Le 12 décembre 2017 à 00:03:50 ToTo0R a écrit :
Je up, j'ai envie de reposter un peu de sweet un de ces soirs.
Des gens intéressés?

Moi oui

Bon, j'espère que quelques uns liront. Je suis moyennement sûr de ce chapitre mais ça me paraissait quand même important de parler un petit peu des cours, même si les stages sont plus intéressants. Je ne ferai pas beaucoup d'autres chapitres sur les cours, un ou deux au maximum, par contre il me reste encore cinq stages à raconter.

Un retour de loin
Pour la première fois de ta vie, tu es heureux de retourner en cours.
Tu n'espères qu'une seule chose maintenant, être plus chanceux pour ton prochain stage.
Tu es en plein questionnement, tu te demandes si c'est bien ce que tu veux faire. Tu ressens un certain dégoût, de la déception après ce stage, pas à cause des patients, mais des soignants que tu as rencontré.
À cause de ta feuille de compétences plutôt médiocre pendant ce stage, tu te retrouves rapidement à devoir parler avec la formatrice référente de ton groupe et la responsable de la formation, qui se montrent toute les deux très compréhensives sans que tu ne te positionnes en victime, enfin des gens humains dans ce métier.
Malheureusement, tu ne le sais pas encore mais ta motivation va encore être mise à rude épreuve ce mois à cause du « module ergonomie ».
Qu'est-ce donc ? C'est un module qui ne dure qu'une semaine, 3 jours de pratique et enfin, l'évaluation.
Tu y apprends des techniques pour manutentionner des objets, aider des personnes à se déplacer, à se lever/se coucher sans se ruiner le dos, ainsi que l'utilisation de certains instruments (lève-malade).
Ce module, très court en comparaison avec les autres, n'est pas censé représenter une impasse dans la formation pour une personne normalement constituée.
Malheureusement, il y a les personnes normalement constituées et il y a toi, Célestin...
Pendant les jours consacrés à la pratique, tu passes le plus clair de ton temps assis à regarder ton téléphone pendant que les gens de ta classe, tous bien intégrés maintenant, s'entraînent les uns avec les autres dans la bonne humeur.
Le jour fatidique de l'évaluation arrive, tu n'as presque pas participé cette semaine et tu es assez pessimiste sur ce qui t'attend.
L'évaluation se fait avec une autre personne de ta classe qui joue le rôle du patient et consiste encore une fois à piocher une situation qui décrit plus ou moins la pathologie de la personne et l'aide à lui apporter (exemple : Patient(e) hémiplégique gauche au lit. Vous l'aidez à passer au fauteuil roulant).
Bien sûr, ton patient est une patiente car les hommes sont peu nombreux.
Cette Madame n'est pas la fille qui te faisait de l’œil, calmez vous, le terme Madame est d'ailleurs plutôt bien choisi car elle a presque 20 ans de différence avec toi et un fils de ton âge donc absolument aucune ambiguïté.
Tu t'exécutes alors, en essayant de faire attention au détail, comme par exemple la communication avec son « patient », malheureusement, ton inexpérience se ressent dans tes gestes et à travers certains petits oublis/méprises. Pas si facile de reproduire des gestes quand on a fait que les observer...
De plus, le Célestin puceau que tu es n'est pas très à l'aise d'être observé devoir être proche d'une femme, la tenir pour la faire se lever, même si c'est pour de faux.
Pendant ce temps ta "patiente" te regarde, l'air triste pour toi ou peut-être affligée, tu ne sais pas trop.
Par manque de chance, tu ne valides pas ce module.
Vous êtes un certain nombre à ne pas l'avoir validé, il vous reste encore une seconde chance avec un rattrapage plus tard dans l'année.
Maintenant place à ton deuxième stage qui sera dans un service de soins à domicile. La structure semble mieux encadrer ses stagiaires, elle te fait parvenir une brochure qui t'explique son fonctionnement et tous les renseignements qu'il te faut pour ton premier jour. Une personne de ta classe y a été pour son premier stage et il s'est bien passé.
Tu vas à ce stage le cœur léger, avec plus ou moins l'idée en tête que si tu ne t'y plais pas, tu abandonneras la formation.

