Les détonations retentissent toute la nuit ; certaines étonnamment près, comme si elles se rapprochaient tout exprès pour indiquer à Célestin et ses voisin que la situation les concerne.

Le voisin louche a veillé toute la nuit, il n'a pas repéré d'échanges de tir. La nuit se passe lentement entre peur et excitation.

Au matin :

" Hey remettez l'eau chaude ! "

" Te .. t'inquiète ... parfois la douche déconne ... faut que tu attendes un peu .. "

" Voisin Célestin ... "

" Quoi ? "

" Ca ne marche toujours pas, vous foutez pas de moi les gars, allez ! "

" Je te jure qu'on a rien fait "

" Rho vous êtes chiants ! "

" Voisin Célestin ! "

" Quoi ? "

" La ville n'est pas alimentée en gaz et en électricité "

" Pardon ? "

" Bon allez sérieux les gars remettez l'eau chaude "

" Désolé Marie ... a -a-apparemment il n'y a plus de gaz et d’électricité dans la ville "

" Quoi ?! "

" Psst, voisin Célestin, dites lui que les réacteurs nucléaires ont été mit à l'arrêt "

" Mais qu'est-ce que tu racontes Célestin ? "

" Vous êtes marrant, vous n'avez qu'à lui expliquer vous-mêmes "

" Voisine Marie ! Les réacteurs nucléaire ne garantissent plus la demande énergétique, ils sont à l'arrêt "

" D'accord mais comment je fais moi faut bien que je me lave "

" Voisine Marie, il y a encore de l'eau "

" Oui non mais je ne me douche pas à l'eau froide moi je rentre même pas dedans là "

" Vous vous y ferez "

" Putain Celestin ton PC s'allume pas "

" Bah quoi ? "

" Hiii bordel elle est trop froide, j'y arrive pas !!! "

" Ca va Marie ? "

" Non, je ne peux pas me laver avec de l'eau froide, c'est chiant, trouvez un moyen de remettre l'eau chaude les gars je suis congelée "

" Venez tous dans la pièce, il faut qu'on parle, visiblement "

2 Sweet au cours de la journée

Je up

les sweet reprennent

Marie sort contrariée de la douche et le voisin louche pose calmement et distinctement la situation. Si la chaîne de la grande distribution est paralysée, alors il semble évident que l'uranium n'est plus acheminé vers les centrales. Les délibérations ont du être virulentes mais la décision de fermer certains ou tous réacteurs du parc nucléaire a été prise

" Et pourquoi ça ne serait pas juste une panne de courant ? "

" Pour suivre les conséquences de l'injection des épargnes dans le marché, j'ai pris le portable du voisin Célestin pendant qu'il dormait, vous m'en voyez navré voisin, ne vous fachez pas, non non, je suis sincère, mais j'ai pu grâce à ça apprendre que la coupure était universelle "

" Et on s'occupe comment maintenant ? "

" Voisins, oui, voisins, c'est le moment d'amener vos livres ici "

" Putain sans déconner c'est surtout le temps de se BARRER "

" Vous êtes un homme libre "

" Marie ? Célestin ? "

" Le voisin ne s'est jamais trompé jusqu'à présent, je lui fait confiance, ca n'a pas l'air safe dehors "

" Wuitoupareil "

" Ok je reste avec vous, mais là faut que j'fasse un tour dehors j'étouffe "

Ludwig quitte l'appartement en claquant la porte

" Voisin, on va faire quoi, du coup ? "
" Attendre le jour du retrait des militaires + 2 "


" Co... comment ça + 2 ? "

" Nous allons attendre que la masse migratoire prenne de la distance, que croyez-vous ? "




" Echec et mat ! "
" Quoi ?! "
" Ah rien rien, voisin, rien du tout, je jouais une partie d'échec dans ma tête "



" Il ... est quelle heure ... ? "

" Echec et mat ! "
" Quoi ?! "
" Ah rien rien, voisin, rien du tout, je jouais une partie d'échec dans ma tête "

je sais pas pourquoi, mais j'ai hurlé

Le 21 février 2020 à 16:42:53 KoichiZenigata a écrit :

" Echec et mat ! "
" Quoi ?! "
" Ah rien rien, voisin, rien du tout, je jouais une partie d'échec dans ma tête "

je sais pas pourquoi, mais j'ai hurlé

Pareil bordel

Ça m'a fait penser à generalcoin

cette fic bordel, la suite est pour quand l'OP?

Sans électricité, le temps s'étale et les journées deviennent plus désagréables. Il fait froid la nuit, les repas se mangent crus, les aliments restant dans le frigo doivent être jetés et la source de tous les divertissement modernes se tarit. Tous ont apprit à s'accoutumer aux douches froides et à vivre au rythme du soleil.

Dehors, l'aspect des rues est chaotique : les déchets s'accumulent sur la route, les bâtiments sont dégradés, et par endroits, des affrontements ont produit des fondrières. La banlieue parisienne n'a plus l'air que d'une friche industrielle délabrée.

