2019 à 13:12:49

Merci de la lecture.
Effectivement, j'ai conscience que la longueur peut rebuter, et qu'elle n'est pas forcément pertinente (du moins dans la gigantesque phrase du deuxième paragraphe).
Cependant, tout le reste du roman est ainsi. Je n'ai guère écrit de phrases de moins de deux-trois lignes, la plupart en font au moins cinq, et je n'ai aucun mal à tenir ce rythme là sur la durée (ayant déjà écrit douze-mille mots de la sorte), ça m'est même naturel.

Message édité le 25 juillet 2019 à 13:13:02 par Julien-Gracq7
Homm Homm
MP
Niveau 14
27 juillet 2019 à 20:36:11

Non, Andries ne l'aimait pas beaucoup, cette impériale Hogemuren, siège de la puissance et du poisseux, foyer de ceux qui ne connaissent pas la guerre. Il éprouvait une sainte horreur de ces femmes qui gloussent tandis que lui levait le menton, marchant au pas, son sabre à la ceinture et ses bottes noires frappant le pavé. La vue d'un uniforme excitait la plupart de ces garces, bienheureuses quand le solde tombe, bienheureuses de jouir elles aussi de l'honneur de l'homme -elles qui ignorent tout de la chose martiale-, et bienheureuses d'en faire mourir d'envie les autres bonnes femmes. Avec leur air frivole et leurs plumes dans les cheveux, leurs sourires et leurs visons, elles ne connaissaient guère, insouciantes poupées, le prix du fer et du sang. Aussi se contentaient-elles de ricaner et de se murmurer des mystères, ignorant tout de la souffrance, la vraie : celle d’étouffer enseveli sous le cadavre de son cheval, celle d'avoir un boulet qui vous arrache la jambe, celle de voir agoniser tout une compagnie que l'on terminera à la baïonnette. On ne pouvait guère leur en vouloir, elles n'étaient pas faites pour ça. Andries trouvait
toutefois une forme d'indécence chez ces bourgeoises, qui jouissaient des fortunes de leurs pères, frères et maris, de leurs trésors bâtis sur la pierre la plus précieuse du siècle, le charbon, l'or noir acquis au prix de toutes ces vies. C'était là le destin manifeste du Westenrijk, se rassurait-il. Les forts ont le droit sur les faibles. La Nation et l'Empereur en valaient sans doute la peine. Sans doute...

Message édité le 27 juillet 2019 à 20:37:32 par Homm
Lu_Ludens Lu_Ludens
MP
Niveau 10
03 août 2019 à 01:46:57

Julien-Gracq7 :d) J'aime beaucoup :ok:

Lu_Ludens Lu_Ludens
MP
Niveau 10
03 août 2019 à 01:52:35

Le 17 juin 2019 à 00:01:12 Chimene_Azalee a écrit :
...

Ca aussi :bave:

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
03 août 2019 à 14:41:57

Des semaines s'écoulèrent sans que je ne revis vraiment la lueur du soleil; sans que je ne mis un pied au dehors de la maison; sans que les petites ouvertures dans le mur des différentes pièces ne découvrirent l'extérieur, étant couvertes de l'intérieur par de fines étoffes rouges qui empêchaient tout éclairage vif, toute vision nette. L'entièreté de l'habitat demeurait dans une fine obscurité et ses hôtesses pareillement, lesquelles s'attelaient à des tâches serviles, purement matérielles ou voluptueuses, rarement esthétique, avec une piété remarquable dans le geste, dans la démarche, dans la parole, comme constamment en train d'accomplir un rituel à la liturgie délicate.

Je me levais généralement en paix, nu dans la chaleur intérieure où l'hiver ne pouvait pénétrer. La femme de la veille, que je fis venir où chez laquelle je m'introduisis à une heure avancée, était déjà réveillée depuis l'aube et s'affairait, ainsi que ses consoeurs, à faire tourner la boutique avec une assiduité et une rigueur religieuse. Cela dit, hormis quelques tâches ménagères, le système de chauffage et le jardin à entretenir, la cuisine et le soin des animaux, je ne voyais pas vraiment ce qu'elles pouvaient avoir à faire de si urgent qui les obligeât à se lever de si bon matin. Elles étaient une douzaine. Compte tenu de ce nombre élevé, il ne requérait, dans la journée, que de maigres périodes de travail réparties pour mener à bien les corvées quotidiennes. Nul intérêt, donc, à cette rectitude dans le labeur, me disais-je, avant de comprendre que tout cela n'était rien de plus qu'une comédie, qu'une charmante mise en scène qui avait pour objet de me les faire toutes désirer en les voyant occupées.

