Sweet ou swat

Le 16 janvier 2020 à 22:37:24 Glissant01 a écrit :
Sweet ou swat

Ce monument bidesque

Ce néant apocalyptique

Ce journal intime

Le 17 janvier 2020 à 17:13:46 JeanCeline a écrit :
Ce monument bidesque

Ce néant apocalyptique

Ce journal intime

Bon sinon sweet ?

Sweet khey, c'est vraiment bien écrit et très agréable à lire

Hophophop sweet !

[22:07:35] <JeanCeline>

Le 16 janvier 2020 à 19:59:18 ThirdImpact a écrit :
Tu supportes l'OM kheyou ?

Yep, et en 2000 et un peu après fallait vraiment le vouloir

Je suis trop jeune pour m'en souvenir mais ouais, surtout après la superbe année 1999, ça devait piquer

Sweet!

Ca arrive dans la nuit les Creil, c'est un assez gros morceau.

CHAPITRE XI: La journée-type

"JC ! Tu veux sortir avec moi ?"
"Dégage il est à moi, je l'ai repéré avant !"
"Oh non, je suis sûre qu'il préfère les blondes ! Bougez de là !"
"C'est le mien, et je l'ai déjà embrassé en plus moi, haha ! Hein JC ?"
"JC ! JC !"

hmmmmm...
"Lève-toi vite c'est l'heure ! Tu t'es encore endormi trop tard hier on dirait... et aère-moi cette chambre avant de sortir par pitié."

Comme je regrette l'époque où mes rêves se bornaient à la découverte de donjons inédits sur Link's awakening ou Ocarina of time. Le réveil était moins raide. C'est parti, un lundi matin sur la terre.

Encore dans les brumes du sommeil après un petit déjeuner et une toilette vite expédiés, j'aperçois Jade à l'arrêt de bus. Jade était l'unique transfuge de Jean Jaurès vers Sainte-Catherine avant que je ne vienne doubler les effectifs. Il est actuellement en 4e. C'est un yeslife libanais BG, qui vit dans une réalité parallèle à la mienne , mais aussi un mec sympa. On tchatche vite fait le matin en attendant le car, il est toujours d'humeur égale, la banane jusqu'aux oreilles, la vie est pour lui un parc d'attraction. Mais ce matin il arbore une mine un peu plus sombre que d'habitude.

"Ca va ?"
"Oh JC. Ouais vite fait... je suis un peu saoulé là."
"Y'a quoi ? Un truc à rendre que t'as pas fait ? Une meuf ?"
"Tu vois qui c'est Charlotte, au moins de vu ?"
"Ah... ouais ouais je vois, c'est ta copine non ?"
"Justement je suis un peu gavé d'elle.... je compte casser aujourd'hui, et je sens que ça va pas le faire pour elle. Je crois qu'elle s'y attend pas trop."

Alors comment vous dire les craies, Charlotte même pas on en parle. Faudrait que j'aille chercher de nouveaux stickers encore. Référez-vous à Joey Starr dans "la fièvre" pour une description pertinente. Et MOSSIEUR Jade veut la larguer, sa seigneurie est "gavée". Je lui en veux pas, il se rend pas compte, encore une fois on évolue dans deux univers différents lui et moi. Mais merde quoi, Charlotte, fucking Charlotte bordel.

"T'es sûr tu veux la jeter ? Quand même elle est,.heu.. pas mal Charlotte. Y'en a pas beaucoup des mieux si ?"

"Y'en a d'autres des bonnes quand même hein, et d'autres en-dehors du bahut aussi. Nan mais elle me colle trop tu vois, j'ai envie de taper un foot ou juste me poser avec les autres des fois. C'est relou."

"Ah ok, je comprends..." (ce mensonge est le plus gros de toute l'histoire du mensonge)

Le car est là. Voilà un échange idéal pour bien démarrer la journée. Jade est un mec cool, mais là j'ai envie de lui arracher la tête. La vie des beaux gosses courtisés, c'est quand même quelque chose.