Sweet presque prête, d'autres gens intéressés?

Le 26 janvier 2018 à 20:18:27 ToTo0R a écrit :
Sweet presque prête, d'autres gens intéressés?

Sweet khey

sweet

Sweet

Ce stage est divisé en deux chapitres cette fois, j'ai été évalué pendant ce stage et je crois que ça mérite qu'on s'y attarde.

Stage 2 épisode 1
Ça y est, le stage commence.
Tu sais que tu es dans un service de soins à domicile, mais tu te poses quand même un question très stupide, est-ce que tu dois apporter ta tenue ?
Dans le doute, tu la fourres dans ton sac avec des chaussures Kiabi dégueulasses que tu avais acheté pour ton premier stage.
Évidemment, elle te sera inutile mais tu oublieras de la retirer de ton sac, elle y restera pendant deux semaines.
Il est 9h tu arrives dans les locaux, tu expliques timidement à la secrétaire d'accueil que tu commences un stage aujourd'hui, elle te dit que tu vas rencontrer une infirmière coordinatrice, elle te fait t'asseoir à côté d'une 7/10.
Un long silence s'installe.
Tu te fais des films dans lesquels tu la dragues, puis tu t'auto-contredis en te disant que ce n'est pas possible, qu'elle a 2 ou 3 ans de plus que toi, qu'elle doit avoir un copain.
L'attente se faisant longue, tu te décides finalement à briser ce silence de mort, tu ne sais pas si elle est stagiaire ou si c'est une nouvelle dans le personnel, ou autre donc tu ne sais pas quelle posture adopter. Comme souvent tu te demandes si tu dois tutoyer ou vouvoyer.
Alors tu ne fais ni l'un ni l'autre : « euh, en stage aussi ? »
« Oui... »
Bon ça va, tu vas pouvoir la tutoyer, c'est une étudiante infirmière en première année donc dans la même merde que toi.
Vous discutez un peu, c'est son premier stage, elle a deux ans de plus que toi, elle vit chez son copain.
Au moins tu te seras découvert un don de divination.
Soudain arrive l'infirmière coordinatrice.
Elle a la quarantaine, te met à l'aise, elle te dit qu'elle a une fille de ton âge, elle te tutoie. Première bonne surprise, par rapport au cadre de santé de ton premier stage qui te donnait envie de cesser d'exister à chaque fois que tu le croisais.
Il fallait bien que ça arrive, à ce stage ou au suivant, elle te fait l'annonce que tu redoutais : tu auras une MSP à ce stage.
Alors un petit rappel de ce qu'est la MSP? Déjà ça veut dire « Mise en Situation Professionnelle », c'est une évaluation avec un formateur de ton école et un professionnel de la structure (infirmier ou aide-soignant).
Tu es évalué sur la réalisation d'un soin et une démarche de soin sur le patient dont tu t'occupes. La démarche de soin, c'est un truc chiant qu'on te demande de faire à chaque stage, tu présentes un patient, sa pathologie, ses traitements, ses antécédents, ses besoins perturbés et ce que tu mets en place pour y pallier.
Pensons à autre chose te dis-tu, la MSP sera dans quelques semaines, inutile de se tracasser maintenant. L'infirmière coordinatrice te dis d'attendre ta référente, «Aminata» (nom modifié mais avec une sonorité proche).
Tu es tout sauf raciste, mais tu recommences à stresser parce que petite précision, ta référente à ton premier stage, Irma, était aussi originaire des pays du Sud. Du coup, ton petit côté superstitieux te fait déjà te faire faire des films où ton stage se passe aussi mal que le précédent.
Tu ne peux qu'attendre, en naviguant sur le 18-25 sur ton téléphone.
Après avoir encore une fois bien patienté, Aminata arrive et effectivement, tu comprends bien vite que tu n'es pas désiré, alors tu vas finir par croire à tes dons de divination.
Tu l'entends parler avec l'infirmière coordinatrice : « je t'ai dijà dit que je n'veux pas d'élève tchiiip ! Moi ji mal au dos je ne peux pas l'encadrer ! »
Tu aurais envie de lui dire que toi aussi tu es très content de faire sa connaissance mais tu te contentes de ne rien dire et de la suivre.
Bon ça va, au lieu de t'incendier, elle te parle avec un air faussement compatissant, te disant qu'à cause de ses douleurs au dos, elle ne peut pas te montrer les gestes comme l'utilisation du lève-malade ; ce que tu comprends, c'est que ça l'emmerde se coltiner un débutant parce qu'elle voudrait te faire faire le boulot à sa place.
Alors l'entrée en matière si j'ose dire, se fait chez une patiente grabataire du fait d'une sclérose en plaque.
Change de la protection souillée, tout ça, tu commences à avoir l'habitude.
Et après, ben c'est déjà l'heure de la pause, une matinée bien remplie par deux bonnes heures où tu n'as fait qu'attendre.
Aminata te laisse en te redisant qu'il serait mieux "pour toi" que tu changes de référente. La chance te sourit cette fois, dès l'après-midi, tu n'es plus avec la même aide-soignante.
On te dit que tu verras ta nouvelle référente le lendemain, l'aide-soignante avec qui tu es cet après-midi s'en fout complètement d'avoir un stagiaire avec elle, ce qui n'est pas pour te déplaire.
En fait, la plupart des aides-soignantes te parleront dans la rue en passant d'un domicile à un autre, puis une fois arrivés chez les patients, elles te feront juste regarder, ou pire (ou mieux), elles te feront t'asseoir dans le salon pour les attendre pendant leurs soins parce que les patients seraient « pudiques ».
Du coup, pour toi qui n'est même plus sûr de vouloir travailler là-dedans, ce stage est une aubaine, c'est les vacances.
Enfin bon, même si après tu faisais complètement autre chose, tu aimerais bien en sortir avec un diplôme, histoire que ça ait servi à quelque chose.
Tu passes deux bonne semaines à te balader sur internet sur ton téléphone, dans le salon des patients sans voir que la MSP arrive à grands pas...