Car s'il est une espèce de femme qui ne séduit aucun homme de goût, c'est bien la femme oisive, sorte de gras volatile palmé trop paresseux pour s'envoler, pour s'adonner aux choses de l'esprit comme aux corvées, tout juste bon à patauger lascivement en rond, attendant qu'un mâle lui apporte pitance et semence. A l'inverse, une femme suant quelque peu sous son tablier pendant une cuisson; une artisane, penchée sur son tour à poterie ou sur son métier à tisser, jouant avec les pédales et le bout de ses doigts, peignant le fil à grands coups par moment; une princesse, en train de faire sonner la harpe ou une paysanne, en train de nourrir les bêtes, sont chacune parfaitement désirables. Et qu'elle fussent sur le lieu du labeur en train de mener leur tâche quotidienne, de les voir ainsi transpirer me donnait la brusque envie de les ravir, de les surprendre par une soudaine et virile étreinte, de les rejeter contre une botte de foin, contre un arbre de fine écorce, sur la pelouse près de la harpe et de son tabouret bas, de les allonger sur la table de la salle à manger ou sur le plan de travail, et de les pénétrer de tout mon plaisir, avec la douceur virile de l'amant rendu maître des coïts impromptus, sachant saisir le moment où sa maîtresse, lassée de son activité répétitive, commençait à se montrer distraite, à rêver d'une douce embrassade opportune à l'ombre d'une colonnade, à l'abri des regards pour n'éveiller nulle jalousie, et partager un temps le secret de l'intimité des amants.

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
12 août 2019 à 09:45:43

Un petit passage d'introspection, dans lequel mon héros conclut par invectiver le lecteur potentiel :

Sur le divan, au coin de la morne, sombre et poussiéreuse pièce où s'était tenu une scène digne des Lycaia, j'avais l'impression, le corps raidi, lourd, mais comme flottant, de voguer par dessus ma couche dans une sorte de spirale inextricable de malaises et de nausées fiévreuses - un goût glabre dans la bouche m'étant la seule sensation perçue -, sans que pourtant je ne vomisse où ne m'évanouisse. Je crus me tenir devant les portes de la mort, à l'agonie provoquée par une maladie du foie ou du pancréas en phase terminale. Le dégoût était tel qu'il me sembla que jusqu'à ce jour, depuis la naissance de mon moi passé laissé derrière, je n'eus jamais expérimenté la souffrance des maux du corps provoqués par des bactéries, des agents pathogènes divers. Seule la brulure d'une flèche ou d'un glaive dans ma chair me semblait une souffrance convenable et connue.

Je songeais à la fièvre et à la migraine qui m'avaient pris après mon incarnation sur le champs de mort, des semaines de cela, lorsque par une nuit fraîche je me trouvai déguenillé dans la boue du marasme mortuaire. Déjà ces maux, si naturels pour les hommes dotés d'une faible vigueur, m'apparaissaient bien étrange au lieu de m'être vraiment douloureux. Fort d'une confiance profonde en mon intuition, en ma mémoire physique à défaut de posséder les autres, je m'étais convaincu que ces souffrances liées aux maux internes du corps n'étaient pas une habitude de mon être, qu'elles étaient nécessairement provoquées par une force obscure. Je me le persuadai tout à fait, d'ailleurs, lorsque je fus intrigué par ces chouettes qui nous observaient sciemment, dans la forêt, du soir où je rencontrai Julie. Pourquoi, après tout, à l'instar de la paralysie provoquée par le breuvage des serviteurs de la déesse - ou sorcière, qu'en savais-je -, les accès de fièvres et de migraine n'eurent-ils pas été provoqué par cette même Dame Blanche ou servantes, usant d'une obscure magie pour ce faire? Rien ne me garantissait, de plus, que ces maux furent leur seule finalité dans l'entreprise. Peut-être ces derniers n'étaient-ils que les manifestations physiques, les alertes lancées par mon système immunitaire à mon cerveau pour me prévenir que quelque chose d'anormal, de beaucoup plus terrible et profond, avait lieu en moi. Sans doute ne furent-ils que le signe d'un mal plus obscur qui par un bourdonnement terrible dans mes pensées, parvenait à dicter mes actes et mes pas, me fit rencontrer les deux charognards dans une taverne minable, et m'incita à les suivre, à piller avec eux, pour trouver finalement Julie, au sommet d'une colline de bras et de jambes solitaires d'un corps déchiqueté, parqués en montagne.