Le trajet en car a souvent tendant à s'éterniser, aussi pour éviter de trop gamberger mon attention se fixe en général sur les discussions des "grands" assis à l'arrière. Ces écoutes sont plutôt rentables: on y apprend les expressions et les attitudes qui claquent. Je me rendais compte alors qu'un grand frère m'eut été bien utile. Un mec un peu comme Merguez, mais en moins vénère.
Le sujet du matin portait sur l'imminence du chagrin d'amour qu'allait endurer cette malheureuse Charlotte. Je suis un peu rassuré par le discours des potes de Jade, qui semblent se rallier à mon opinion. Il faut dire qu'ils sont tous un peu moins beaux que lui, un peu moins yeslife, un peu moins tout.

Je ne m'attarde jamais dans la cour à 8h, je veux me rasseoir le plus vite possible. Je dévale les escaliers et fonce me caler dans le couloir, près de la classe. Un peu comme une grosse merde, oui.
Ce matin je vois qu'Hypolithe m'a devancé; Il a pas l'air frais du tout.

"T'as pas dormi ou quoi ? Ces yeux..."
"Je suis fracassé, je vais pas tenir la journée..."
"Oh ? T'es malade et tu viens quand même en cours ?
"Nan c'est pas ça. J'ai regardé l'équipe du dimanche hier soir avec mon père, j'ai réussi à gratter jusqu'au bout. Et le soir d'avant je m'étais déjà couché tard à cause du film X que j'ai pu mater en scred."
" ... tu l'as enregistré ?
"Non..."
" "

Un jour il va se faire un claquage au poignet. Hypolithe ne vit qu'avec son père, et on devine assez le bronx en terme de rythme de vie.

On commence en douceur: anglais avec Sweetheart. C'est une matière où j'assure, et la prof est une perle. Elle aime multiplier les interactions entre nous, ce qui est évidemment la meilleure méthode pour progresser, mais aussi une source potentielle de stress.
Nous sommes encore sur les vieux manuels "Apple pie", avec ses personnages radieux d'insignifiance et de niaiserie. J'espère que ça a changé depuis. Aujourd'hui je fais Walter, Marie fait Vanessa (ça ne lui va tellement pas, Vanessa)... je n'ai aucun souvenir de la teneur de ce dialogue, probablement affligeant. Mais ça me faisait un petit quelque chose de "converser" ainsi avec Marie, bien qu'on ne puisse pas parler de réelle interaction.
Les deux heures qui suivent sont terribles: l'odieux Blanchard et ses maths. Il me lâche un peu la grappe depuis que j'ai un prof particulier. Mes résultats ne s'améliorent pas mais maintenant ce n'est plus son problème... soyons francs, ça m'arrange bien.
L'apéro nous est servi par l'adipeuse Milano, sous forme de cartes et autres polycopiés indigestes, malodorants et de piètre qualité. Manifestement elle s'y prend à la dernière minute, et complètement à l'arrache. En prime elle est désagréable, tirant un réel plaisir à prendre en défaut, persifler et sanctionner.

Je ne crains plus le 12-14. Je suis désormais solidement arrimé à Romain et à Gaylord, et n'ai plus l'impression de servir de pis-aller. Le hic, c'est que Romain est du genre à s'attirer des ennuis.
On fait la queue pour le self... ça n'avance pas assez vite au goût de Romain, qui décrète que le gus devant lui a grillé une place.
"Hé tu fais quoi, repasse derrière !"
"Mais ta gueule toi, je suis là depuis le début !"
"Te fous pas de ma gueule ! Repasse derrière je te dis fais pas le grand !"
"Que dalle, je reste là et va niquer ta mère un peu."
Romain voit rouge et envoie une grosse tarte sur le crâne du type, qui comprend pas trop ce qui lui arrive. Mais un pote à lui intervient, plus costaud:
"Ho tu te calmes ou je te fais bouffer tes dents ?"
"D'où ? Tu cherches aussi ? Allez viens au milieu de la cour, viens, on va..."
"Tu vas rien du tout, file dans le bureau du CPE."
Greg avait percuté depuis l'entrée du self, on en reste là. Au grand dam de l'assistance. Et Gaylord et moi on est bons pour l'attendre avant d'aller bouffer, parce que bon on va pas le laisser solo. Quel casse-burnes ce Romain. Deux embrouilles par semaine en moyenne le gars. Son père le fait rouler en vélo jusqu'à Lyon le week-end (aller-retour bien sûr) pour le canaliser... il va peut-être falloir pousser jusqu'à Paname. Mais sinon il est sympa.

