La souite
Je la sens bien cette histoire
J'AI DIT SOUITE
Le 09 janvier 2020 à 19:37:29 ThirdImpact a écrit :
C'est super bien écrit, je vais suivre avec attentionEt putain Football Manager, je suis aussi tombé dans cette drogue la tête la première à un moment, tellement chronophage, les gens imaginent même pas
C'est déchirant sinon cette exclusion mais ça correspond à l'image que je me fais de ce genre d'écoles
Cimer quai
FM il faut y avoir goûté pour comprendre , bien que depuis peu il exhale un petit arôme de yeslife grâce aux footeux accros.
Pour les sweetistes, si vous pouviez à l'occasion me briefer sur ce qu'il ne faut surtout pas montrer ou écrire afin d'éviter le 410 à coup sûr, ça me faciliterait grandement la tâche et la motivation
Sweet !
Ton risitas est très plaisant à lire et bien écrit.
Concernant le 410, il faut éviter les insultes, de parler trop explicitement de s*xe, éviter d'évoquer certaines religions et certaines personnes sujettes à polémique (l'ortf quoi).
Le 09 janvier 2020 à 20:56:13 AnusDeJMLP a écrit :
Sweet !Ton risitas est très plaisant à lire et bien écrit.
Concernant le 410, il faut éviter les insultes, de parler trop explicitement de s*xe, éviter d'évoquer certaines religions et certaines personnes sujettes à polémique (l'ortf quoi).
Merci !
Ok, je débarque en pleines heures sombres quoi Vous êtes passés d'un extrême à l'autre on dirait bien. Bon si mon dernire chapitre saute encore, je saurai quelle sticker incriminer
Excellent, ça manque un peu de stickers bizarres, mais excellent quans même
Sweeeeeettttt
Pas de sweet. Merci
Très bien écrit khey
Chapitre IV: Le Kheyras
Les jours baissaient ostensiblement en même temps que la température, et le lugubre des lieux s'en trouvait magnifié. Un matin de début octobre, Merchadier fit irruption dans la classe et interrompit le cours d'Anglais de Madame Sweetheart:
"Les gars, j'ai de bonnes nouvelles ! Lundi prochain, on part en excursion dans le Queyras, où nous nous établirons à Saint-Augustin. Madame Sweetheart et Monsieur Darrigade seront également du voyage. Chaque élève devra bénéficier de l'autorisation de ses parents pour se joindre au groupe. Rompez !"
Le foutoir calmé tant bien que mal par la mère Sweetheart avant cette intervention reprit de plus belle.
"Madame, madame, ce sera mixte ?"
"Non Hypolithe, vous serez évidemment séparés..."
"Hihi c'est dommage, Cécile elle avait trop envie que ce soit mixte, surtout pour dormir avec JC"
(je vous jure, je sais pas si c'est leur milieu qui veut ça ou quoi, mais j'étais vraiment pas le seul à
avoir perdu mon innocence précocement )
"Aaaah mais ça va pas, je préfère encore dormir dehors dans la neige !!!"
"Ouais puis les sangliers c'est toujours moins dégueu que JC !"
"..."
"Bon taisez-vous maintenant !! Il est très gentil JC, il se tient tranquille lui au moins (ta gueule putain... )"
Pour info la Cécile en question, et redoublante de son état, était le sex-symbol d'une classe au sein de laquelle la concurrence ne manquait pourtant pas. Elle était aussi vile que belle. L'avenir proche me préservera cependant de la vision manichéenne du monde qui commençait dangereusement à prendre forme dans mon esprit.
J'étais réellement devenu une amibe, j'avais changé du tout au tout en m'enfermant dans ma bulle. Je n'en parlais évidemment pas à mes vieux, les connaissant bien trop pour entreprendre cette démarche kamikaze. J'étais tout de même parvenu à arracher la compagnie de Guillaume, un garçon replet de 6eA éveillé au PC lui aussi. Mais pas de blague: il ne tolérait ma présence que durant la pause midi, quand ses potes rentraient pour bouffer. Hors de question de taper l'incruste durant les récréations régulières. Un groupe de parfaits animaux omega, pourtant.