Sans pouvoir l'exprimer ou le concevoir clairement en l'instant, j'étais, ainsi, tout à fait atterré, ou écrasé, par le sentiment de n'être qu'un vulgaire pion dans les mains d'une entité supérieure. Le drame, là-dedans, était que si mes actes et ma destinée me semblaient serviles, ma pensée et ma volonté en revanche, dans une moindre mesure, me paraissaient tout à fait libres, et de toute manière, avaient soif de liberté : je ne pouvais plus seulement me délecter des divers plaisirs de la chair, il me fallait créer et ce sans restrictions, dans tous les domaines et sans maître. Encore eût-il fallu, pour cela, occire ou du moins restreindre la déesse innomée et son emprise sur moi. Chose des plus délicate car peut-on vraiment tuer un immortel? La réponse est bien évidemment non, mais je te laisse le loisir de le découvrir toi-même, à travers ce récit, que j'eus pu très bien nommer "Manuel : survivre au joug des divins". Considère ceci comme le retour d'expérience d'un infortuné prédécesseur, et ne crois pas m'être supérieur en quoi que ce soit, mue par l'orgueil de la jeunesse, car tu te tromperais largement, comme les prochains chapitres te l'apprendront.

Reptilovitch Reptilovitch
MP
Niveau 10
12 août 2019 à 15:39:18

Insupportable la première phrase Julien. Beaucoup trop longue, invivable. Le reste de ton extrait et dans le même goût. On est dans la posture, dans l'imitation, mais en aucun cas on est dans la littérature. Work hard.

Reptilovitch Reptilovitch
MP
Niveau 10
12 août 2019 à 15:40:30

C'est comme si sartre avait enculé Proust et que ça avait donné une sorte de rejeton merdeux.

Agraf Agraf
MP
Niveau 10
12 août 2019 à 19:37:24

Eh eh, un goût glabre dans la bouche.
Ça évoque un gland, j'te piquerais la formule si j'dois écrire un truc un peu sordide à base de pipe au talc.

Sinon, je rejoins reptilovitch (yugo?) sur le fait que ça fasse imitation et posture plutôt que littérature. Cela dit, je pense que c'est utile de s'entraîner à écrire "à la manière de" ; Déjà pour trouver son propre style.

Et puis la forme n'est pas si désastreuse non plus. Y'a surtout du dégraissage à faire. Rajouter des points, retirer de la redondance.

Par ex : "Le drame, là-dedans, était que si mes actes et ma destinée me semblaient serviles, ma pensée et ma volonté en revanche, dans une moindre mesure, me paraissaient tout à fait libres, et de toute manière, avaient soif de liberté : je ne pouvais plus seulement me délecter des divers plaisirs de la chair, il me fallait créer et ce sans restrictions, dans tous les domaines et sans maître. "
:d) Mes actes me semblent serviles, pourtant ma volonté m'apparaît libre. Quel dilemme ! J'avais soif de liberté. Dans tous les domaines, je ressentais le besoin de créer.

VeyIi VeyIi
MP
Niveau 10
12 août 2019 à 20:25:38

Oui fin "avoir son propre style" quand c'est de la merde ça sert à rien non plus, surtout que même l'oralisé ou le scabreux c'est vite "à la manière de", simplement pas avec les mêmes références.

Julien-Gracq7 Julien-Gracq7
MP
Niveau 8
13 août 2019 à 09:19:56

Merci pour toutes ces réponses, j'en attendais pas tant.

Pour l'imitation ratée de Proust qui a été reproché, il est vrai que chacun des volumes de la recherche repose sur ma table de chevet depuis plus d'un mois, lesquels je lis régulièrement en faisant une pause entre chaque volume où je m'adonne à d'autres auteurs. J'ai conscience d'être encore jeune, sans doute ma plume est-elle immature, aussi avais-je moi-même constaté l'influence majeure qu'ont mes lectures récentes sur ma manière d'écrire, aussi ai-je conscience pareillement de ne pas égaler Proust.