Les détonations sont de plus en plus puissantes, elles ont davantage l'air de bombes artisanales que de pétard à présent. Quatre jours après la grande coupure, Ludwig revient de l'une de ses escapade essoufflé

" Ca y est les gars, ça commence ! Les militaires plient bagage et partiront avant la nuit, faut se préparer à partir ! "

" Ah oui voisin, oui oui oui c'est vrai, vous n’étiez pas là, voisin... "

" Hein ? "

" Nous allons attendre deux jours avant de quitter la ville à compter de l'instant où la quarantaine cessera "

" Non mais c'est maintenant que ca se passe, on va tout louper putain "

" Louper quoi au juste ? Vous êtiez encore en prison que les parisiens partaient déjà en exode "

" Et vous êtes encore là ... vous n'avez aucune excuse ... Si j'avais été libre ..."

" Et mais au fait, on fera quoi en dehors de la ville " ?

" Ce n'est pas en ville que l'eau s'écoule et que les fruits poussent, voisine, pas vrai ? La moitié de nos provisions sont épuisées "

" Ah oui fallait y penser ! "

" La moitié déjà ? "

" Hé oui vosin Célestin, et oui et oui et oui ! Certains produits sont périmés, on a du jeter ce qui restait dans le frigo, et ... vous mangez tous beaucoup. "

" Oui bah c'est pas en bouffant 2 carottes que vous allez pouvoir vous défendre "

" Vous n'avez toujours pas compris ? "

" Compris quoi ? "

" Ce n'est pas des autres dont il faudra se défendre "

Le vrombissement d'un hélicoptère s'élève dans le ciel et s'éloigne progressivement jusqu'à délaisser Paris dans un silence abominable.

" Qu'est-ce que j'avais dit ? "

" Tiens tiens ! "

" L'hélicoptère ne repart pas d'où il est venu "

Dans la rue, un groupe de jeune se rue vers la sortie de la ville en poussant des cris festifs. Quelques temps plus tard, ce sont deux familles qui marchent d'un pas nerveux vers la même direction

sweeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet

Le 21 février 2020 à 18:54:27 AchiIIeTaIon a écrit :
sweeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeet

ce pseudo

Super sweet, content de te lire a nouveau

Sweet clé !

Bravo !
La sweeeeeeeeet

Sweet

Sweet

Sweet

Durant les deux jours suivant, une tension est montée au cœur des quatre voisins, qui palpitent étrangement. Quelle est cette joie secrète, inavouée, enfin, cet élan de vie brute qui leur serre les poumons ? Il n'est pas étonnant que Ludwig qui est un homme d'action manifeste son engouement. Mais quant aux autres, ils éprouvent la naissance d'un renouveau qu'ils n'espéraient même pas. Renouveau accompagné d'angoisse, ils en transpirent.

L'idée qu'il n'y ait plus rien, plus aucune structure pour organiser le monde à tous les niveaux, plus d'école, d'argent, de travail, de police, d'organisation sociale, cette idée est la plus effrayante de toutes. N'importe qui était libre de faire ce qu'il voulait, naguère. Mais à présent, cette liberté ne se cache plus, il est impossible de la nier : des possibilités infinies se dressent devant un avenir incertain.

La veille du départ, les voisins, qui s'apparentent à présent davantage à des colocataires, préparent les sacs et les provisions.

" Vous savez, j'ai l'impression d'avoir perdu mon identité, de n'être plus personne ... "

" Ah, toi aussi ? "

" Oui, ça me travaille tous les soirs "

" Tiens Céléstin, une boite de ravioli, j'en ai déjà une dans mon sac. Perso je me sens le même qu'avant en tout cas "

" Merci. J'espère que ça va passer, j'aime vraiment pas cette sensation "

" La même, ça me tue "

" Demain, on se lèvera à 8 heures "

" Pas plus tôt ? "

" Pas plus tard ? "

" Pas question "

" Oh fait on ira où ? "

" Voisin, cessez ces questions superflues et laissez moi expliquer le projet "

" Nous prendrons la voiture de voisin Célestin qui a encore de l'essence puisqu'il s'est offert une escapade de 4 heures en pleine crise sociale il y a quelques semaines. Il avait prévu un plein, je présume "

" Mais comment ... ? "

" Puis nous roulerons vers les départements où la densité de population est la plus faible "

" Euh ... la Normandie .. ? "

" Voisin ? Comment comment ça la Normandie ? Mais vous perdez la tête, hein voisin, hein ? "

" Nous roulerons vers le centre de la France en passant par des départementales. D'abord direction Dijon puis par la diagonale du vide direction ouest "

" Mais ca va mettre des plombs "

" Et on fera quoi après ? "

" Nous chercherons des communautés qui ont su vivre en autonomie ou qui commencent à essayer "

" Et comment on les trouve ? "

" Il y a 120 habitants par kilomètre carré dans ce pays, voisin Célestin, ce sont eux qui nous trouverons "

Les sacs sont faits, et le voisin louche enjoint tout le monde à s'endormir. Plus tard, à la levée du firmament tel qu'on ne l'a jamais vu depuis longtemps à Paris, le voisin guette les bruits de la ville durant la nuit, mais elle est entièrement silencieuse, noire, abandonnée.

En contemplant ce silence à la fenêtre, des larmes lui roulent sur les joues.