Je ne revoyais plus mes potes du primaire, que j'aurais de toute façon eu trop honte de recroiser dans ce contexte. Alors Perrine n'en parlons pas. Un rayon de soleil dans la morosité ambiante: je commençais à bien prendre en main FM.
A défaut de leur narrer ma fulgurante ascension sociale au collège Sainte-Catherine, je faisais part aux parents de la fameuse excursion.
"Oh mais c'est super ! Tu vois, c'est pas à Victor Hugo qu'ils vous emmèneraient en voyage ! Et puis tu vas voir des belles marmottes là-bas je parie !"https://image.noelshack.com/fichiers/2017/21/1495903936-poce-blo.jpg
"Ouais j'ai trop hâte de partir"
"Puis ça te permettra de voir un peu autre chose que ton ordinateur le soir, et j'en profiterai pour ranger et nettoyer ta chambre à fond, ce qui n'est pas du luxe et puis qu'est-ce que ça sent le renfermé !" (el famoso "renfermé" , ou l'euphémisme adopté par toutes les mamans du monde)
Nous fûmes (enfin nous... façon de parler) intenables toute la semaine précédant notre départ. Dans un excès d'enthousiasme, Alexis, la vedette incontestée de la classe , se foula même une cheville au hand durant un cours d'EPS. Une attroupement se forma autour de lui à la vitesse de l'éclair. Si un quidam était passé par là, il aurait loué avec émotion le dévouement et la camaraderie dont firent preuve ses adorables
petit(E)s camarades en la circonstance. Les quidams sont des cons. La participation d'Alexis au séjour a été un temps compromise, mais l'état de sa cheville fut diagnostiqué in fine "moins sérieux que prévu". Cette nouvelle fut accueillie avec un soulagement on ne peut plus démonstratif qui me laissa rêveur. Parce que je ne parvenais pas encore à mépriser ou haïr tout ce petit monde. Je voulais toujours être aimé d'eux, me faire ma place au soleil, devenir à mon tour un tourmenteur de Célestins. Je me caractérisais alors par une veulerie et une absence totale d'amour-propre, qui à mon sens doivent couper court aux élans de compassion.
Le périple s'annonçait sous les meilleurs auspices. Nos profs, jamais à court de sollicitude, ont même prévu de fêter les éventuels anniversaires. Et devinez quoi... ben oui, forcément, sinon c'est pas drôle.
(plus de stickers la prochaine fois promis)
Le famoso "renfermé", universel
Et très bon chapitre au fait
Je m'installe, j'adore ton écriture l'op
L'épisode 3 n'existe pas ?
Excellent khey! Sweet
Sweet
Disclaimer: Ce chapitre antérieur est continuellement sujet à 410 en dépit des modifications visant à l'édulcorer, mais à ce stade je ne sais plus quoi faire pour l'intégrer durablement au Risitas. Je suis donc forcé de l'intercaler. Merci d'avance aux kheys oldfags qui sauront identifier ce qui cloche avec leur oeil expert.
Chapitre III: Partir du mauvais pied
Dilemme: si je continue à avancer au compte-goutte, j'ai de quoi pondre guerre et paix. Deux fois. En même temps©, les traumatismes les plus anciens demeurent les plus vivaces. J'ai davantage de souvenirs de 6e que de 4e. Je verrai bien.
Les premiers jours "se passent", je pourrais parler de neutralité malveillante à mon endroit. Inutile de préciser que j'ai été destiné aux affres de la demie-pension... La self fut d'ailleurs le théâtre de mon premier malaise d'envergure. Mes tentatives pathétiques d'intégrer divers groupes se soldèrent par des échecs cuisants, alors que j'avais pourtant visé petit: nerds aux cheveux gras , Charles-Enest aux chemises boutonnées jusqu'en haut et autres tâcherons anonymes. Mais même eux me snobaient.
Je me rendis compte alors que je n'avais jamais eu à me livrer à un véritable effort de sociabilisation, ayant connu mes premiers potes en maternelle petite section (voire avant).