Khey ! Content de voir que tu n'as pas abandonné le topic

:sweet:

Ca me rendrai presque nostalgique ce topic je me retrouve tellement dans le côté jeune pucix en début d'études qu'à du mal à cotoyer des femmes et à faire des TP, et qui se balade avec ses chaussures Kiabi à 10 euros pour son stage.
Heureusement on change. J'ai fini Inf' après trois ans à apprendre la vie.

J'espère pour l'auteur que les choses se sont arrangées. ^^

Merci bien de vos retours.
Je pense que la partie 2 de ce stage sera un peu plus intéressante. La MSP est un peu hardcore pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude, je ne sais pas si je peux la poster telle quelle, j'ai pas envie de me faire 410.

Demain j'ai mon oral AS je stresse sa mère

Le 14 février 2018 à 14:21:11 Doudey a écrit :
Demain j'ai mon oral AS je stresse sa mère

Bon courage. Si tu es motivé, que tu montres que tu réfléchis, ça se passera bien.

Sweet

Flemme d’attendre la fin vu que personne suit, désolé l’auteur mais tu fais quoi maintenant ? T’es resté dans le domaine ? Go MP au pire.

Et gros respect aux AS effectivement c’est pas un métier facile pour bosser avec eux.

sweet

sweet

Tiens j'avais presque oublié ce topic.