Pour "glabre", j'ai merdé effectivement, j'étais persuadé que le sens était proche de "âcre".

Quand à ce passage-ci de ta critique, Agraf : "Mes actes me semblent serviles, pourtant ma volonté m'apparaît libre. Quel dilemme ! J'avais soif de liberté. Dans tous les domaines, je ressentais le besoin de créer." ça paraît bien évidemment idiot sans mise en contexte. L'histoire est fantastique et empreinte discrètement à certains mythes. Là, mon héros sans souvenir à la certitude, suite à une série d'évènement, que quoi qu'il entreprendra, tous ses actes auront pour finalité de servir les intérêts d'une déité supérieure, que peu importe sa volonté, une fois mis en action, tout sera au profit d'une autre. Voilà ce que signifiait pour lui avoir une volonté libre (qui lui semblait, qui plus est) et des actes serviles.

Quant à la liberté et la création, c'est parce que le personnage est une sorte d'artiste aux pouvoirs de modifier le réel par ces seules créations. Néanmoins, il est retenu prisonnier est n'a pas la faculté de créer ce qu'il souhaite, et de toute manière il ne maîtrise pas son pouvoir, il ne perçoit que très difficilement les ressemblances entre ce qu'il créé et ce qu'il advient du réel. Et ce qu'il créé est commandé par une autorité supérieure qui le retiens captif, et sa création est influencée par des rêves terribles jetés par cette même autorité.

Bref, il voudrait être libre de créer sans maître pour le restreindre, l'influencer, lui dire quoi faire, dans son intérêt seul.

Agraf Agraf
MP
Niveau 10
14 août 2019 à 18:17:10

Veyli :d) Avoir son propre style signifie pour moi que l'écrivain a réussi à apprivoiser la langue et qu'elle lui sert de pont jusqu'au lecteur. Le texte de quelqu'un qui a apprivoisé la langue raconte une histoire. Celui de celui qui ne l'a pas fait recèle l'histoire, mais à la façon d'un patchwork de tournures bariolées qui requièrent du lecteur un travail de traduction souvent fastidieux.

Julien :d) "ça paraît bien évidemment idiot sans mise en contexte" Je pense que tu te trompes. Les gens sont capables de comprendre sans qu'on ait besoin de tout expliquer, un roman n'est pas un manuel technique. L'écriture, c'est de la communication, mais c'est aussi de la méta-communication. C'est-à-dire que la structure de ce que tu racontes raconte elle-même quelque chose. Pour reprendre Boileau "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement".

Prenons un morceau de ton texte.
"Je songeais à la fièvre et à la migraine qui m'avaient pris après mon incarnation sur le champs de mort, des semaines de cela, lorsque par une nuit fraîche je me trouvai déguenillé dans la boue du marasme mortuaire. Déjà ces maux, si naturels pour les hommes dotés d'une faible vigueur, m'apparaissaient bien étrange au lieu de m'être vraiment douloureux."

Du point de vue de la communication, qu'est-ce que tu dis au lecteur ? Il y a un personnage, x, qui a une interaction avec un élément y ; cette interaction produit un élément z.
x, c'est le narrateur. L'interaction, c'est qu'il se remémore. y, c'est "une sensation étrange au lieu d'être douloureuse".

En terme de méta-communication maintenant, tu peux dire la même chose au lecteur d'une infinité de façon différente. Ce qui va faire la différence entre quelqu'un qu'on a envie de lire et quelqu'un qu'on n'a pas envie de lire, c'est l'intérêt qu'il va susciter ou la beauté qu'il va exprimer en disant cette chose. Évidemment, il y a toujours des gens qui vont aimer et des gens qui ne vont pas aimer. Mais que le lecteur aime ou déteste, il a toujours raison. Du coup, si ton objectif en proposant un texte ici est de recevoir les impressions qu'il suscite, je ne comprends pas bien la pertinence de nous expliquer dans ta réponse pourquoi l'on se trompe de ne pas apprécier autant que toi :-p

Pour reprendre notre x -> y = z et afin peut-être, de rendre mon propos plus explicite, voici différents exemples de ce qui aurait pu être écris, avec à chaque fois des ressentis différents pour le lecteur.