Et cet environnement bourgeois et hautain constituait le pire terrain d'entrainement possible, ceci conjugué aux manifestations physiques d'une puberté précoce. Je remarque que les gens regardent souvent mes pieds en pouffant de rire, je ne comprends pas encore pourquoi.
Le self, donc.
S'il m'était toujours impossible de faire honneur à mes chocapics le matin pour cause de stress intense , j'avais tendance à me rattraper le midi. Etrangement, manger seul ne me posait pas plus de problème que ça: le repas me paraissait le seul moment de la journée un peu revigorant (en dépit d'une cuisine assez éloignée des standards gastronomiques), et je ne voulais pas le gâcher par des considérations "accessoires". Un jour de mi-septembre, je me présente comme à mon habitude mon assiette vide à la main pour me faire servir ma part de rab. Entre en scène Gérald, le jovial cuisinier centrafricain:
"Ah te voilà, fidèle au poste ! T'as encore une grosse faim hein ? On voit que tu fais déjà les réserves !"
"Heu ouais héhé pfff "
(j'affichais un léger surpoids qui passait inaperçu en primaire grâce à nombre de fils de prolétaires gavés
de saloperies. Mais au beau milieu de ces gosses de riches longilignes voire déjà athlétiques pour certains , l'affaire se corsait)
Gérald parlait très fort, et une bonne moitié du réfectoire a pu se délecter de ses paroles à défaut
de pouvoir savourer une assiette de riz pilaf trop cuit. Je virai au pourpre... J'étais désormais connu, et je venais de perdre mon appétit. Après deux bouchées et des dizaines de paires d'yeux encore braqués sur moi, je me levai tremblant pour vider le reste à la poubelle et m'extraire au plus vite de ce traquenard. Le CPE qui a assisté au manège me tance sur le pas de la porte de sortie:
"Alors comme ça on se paie du rab pour le plaisir de tout foutre à la poubelle, t'es fier de toi ? T'as réussi à te faire remarquer ? Allez file, et t'as pas intérêt à recommencer. Puis c'est pas comme ça qu'on s'intègre hein !"
"... "
Puisqu'il ne sera plus guère question de ce rejeton de péripatéticienne: sachez qu'il croupit actuellement en taule pour attouchements sur des élèves de 3e.
En reprenant mes esprits dans la cour, j'entends des gens de ma classe me héler par mon nom de famille (ouais ça fonctionnait comme ça là-bas):
"Ho L., on se demandait, tu les as achetées où tes baskets ? Elles tuent !"
"Heu je sais pas c'est ma mère qui..."
"Tu sais pas où ? T'es sûr c'était pas à carouf ?"
"Nan nan moi je dis Emmaüs au moins ! "
"Nan mais j'sais pas vraiment..."
"Sérieux nous on est jaloux un peu quand même, t'es un vrai prince ici"
Puis ils me laissent ainsi, contents d'eux, acclamés par les dindes (mais appétissantes les dindes, hélas).
J'avais compris ce qui clochait avec mes pieds (mais toujours pas ce qui coince avec ce chapitre )
Pas mal, je fav
sweet
veulerie je connaissais pas
Chapitre V: Les pieds à 2000 mètres, la tête à Badwater
C'est le grand jour. Toute le marmaille de 6eC est surexcitée. Toute ? Non ! Au fond d'un car scolaire moins véloce qu'une Renault Twizy (ça vaut 410 ça ?), un petit Célestin résiste encore et toujours à l'enthousiasme général.
Le car est grand, nous ne sommes qu'une petite trentaine encadrement inclus, je n'eus aucune peine à trouver une place tranquille près de la fenêtre. Je gamberge déjà... mes pyjamas figureront-ils parmi les plus ridicules du cheptel (Gaston Lagaffe c'est BG un peu je suis assez confiant ) ? Avec qui vais-je faire chambre commune ? Et si la chiasse me prenait à nouveau le matin, ce serait l'enfer...
Tout à mon introspection philosophique, je n'avais pas remarqué que Marie s'était assise. Assise à côté de moi. Pas si grand que ça ce car finalement, les places étaient toutes occupées, j'ai seulement été l'un des premiers à monter pour trouver mon bonheur.