La digestion est assurée par le soporifique Melchior. Jamais prof de français ne se montrera aussi ennuyeux que lui, et ce n'est pourtant pas faute d'apprécier la matière en ce qui me concerne. Ses cours étaient si passionnants que je n'en n'ai pas l'ombre d'un souvenir. Mais pour du 14-16h, c'était quelque part l'idéal, un genre de téléfilm digestif. On ne le cherchait pas trop Melchior: il était aussi proviseur adjoint.

Vous ne me contredirez sûrement pas sur ce point: les récréations de 16h ont un parfum particulier... c'est là que se jouent les drames, que les couples se font et se défont. Le petit quart d'heure fatidique. Bien sûr ça ne vaut pas pour Romain, capable de provoquer un drame H24 (pour former un couple en revanche il est pas au point).

Valentine de 6eE s'avance vers moi (je suis temporairement isolé, Gaylord a été retenu par Melchior et Romain est aux toilettes). C'est une grande bringue un peu pimbêche, pas bien méchante mais assez coconne. Et qui a oublié d'être un boudin, pour changer. Ce collège est décidément possédé par le sheitan, il cherche à nous détourner du labeur et de la vertu.

"Aaaaaah c'est toi JC alors... hihihi
?
"Alors comme ça on m'a dit à ce qui parait tu te braaaanles hihi, . tous les jours !..
"Et alors ?" (je me démonte plus comme avant)
"Haaaaa mais c'est dégueu ! T'es pas normal haaaaa...."
"Tu crois que je suis le seul ou quoi ?"
"Ben t'en parles trop en tout cas hihihi..."
"Y'a quoi ?" (il est revenu entretemps)
"Rien du tout laisse tomber, elle me prend la tête pour... tiens elle va t'expliquer"
Mais elle préfère tourner les talons, j'avais un peu inversé le malaise. Au moins Romain ne va pas lui taper dessus, ouf.
Il est vrai que faute d'aligner les conquêtes (mais qui le faisait vraiment en 6e au final ?), j'avais un peu trop évoqué ma libido et les moyens mis en oeuvre pour la calmer. Et ça commençait à se savoir. De quoi me griller cette fois-ci sans espoir de retour auprès de nanas comme Marie... Au moins n'avais-je plus l'étiquette du neuneu de service. A cet âge, c'est comme être un peu moins puceau.
Pour l'anecdote, Valentine commencera le pole dance à 15 ans et se produira en boîte à 17, je ne serais même pas surpris par sa présence sur des sites pour adultes.

La dernière heure est une blague: Musique avec Rodolphe. Il passe ses cours à jouer du piano puis à s'interrompre pour nous faire des vannes , et met entre 18 et 20 à tout le monde au moment de remplir les bulletins. J'aurais dû faire prof de musique.

Cette "journée" était bien évidemment un condensé de plusieurs, tout ceci ne s'est pas déroulé le même jour.

Descente du car, je recroise Jade la figure un peu sombre. Au moins il ne roule pas des mécaniques, ça reste un mec classe.

"Voilà, c'est fait..."
"Tu l'as larguée à la récré de 16h ?"
"Comment tu sais ça toi ?"

Excellent

Merci à toi ô lecteur survivant pas encore banni

Le 18 janvier 2020 à 07:19:02 AFR002 a écrit :
Excellent

Sweet

La sweet

Transporté, Hypolithe se fait lyrique:
"Putain elles sont bonnes quand même."

J'ai hurlé
Sweet!!

Merci l'op pour cet épisode qui m'a diverti pendant ma pause de midi.
Evidemment: SUITE!!!

Sweet + faut faire passer la page 7