1/ Je songeais à la fièvre qui m'avait saisis lors de mon incarnation. Agenouillé dans la boue, déguenillé, la migraine me prit alors que j'étais là, au milieu du marasme mortuaire. Des semaines se sont écoulées depuis ; quand j'y repense aujourd'hui, cela fait naître une curieuse pensée en moi. Ce que les faibles appellent douleur et qui fait partie de leur quotidien, pour moi, n'est qu'une sensation étrange.

2/ N'est-il pas curieux que dans notre cinéma intérieur, les films que nous avons vécu prennent une autre tournure dès lors que nous les observons à nouveau ? J'étais là, agenouillé dans la boue froide. Je respirais péniblement. Soudain un éclair tétanisa le ciel, illuminant d'ombres cruelles l'obscurité alentour. J'étais entouré de cadavres inanimés, pourrissant dans un marasme nauséabond. Je respirais ce cloaque lorsque la fièvre me prit. Un tressaillement dans la nuque, puis l'étau qui se referme sur le crâne, pareil à une chape humide et moite. C'était donc cela que les frêles et les souffreteux, dans leur quotidien si banal qualifiaient de "douleur" ?

3/ Le collègue servit un pastis et me confia. "Sérieux, l'autre jour. Je me suis incarné con ! C'était tellement ouf que ça ma collé la migraine." ; "C'est trop chelou" acquiescais-je, compréhensif.

4/ Ma température montait inexorablement. 39.7 , 39.8 , 39.9... C'était il y 27 jours, à vingt-trois heures trente deux. Je me souviens très bien, le fond de l'air frisait avec les zéros degrés et moi-même, comme par effet yo-yo, je faisais l'inverse. Que l'incarnation est étrange, que les marasmes mortuaires sont vains ! Un jour, les grabataires songeront que ces sensations étaient bien incongrues, lorsqu'elles leurs étaient étrangères.

Est-ce plus clair ? En tant qu'auteur, tu choisis d'impulser un certain rythme, un certain ton, une certaine dynamique à ton récit. Quand tu dis "fièvre et migraine" qui sont sensiblement la même chose, ça peut avoir pour effet d'insister sur le mal. Mais cet insistance que tu manifestes ne mène à rien puisque tu ne l'utilises pas. "Déjà ces maux" ; qu'est-ce que le "déjà" rajoute à part de la lourdeur ? Par ailleurs, quand tu dis "si naturel pour" ça sous-entends que la narrateur sait ce que les autres ressentent, mais qu'il n'est pas capable de qualifier la sensation qu'il cherche à décrire depuis un paragraphe autrement que par "étrange". D'ailleurs, c'est une définition par la négation puisque c'est étrange au lieu de "vraiment" douloureux. Donc si on veut essayer de comprendre ce que tu veux dire (ce que tu ne donnes pas la sensation de comprendre toi même) on doit partir de la douleur. Là on doit se demander ce qui est "vraiment" douloureux, par opposition à ce qui est juste "douloureux" ; ensuite et partant de là, on doit chercher quelque chose qui apparaît comme étant "étrange". Alors ça "apparaît", on n'en sait pas davantage, sinon que c'est étrange d'une manière qui pourrait ne pas être véritablement l'inverse de douloureux pour des gens que nous ne connaissons pas.

Tu nous donnes une foule d'informations complexes qui n'aboutissent aucunement à de la précision, mais à davantage de flou en ce qui concerne la communication, ainsi qu'à une impression - bien fausse, j'en suis certain - de pédanterie adolescente en ce qui concerne la méta-communication.

Cela dit, ma remarque concerne la qualité littéraire du texte. Comme je le disais dans le premier message, je ne nie pas que passer par là puisse être une étape nécessaire en vue de simplifier par la suite son expression et clarifier son propos. Sur ce bonne continuation !

Nearby Nearby
MP
Niveau 10
14 août 2019 à 20:45:27

Celui de celui qui ne l'a pas fait recèle l'histoire, mais à la façon d'un patchwork de tournures bariolées qui requièrent du lecteur un travail de traduction souvent fastidieux.

Sauf que le travail de traduction dépend largement du niveau du lecteur
Rien que ton post pourrait être considéré comme "bariolé" selon qui le lit

Message édité le 14 août 2019 à 20:46:17 par Nearby
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