Stage 2 épisode 2 : la MSP
Hein, quoi les semaines sont passées si vite ?
Ce qui signifie donc que le jour de ta MSP approche à grands pas.
Tu es peu optimiste sur ce qui t'attend, tu as moyennement confiance en tes capacités depuis l'évaluation d'ergonomie.
En plus, tu ne t'es pas trop fatigué depuis le début du stage, les aides-soignantes avec lesquelles tu tournes aiment bien te faire asseoir dans le salon au lieu de te faire participer ou au moins regarder les soins.
Tu te dis que tu feras de ton mieux. L'évaluation est dans quelques jours, il te faut deux patients et l'un des deux sera choisi par ton formateur (en théorie).
Dans la pratique, ta référente aide-soignante t'a pris sous son aile, cela t'arrive assez souvent, être une victime a des avantages.
Elle veut mettre toutes les chances de ton côté du coup tu présenteras deux patients mais tu es déjà quasiment sûr de savoir avec lequel tu passeras car elle pourra « influencer » le choix de ta formatrice.
Le jour de l'évaluation, tu es en panique totale.
En début d'après-midi, la formatrice arrive, tu ne la connais pas. Tu présentes la patiente qui devrait être choisie si tout va bien : une dame d'environ 80-90 ans grabataire, elle ne peut pas se lever car elle a les pieds en équin (vous pourrez regarder sur google image si vous voulez).
Tu as vu plusieurs fois cette patiente pendant ton stage, elle a toute sa tête et aide comme elle peut pendant les soins donc tu essaies de te rassurer.
On part donc chez la patiente pour un transfert du fauteuil roulant au lit, avec l'aide d'un lève-malade, suivi d'un change de protection (de « couche » si vous suivez ).
Le début du soin se passe sans encombre, tu te laves les mains, comme d'habitude, tu mets à la patiente son harnais pour le lève-malade, tu la fais passer au lit.
Tu imagines éventuellement trouver un peu de merde, ça arrive assez souvent, même si le plus simple serait qu'il n'y ait rien.
Tu décolles les genres de scotch qui tiennent la protection. Tu vois (et tu sens ) qu'il y a un peu de merde mais tu ne peux pas dire la quantité exacte tant que tu n'auras fait se coucher la patiente sur le côté.
Tu enfiles des gants puis tu fais la toilette intime de la patiente sans problème, ensuite, tu la fais se coucher sur le côté, et là...
Ce n'est pas « un peu » de merde que tu trouves mais une immense traînée de merde tout le long de son dos.
Tu commences à paniquer intérieurement, tu ne sais pas comment tu vas nettoyer tout ça mais tu t'efforces de sauver la face.
Tu commences par utiliser des gants de toilettes jetables mais tu te rends vite compte que tu vas vider un paquet entier si tu continues, alors tu essaies aussi avec un peu de PQ.
Après quelques longues minutes, tu as enfin fini d'enlever le « gros ».
Seulement, quand tu t'aventures un peu plus en profondeur, tu as l'impression que tu n'arrêteras jamais de puiser de la merde.
Pendant ce temps, la patiente est assez gênée de te mettre dans cette situation, tu t'efforces de la rassurer, de lui dire que c'est ton « travail ».
Finalement, le soin se termine. Héroïque, tu écris sur le cahier de transmissions les soins que tu as réalisé.
Ta formatrice et l'aide-soignante te font sortir de l'appartement pour délibérer sur ta note.
Tu attends une bonne dizaine de minutes, assis dans les escaliers.
Elles te font entrer et t'asseoir.
La formatrice commence par te dire qu'elle trouve que tu as bien communiqué avec la patiente, que tu l'as bien rassuré quand elle commençait à se sentir désolée. Tu te dis « si elle commence par le positif, c'est que j'ai raté ».
Finalement, tu valides, tu y crois à peine.
Tu passes donc une bonne fin de stage, tu reprends ta glande, et cette fois-ci tu amènes des macarons marque carrefour pour ton dernier jour.

La suite?

Je veux la suite je suis aussi eleve demain c mon premier stage pour l'instant tout est vrai