Je ne suis pas trop inquiet: Marie est une fille très tranquille, studieuse, qui ne dit jamais de mal de personne. Son statut d'intello est compensé par une bouille rayonnante (Oui les kheys il existe aussi des moches dans ce collège rassurez-vous, mais le taux de 8+/10 y est quand même très élevé). Un style Agathe Auproux en moins bitchy. Elle a la particularité d'être une aristocrate, et semble avoir bénéficié d'une éducation pointilleuse enseignant entre autres la noblesse de l'âme... à des années-lumière des fils et filles de bourgeois frivoles et capricieux. Enc... de Robspierre va.
Après une dizaine de bornes, elle me PARLE.
"C'est vrai que tu t'intéresses aux insectes ?"
"hmfff, wut ?"
Comment elle a glané cette info compromettante ? Oh mais bien sûr: la rencontre parents profs d'avant la rentrée. Mère a du s'empresser de détailler mes bizarreries une à une, merci maman j'avais bien besoin de ça. Après tout quand ton fils part avec un tel avantage concurrentiel, il faut bien le lester de quelques handicaps, sinon c'est pas fair-play pour les autres.
"C'est rare quand même, mon père a un ami entomologiste connu, sa collection est vachement belle, avec des papillons des pays tropicaux !"
Elle est adorable, mais moi je suis un gros con avant tout soucieux de ne pas (encore) aggraver son cas aux yeux des "populaires" à qui je rêve de ressembler. Il est vrai que depuis tout gamin j'ai développé certains hobbies un peu en marge, avant que les jv ne deviennent mon outil de normalisation.
Mais hors de question que cette info se diffuse, il en va de ma future street cred.
"Non mais plus maintenant hein, c'est fini tout ça, je suis plus dans ce délire bizarre j'ai changé"
"Ah bon ? C'est dommage, ça change je trouve, c'est super intéressant !"
"Nan mais ça fait tiep quand même un peu, c'est des trucs de perchés sans ami (ouais... j'ai osé)"
"Je vois... ben pour moi c'est dommage, enfin bon c'est ta vie"
La vache je l'ai échappé belle ! En rentrant dans son jeu j'étais cuit, estampillé weirdo sans espoir de retour aux yeux de ceux qui Pèsent, possiblement introduit dans un petit groupe de nanas douces et prévenantes me tirant vers le haut, mon Dieu quelle horreur. ... ...
Je n'interagis plus avec Marie avant... à vrai dire je n'interagis plus jamais avec Marie.
Je ne décolle plus le front de la fenêtre, le voyage s'éternise et je n'apprécie même pas le paysage magnifique, avant tout préoccupé par la soirée qui s'annonce. Sans PC. Sans FM. Mais avec des cons. Et probable obligation de pioncer à l'heure des poules (j'avais pris de très mauvaises habitudes à ce niveau, déjà).
Je suis tiré de ma rêverie non plus par une charmante petite curieuse, mais par une colossale envie de chier. Fort heureusement nous arrivons.
Le chalet nous change du f'estung Sainte-Catherine. Cosy. Ils font bien les choses les pontes de mon nouveau bahut, on voit que ça palpe. Rassemblement dans le hall, Merchadier tient d'emblée à mettre les points sur les I, ou plutôt à forcer son numéro d'adjudant scrogneugneu:
"Bon. Les gars, vous savez que je suis adepte du style militaire. et ici la discipline s'en inspirera. les chambres ont déjà été composées par nos soins, ne cherchez surtout pas la négociation avec nous sur ce point: ce n'est pas un débat mais une information. Maintenant montez vos affaires dans le calme, et ne vous éternisez pas. Nous viendrons vous cherchez pour le repas à 12h30 précises."
Nous consultons fébriles la composition des chambres (enfin,certains sont plus fébriles que d'autres ). La casse a été limitée en ce qui me concerne: je me retrouve avec Hypolithe le beauf pas méchant et ses blagues de cul , et Cyril le catho taiseux propre sur lui parfaitement inoffensif . Jusqu'ici, tout ne va pas si mal.